Chapitre 1

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À la fenêtre du premier étage d'une  maison du centre-ville, dessine un jeune homme

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À la fenêtre du premier étage d'une  maison du centre-ville, dessine un jeune homme.

Son nom est Eren. Châtain, yeux verts. Dans sa chambre des années 1800, Eren s'émerveille et s'évade.

Il dessine pour s'oublier. Il dessine pour la beauté.

Il dépose des traits noirs, sur une épaisse feuille de papier qui tire plus vers le jaune que vers le blanc.

Il dessine des courbes, des ronds, des ailes. Un papillon.

Cet insecte si élégant et si fragile à la fois. Enfermé dans un bocal de verre, condamné à mourir asphyxié.

Eren l'observe, le détaille, le contemple. Ce si petit papillon, battant de l'aile en vain.

Son croquis d'après nature fini, Eren observe un court instant, cet insignifiant petit être, gracieux et impuissant.

Après tout, son destin est entre ses mains.

Mais Eren n'est pas de ce genre d'homme cruel à faire souffrir plus faible que soit pour se sentir supérieur.

Alors le châtain le libère, cet innocent petit papillon.

Et le paon du jour, car telle est son espèce, prend son envol. Il batifole ses évanescentes ailes colorées, qui sont venues pendant un court instant égayer la vie du châtain.

À travers la ville, le papillon suit son chemin, semé d'embûches. Il vole au dessus des immeubles, redescend butiner les orchidées, se fait chasser de la main par un aristocrate blond un peu énervé.

En bas de sa fenêtre, sur le pas de la porte, Eren regarde avec une pointe d'inquiétude ses parents tournoyer, et chanter la bonne nouvelle du jour.

-"C'est le grand jour !
Notre Eren va se marier,
À la fille de riches aristocrates,
Notre Eren va se marier,
Nous combler de gloire et de pouvoir !"

Le carrosse arrive, Hannes, le cocher, ouvre la portière à ses parents, monsieur et madame Jeager. Leur fils les rejoint ensuite. Puis, le cocher remonte sur le devant du véhicule, et donne un coup de fouet aux chevaux, direction la demeure de la future belle-famille.  

Un peu plus loin au sud de la ville, dans un grand manoir sinistre de la famille Ackerman, on peut entendre également les parents de la future mariée faire des rimes, mais dans un ton plus élégiaque.

-"Quelle affreuse journée.
Notre Mikasa va se marier,
Au fils de vulgaires poissonniers.
Quelle affreuse journée.

-Que voulez-vous, ma chère.
L'argent nous fait défaut,
Son mariage va nous rapporter gros.
Cet Éric fera l'affaire.

-Eren, mon cher.

-C'est cela, oui, Eren fera l'affaire."

Du côté de la fille, aux côtés de sa gouvernante qui la prépare à recevoir son futur époux, son coeur s'affole, doute et se lamente.

-"Et si on ne se plaisait pas ? Et si on ne s'aimait pas ?

-Comme si cela était nécessaire", intervient sa vieille mère en entrant dans la chambre.

-"Un mariage n'est-il pas fait pour être uni avec l'être aimé ?

-Enfin, ma fille, vous n'y pensez pas. Un mariage de raison est convenu pour l'argent. Vous n'avez pas le choix, ou notre famille se retrouvera à la rue. Que vous le vouliez ou non.

-Mais, vous, vous vous aimiez ne serait-ce qu'un petit peu quand vous vous êtes mariés, non ?

-Certainement pas !" S'exclament en coeur les géniteurs.

On entend alors, le claquement des sabots contre les pavés. Ainsi que la toux sèche et répétée du cocher. Ça y est, les Jeager sont arrivés.

Les noces funèbres Où les histoires vivent. Découvrez maintenant