Chapitre IV - Les fleurs dorées

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PDV d'Asriel :

Je traverse les ruines sans bruit. Je ne veux pas que ma mère voit que je suis là, sinon, elle me demandera ce que je fais ici. Je les connais par coeur. Je fait attention où je met les pattes, je n'ai pas envie de trébucher et de finir comme Sans. Les pierres et les briques jonchent le sol. Je remarque au loin Napstablook qui dort par terre, ça m'étonnera toujours... Les feuilles rouges sur le sol s'envolent à chacun de mes pas. Je me dirige vers le trou et je vois Chara qui attends, à genoux parmi les fleurs dorées, les yeux levés vers le ciel. Je me cache derrière une colonne. Je suis trop trouillard, je déteste être trouillard. Bon, je dois y aller, je n'ai pas vraiment le choix. 

- Salut, Chara ! bafouillait-je, pas du tout à l'aise. 

- Salut, Asriel ! me répondit-elle avec un de ses sourires charmeurs. 

Je m'approche d'elle, on dirait qu'elle vient de cueillir un bouquet e fleurs dorées, comme quand on était petits. Je me souvient encore du jour où c'est à cause de ces fleurs qu'elle est morte. La toxine du pollen est fatale pour un organisme humain, alors qu'un organisme de monstre est immunisé. Elle sert les fleurs contre elle et regarde leurs pétales dorées qui resplendissent avec la lumière du jour. Elle aussi a l'air d'être immunisée. Elle me tends le bouquet avec ses deux mains.

- Pour toi. 

- Pour moi ? 

- Oui, tu te souvient, quand nous étions enfants, je m'amusait à te donner mes bouquets que nous mettions dans un vase à la maison...

- Eh oui, c'était l'ancien temps, murmurais-je en prenant le bouquet avec un sourire.

Quand nous étions encore des gosses (enfin surtout moi, car elle n'a pas vraiment changé), je faisait des couronnes avec ces fleurs et je les lui mettaient comme si elle était ma reine. Puis je lui parle de ce qui me chiffonnait la veille.

- Chara, j'ai choisi cet endroit par ce que c'est l'endroit de notre enfance... 

- Quand tu avait ton pull rayé comme le miens...

- Eh oui, j'était encore un enfant à cette époque. Maintenant, je crois qu'il serait tant que je te l'avoue... et que je l'avoue à moi-même.

Chara s'approche de moi, ce qui accélère la cadence déjà assez rythmée de mon coeur. Mes joues de fourrure blanche se mettent à rougir. 

- Je... voilà, je... comment dire... te trouve très, euh, jolie... forte, courageuse... et je doit t'avouer que...

- Moi aussi, Asriel.

Je lève la tête, étonné par ce qu'elle vient de dire. Mes joues chauffent de plus en plus, tout le sang part dans mon visage. Elle s'assoit à genoux sur mes genoux (ce qui est étrange) et approche son visage de plus en plus du miens. Je dois avouer que ça me fait un peu peur, de voir son visage en gros plan. Elle ferme les yeux pour l'ultime moment. Elle dépose une mains sur mes joues surchauffées et dépose déliatement ses lèvres sur les miennes. Dans ma tête, c'est le chaos. J'ai tant rêvé de ce moment et je le vis enfin en vrai. Je n'ai jamais ressenti une aussi grande sensation de chaleur. Je ferme les yeux pour savourer l'instant présent. Elle met enfin un terme à ce baiser qui m'a semblé durer des siècles. Elle enfouis son visage dans ma tunique violette. Je lui caresse ses cheveux châtains tendis qu'elle enserre ses bras dans mon dos. Elle sens une délicate odeur de chocolat. Je regarde les fleurs dorées que je tiens dans mes mains. Elles ont permis de nous rencontrer, de nous séparer, puis de nous retrouver.

PDV de Chara :

Je l'ai fait, j'ai enfin fait ce dont j'ai toujours rêvé. Son parfum de tarte canelle-caramel emplit mes sens. Sa tunique est tellment douce que je ne voudrais pour rien au monde me défaire de mon emprise. Mes joues roses deviennent rouges, c'est donc ça, être amoureuse... Quel beau sentiement...

