La Prophétie des Surnaturels ~ 2. Élue

43. Le retour aux origines

           

[Je sais j'ai mis si longtemps à poster! Argh! Je m'excuse tellement! Un long chapitre du coup, savourez-le ;)]

Je rouvris les yeux dans un monde aquatique, mouvant. Mes mouvements étaient entravés par l'eau, mais pas autant que je l'aurais pensé. Je me tournai vers la terre, qui me paraissait déjà si loin, pour voir Daniel, presque fou, se diriger vers moi, accélérant pour tenter de me sortir de là. Je pouvais deviner ses yeux exorbités, ses pensées bouillantes et son désespoir quand deux Nymphes l'attrapèrent pour l'empêcher de s'approcher de la vague – elle n'en ferait qu'une bouchée.

Je reçus un coup dans la mâchoire, qui me fit reculer de plusieurs mètres, et j'eus l'impression d'atterrir dans une arène d'une blancheur extrême, moi d'un côté, simplement vêtue de ma robe fine, privée d'arme et de magie. En face de moi, de l'eau en suspension dans l'air, une forme quasiment humaine, comme un bonhomme que l'on pourrait dessiner, une tête ronde et sans yeux, rien, un corps droit, des boules à la place des mains et des pieds dépourvus de doigts. Il se mit en position de combat.

Sentant mes pieds frôler le sol, je compris vite qu'il allait falloir que je me batte à mains nues. Mais comment atteindre l'eau sans magie ?

Le bonhomme d'eau se dirigea vers moi, avec une vitesse inhumaine, je voulus esquiver mais mes mouvements étant si lents à cause de l'eau, j'eus à peine le temps de commencer à me baisser que son poing explosait mon nez.  Je tentai de frapper son ventre, mais ma main s'enfonça sans causer les moindres damages.

Je reculai alors en jurant, crachant un filet de glaire teinté de sang, brisant le côté immaculé du lieu. Mon ennemi s'avança à nouveau, je plaçai mes bras en position de défense, sachant d'avance que je ne serais pas capable d'esquiver. J'encaissai douloureusement le coup, sentant un os ou deux se briser, ma peau s'affaisser et la douleur m'envahir. Une de mes paupières se ferma comme si elle cherchait à m'épargner la souffrance, un souffle vida mes poumons légèrement, se transformant instantanément en bulles.

J'écarquillai les yeux. Je n'étais pas vraiment dans l'eau, mais pas non plus sur terre. Combien de fois pourrais-je respirer avant que l'océan ne juge que c'était trop ?

Je sentis une  bouffée d'énergie, d'un seul coup. Elle augmenta, augmenta, alors je me préparais à attaquer. Je tenais ma chance, je ne devais pas la gaspiller.

Je bondis, brandissant mes poings. Mon ennemi, même sans visage, sembla me regarder de haut. Il ne comprit pas ce qu'il se passa quand mes doigts percutèrent son visage pour le faire virevolter plus loin. Une partie de son "crâne" se disloqua dans l'air, disparaissant en fumée. Un gargouillement résonna, et il se prépara à attaquer de nouveau.

Je n'avais pas attendu assez avant d'attaquer.

Je me contentai d'encaisser et d'esquiver au minimum jusqu'à ce que je ressente de nouveau ce surplus d'énergie pour frapper. A mon désarroi, il échappa à mon coup, et toute la magie partit dans le vide.

Mon visage s'affaissa lorsque sa tête me percutait. Comment étais-ce possible qu'il puisse me toucher mais moi non ? C'était si injuste !

Je passai quelques longues minutes recroquevillée au sol, Tsunami – son nom, à présent – me dominant de toute sa force et sa hauteur, me faisant cracher glaire et sang, rendant mon souffle encore plus court que ce qu'il était. Puis je reçus le cadeau des Nymphes, roulant d'un seul coup sur le côté. S'en suivit une pluie de coups de ma part, j'y allais doucement pour tâter le terrain, laissant mollement mon combattant esquiver et riposter.

Il ne vit pas venir le kick qui l'attendait, suivi de tout un tas de coups dont je ne saurais dire les noms, progressivement jusqu'à ce qu'il soit forcé à reculer, un millième de seconde avant que toute énergie ne me quitte. Je sentis mes jambes trembler, je tombai à genou et toussai, toussai, crachant du sang, une respiration aiguë et sèche, douloureuse. Mais Tsunami ne prit pas confiance, puisque la moitié de son corps semblait avoir disparu.