Chapitre VIII - Sans âme

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- Katia, si tu sais quelque chose, dit-le nous...

- Bon, en fait, cet humain sans âme... c'est mon père.

- Quoi ?

- Il y a quelques jours à peine, il est parti pour le Mont Ebott et il est revenu... transformé. Il avait un air plus sombre, le teint terne, les yeux remplis de haine... Mais maintenant, je crois que j'ai compris. 

- Moi aussi, je pense que c'est lui qui a utilisé son âme pour casser la barrière de l'extérieur. Mais pourquoi l'a-t il fait ? Et surtout, comment a-t il fait pour rester en vie ?

- Ah ça, je l'ignore, mais nous ne devrions pas rester ici. Le commissariat n'est pas loin d'ici, si on se dépêche, nous devrions l'atteindre....

- ça, ça m'étonnerai. 

Une ombre derrière nous nous interromps. Elle jeta une boule et un gaz se propagea, nous plongeant dans un lourd sommeil. 

Une heure plus tard, approximativement, je me réveillait dans l'endroit que nous avions quitté plus tôt, la cave au soupirail. Nous voici couché sur la paillasse humide, les mains liés par des menottes. Chara est toujours endormie, la tête sur mon épaule, et Katia est en face de moi. Quand à l'humain, il est dans l'encadrement de la porte, nous fixant comme des animaux en cage. 

- Bonsoir, Katia. 

- Papa, à quoi joue-tu ?!

- A rétablir l'ordre une bonne fois pour toutes. J'ai déjà sacrifié mon âme pour ouvrir la barrière des monstres. 

- Mais comment avez-vous fait pour rester en vie ? Perdre son âme, c'est mourir !

- Mais je ne suis pas n'importe quel humain, voyez vous-même... 

Il déploya devant lui un arbre généalogique. En remontant tout en haut, je peux voir des visages qui ne me sont pas inconnus... 

- Je suis le descendant du clan de sorciers qui ont envoyés les monstres sous terre, il y a des siècles de ça. Le but de ce clan de sorciers était d'éradiquer la race des monstres à jamais, et aujourd'hui, je vais enfin pouvoir le faire ! Les sorciers pouvaient vivre sans âme, ce qui m'a permis de détruire enfin cette barrière. J'ai alors eu l'idée de faire passer les monstres comme des tueurs d'humains, en capturant une humaine et en accusant les monstres, mais j'étais loin de m'imaginer que cette humaine faisait partie du convoi... marmonna-t-il en désignant Chara. Mais cela ne fait rien, comme ma fille est prisonnière elle aussi, je ferai accuser les monstres et les humains seront sauvés de cette race meurtrière ! Mais j'ai une meilleure idée... et si je vous tuait comme ça je les accuserait de meurtres ? Tiens, je vais faire ça... et pas plus tard que maintenant !

- Vous êtes un grand malade ! 

- Papa, tu es taré, tu serai prêt à me tuer pour ça ?! hurla Katia au bord des larmes.

- Oh mais bien sûr, ma chère fille ! Et même plus ! 

Nous sommes condamnés. Il s'en va, retournant à ses occupations. Cette fois, c'est la fin. Chara vient à peine de se réveiller. Elle est encore un peu dans les vapes. 

- Asriel... Où sommes-nous ? Que s'est-il passé ? 

- Chara... 

Je ne peux plus me retenir. Je fond en larmes en la serrant contre moi. Chara n'a pas l'air de bien comprendre, mais c'est la fin. 

- Ma petite humaine adorée... Depuis que tu es tombée dans l'Underground, je t'ai toujours aimée... Nous allons mourir ensemble, je te le promet. 

- Asriel, de quoi tu parles ? Oh...

Elle se rend compte qu'elle est dans le misérable cachot. Elle se blottit contre moi et pleure avec moi. 

- Moi aussi je t'aime.

Nous nous embrassons délicatement, le baiser semble durer une éternité. Mais nous nous arrêtons net lorsque nous entendons Katia renifler.

- Je suis contente de voir un peu de beauté avant de me faire tuer par mon propre père...

- Katia...

- Nous sommes contents de t'avoir rencontrés...

- Moi aussi. 

Nous sommes totalement abattus. Il ne semble y avoir aucune issue quand à ce qui va nous arriver. Nous entendons l'humain fouiller dans ses outils, des bruits métalliques s'échappent de son atelier. C'est la fin, pensais-je. Cependant...

PDV de Chara :

La mélancolie me gagnait, de même que la défaite. Mais il nous testait encore un espoir. Je fouillait difficilement dans ma poche à cause des menottes et enfin je la trouvais : la petite étoile qu'Asriel m'avait offert. Je me retourne et la tends à Asriel... Il comprends enfin. Il essaye tant bien que mal de souffler sur la petite étoile et y parvient enfin. Aussitôt, le petit astre s'envole à travers le soupirail et s'en va vers la nuit noire... en espérant trouver quelqu'un à avertir.

PDV de Sans :

Je suis inquiet pour Chara. Même si elle a failli me tuer à deux reprises et fit deux génocides, j'éprouve de la sympathie pour cette humaine. Je m'inquiète vraiment pour elle, qu'est ce qui se serait passé si c'était Frisk la kidnappée ? Ce soir, je suis dans ma chambre, assis sur une chaise au bord de mon balcon. Papyrus entre, accompagné de Frisk. 

- Sans, tu n'es toujours pas couché ? 

- Je me fait du souci pour Chara... 

- NOUS AUSSI, TU SAIS, SANS... 

Je soupire. Je me lève, aidé par mon frérot et ma copine, quand soudainement, des profondeurs de la brume dijonnaise, surgit une étoile. Une petite étoile blanche de rien du tout, mais qui volait dans ma direction tel un missile sur sa cible. Elle se stoppa net en face de ma trombine, j'ai failli tomber par terre. Je me rend compte que cette étoile n'est pas n'importe laquelle... 

- C'est une étoile d'Asriel ! 

- Il doit avoir des problèmes...

- SUIVONS-LA !!!

En deux temps, dix mouvements (c'est galère), je met ma veste et nous nous ruons dehors tout les trois afin de suivre non sans mal l'étoile brillante de mille feux. Perché sur les larges épaules de mon petit frère, nous courons dans les rues de Dijon, à la recherche d'Asriel. L'étoile nous amène jusqu'à un soupirail d'une ruelle non éclairée. J'y jette un coup d'oeil : Asriel et Chara sont là ! Ils sont biens vivants, mais tellement faibles ! Asriel est blessé au bras, Chara est pâle comme la mort, et une humaine est attachée de l'autre côté de la petite pièce. 

- Pssst ! Asriel ! chuchotais-je, dans une position inconfortable à cause de ma jambe et de la petitesse du soupirail.

Asriel et Chara tournent le tête en même temps. Il n'en reviennent pas. L'humaine est fascinée, quand à elle, elle a surtout les yeux rougis par les larmes.

- S-Sans ! Papyrus, Frisk ! Vous êtes là !

- Ouaip, on a reçu ton étoile ! Mais vous en faites pas, on va vous sortir de là !

Nous nous faufilons difficilement à travers le soupirail (je crois que je mange trop de hot-dogs). Nous cassons d'une attaque les menottes de nos amis, l'humaine est sous le charme de Papyrus, j'ai l'impression... Je ferai mieux de me méfier. 

- On devrait se barrer, proposais-je. 

- Oh non, sûrement pas, résonna une voix menaçante derrière nous.

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