Nous nous séparons à contre-coeur puis nous nous dirigeons vers la sortie des ruines. Nous ne savons pas quoi nous dire. J'ignorait que j'étais aussi timide. Et lui aussi, d'ailleurs. Une fois dans le froid Snowdin, je me met à grelotter. Sans que je demande quoi que ce soit, Asriel retire la cape sur ses épaules et me la met. Elle est trempée, car elle traîne dans la neige. Elle est un peu trop grande pour moi.

- Merci, Asriel...

- Y'a pas de quoi...

Nous ne parlons pas de tout le trajet. Jusqu'à ce que je remarque un stand de glaces vers Snowdin : je regarde Asriel qui me regarde en retour. Nous sommes sur la même longueur d'ondes, je croit.

- Deux glaces au chocolat, s'il vous plaît !

- Tout de suite, Altesse !

Nous savourons notre glace en continuant le chemin. Nous quittons la forêt pour entrer dans Waterfall, ce si beau paysage de fleurs Echo, de cascades et de cristaux. Nous finissons notre glace et traversons la demeure de Muffet, qui n'est pas là, d'ailleurs. Les araignées vaquent à leurs occupations dans des hamacs de toile. Hotland nous attends de l'autre côté de la porte. Il fait rudement chaud, aussi, j'enlève la cape d'Asriel. Nous longeons le laboratoire de Gaster et Alphys. Cette dernière a l'air de faire exploser ses flacons alors que Gaster maîtrise ses ustensiles. Nous rions sous cape. Pauvre Alphys ! Nous passons à côté de la maison d'Undyne, qui s'entraîne avec Papyrus à combattre des mannequins. La pluie commence à tomber. Nous nous arrêtons sous la statue-berceuse pour souffler un peu et voyons les monstres passer. Un petit monstre court et trébuche, mais se relève comme si de rien n'était. Lorsque la pluie semble avoir diminué, nous reprenons notre chemin jusqu'à la piste de Mettaton qui prépare un nouveau spectacle, si j'en crois la chorégraphie rapide qu'il enchaîne sans relâche. Nous continuons jusqu'à l'ascenseur du château et traversons le couloir du jugement dans lequel je me suis tant battue. Cet endroit me file des mauvais souvenirs. Asriel s'en rend compte et me soutient en posant une de ses énormes paluche sur mon épaule.

Lorsque nous arrivons dans la maison, nous nous rendons compte que quelque chose ne va pas. L'ambiance est plutôt morose. Heureusement, la délicieuse odeur d'un thé à la menthe se fait sentir dans la salle à manger. Asgore boit son thé avec une face d'enterrement. Mais quand il nous voit, son visage s'illumine.

- Vous êtes rentrés, les enfants ?

- Oui papa, réponds Asriel sans raconter ce qui vient de se passer. Mais tout vas bien ? Tu nous a semblé morose, tout à l'heure...

- Ah oui, j'allais vous en parler, asseyez-vous.

Nous nous asseyons en face de lui pendant qu'il déguste son thé. Son visage devient plus grave.

- Les enfants, j'ai décidé de venir dans le monde des humains afin d'arranger des accords internationaux.

- Mais c'est super, ça !

- Oui, c'est vrai, mais ça prendra du temps, et puis, qui sait quels genres de surprises il pourraient nous réserver... Nous ne sommes pas sûrs qu'ils nous acceptent.

- Papa, sais-tu qui viendra ?

- Pas tous les monstres, mais je serai là avec toute la garde royale pour assurer ma protection. Toriel accepte de venir, mais pas en tant que reine, en tant que spectatrice. Frisk vient aussi, accompagnée de Sans, Papyrus, Alphys et Gaster. J'espère que vous viendrez, vous aussi...

- Bien sûr qu'on vient, Papa, hein, Chara ?

- Naturellement, c'est une étape importante pour tout les monstres ! Quand est prévu le départ ?

- Dans quatre jours, environs, et je ferai un discours demain.

- Combien de temps resterons-nous à la surface ?

- Cela dépend, peut-être une semaine au grand maximum, mais il me faudra encore partir après... Et puis si tout va bien, notre arrivée devrai bien se passer, nous enverrons un message pour le chef diplomatique du pays où nous nous trouvons. Il en informera sa population et tout se passera bien.

- C'est parfait ! Enfin, des monstres sortirons de l'Undeground pour se faire connaître et accepter des humains !

Je jette un coup d'oeil vers Ariel : il n'a pas vraiment l'air d'avoir le même opinion.


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