Test

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Un grand fracas me réveille en sursaut. Je tourne la tête vers la source de ce bruit qui a du réveiller tout le château et devinez qui j'aperçois ?!
Mon frère, qui, voulant quitter ma chambre en "silence" mais, étant aveugle comme une taupe, n'a pas remarqué ma valise encore ouverte par terre, s'est pris les pieds dedans et est tombé comme une merde au sol.
Mon esprit à demi réveillé met un certain temps à analyser la situation et lorsque l'information est parvenue jusqu'à mon cerveau, j'explose de rire, sans grande discrétion.

Une horde de garçons en pyjama débarque dans ma chambre, tous la tête encore dans leurs rêves, avec des regards plein d'incompréhension.
Devant cette scène burlesque, ils me suivent tous dans mon euphorie et Benji se relève, vexé car d'habitude c'est lui qui se fout de la gueule des autres.
Mais une voix stridente retentît au même moment.

_Pour la combientième fois, dois-je vous dire que l'accès a cette chambre vous est interdit ? Le prochain qui passe par dessus mes ordres, 15 tours de terrains en plus le matin.
Penauds, les joueurs s'en vont ainsi que mon frère qui m'envoie un baiser à la volée.

Une fois que ma porte s'est refermée sur eux, je me laisse retomber dans mes draps en soupirant. Qu'est ce que j'ai fais pour qu'il me déteste autant ?
Avant de me oser plus de questions je file prendre une douche et m'habille en vitesse avec une tenue aux couleurs et à l'effigie de la FFF avant de descendre, appareil sous le bras.
Arrivée dans le hall, je croise Guillaume qui m'intercepte au passage.

_Bonjour Rose ! Prête pour ton « examen » me dit-il sur un ton semi-dramatique.

_Alors là, plus que prête. Je vais me battre pour l'avoir cette place. Elle me tend les bras, souriais-je.

_J'ai vraiment hâte de t'avoir à mes côtés pour cette Coupe ! Tu m'as l'air déterminée et puis j'ai plein de choses à t'apprendre, tu verras, me dit-il, avec un petit clin d'œil.

Je lui souris encore plus puis rejoins la salle où les joueurs sont rassemblés pour manger. Je fais en sorte de ne croiser aucun regard et file à ma place à la table du staff.

Je suis un peu stresser et mon ventre refuse de coopérer ce qui bloque ma faim. Je prend cependant un café pour faire bonne impression. Les autres membres parlent autour de moi et j'ai comme l'impression d'être en trop.

Je m'apprête donc à me lever lorsque Marion arrive dans la salle à manger. Elle cherche quelque chose ou quelqu'un car ses yeux balaye rapidement la salle jusqu'à tomber sur moi. Elle fronce les sourcils et se dirige vers la table où je suis installée.

_Suis-moi, me chuchote-t-elle. Je me lève, m'excuse auprès du staff et la suis. Elle m'emmène à l'extérieur de la salle vers une pièce, que je ne connais pas encore, du château.

Après avoir bien vérifier à droite puis à gauche que personne ne nous suit, elle ouvre silencieusement la porte et m'invite à entrer.
J'aperçois dans la pénombre, quatre têtes qui me dévisagent en souriant. Je reconnais Lucas, Kylian, Paul et mon frère.
Je fronce les sourcils en guise d'incompréhension mais avant que je n'ai pu ouvrir la bouche, Marion ferme la porte et me voila coincée avec les 4 sportifs.
_C'est un petit peu flippant ça, les gars...
_T'inquiète Huguette, c'est à cause de DD qu'on prend des mesures de sécurité aussi archaïques . Je ne vais quand même pas me taper 15 tours de terrains pour tes beaux yeux non plus, lance Paul.

Quelle solidarité chez eux, c'est fou.

_On voulait te souhaiter bonne chance pour tout à l'heure et te dire que si tu n'es pas prise, ne panique pas, je te cacherais dans ma valise pour aller en Russie, me dit alors Kylian, en me faisant un clin d'œil.

Je lève les yeux au ciel en me demandant bien ce qui leur passe par la tête parfois à ceux-là. Le sport doit leur faire perdre quelques neurones, c'est la seule réponse que je trouve à ma question.

_Et puis t'es plutôt sympa comme fille alors on va ps te laisser partir, abandonnée face à ton destin, si petite, si fragile, si....

_C'est bon, c'est bon Lucas, j'ai compris l'idée, le stoppais avant qu'il ne nous récite toute une litanie.

_Caaaaalin collectif, crie alors mon frères et, aussitôt dis, aussitôt fait, je me retrouve entourée par 4 gamins qui me prennent dans leurs bras et m'étouffent presque. En même temps, je ne fais pas le poids face à ces tas de muscles.

_Merci les gars, mais si vous voulez que je le passe cet examen, il faut que je sorte vivante d'ici, hein ? Articulais-je difficilement.

À regrets, ils me lâchent enfin et je leur lance un bisou avant de sortir de la pièce. Ces crétins m'ont quand même redonnée un peu confiance en moi et c'est donc le sourire aux lèvres que je me dirige vers le terrain.

Les bleus sont entrain de se changer et de s'échauffer dans la salle de sport à l'intérieur avant les exercices et la pratique à l'extérieur.
J'en profite donc pour m'approprier un minimum le terrain. Mon père me disait toujours qu'une photo bien prise est une photo qui a du cœur. J'essaye donc de repérer les coins parfaits pour la luminosité afin de rendre les photos aussi vivantes que possible.

L'équipe débarque enfin sur l'herbe synthétique du terrain et différents ateliers se mettent en place afin qu'ils puissent travailler leur endurance, leur rapidité, leur réactivité ou encore leur agilité.
Je m'applique le plus possible les premières minutes à les prendre mais il est vrai que capturer des instants, sous un bon angle alors qu'ils courent et gesticulent tous sur le terrain n'est pas une mince affaire et je commence à désespérer quand je vois Didier qui me fixe, impassible.

Soudain, un mouvement capte mon attention du côté du terrain et je croise le regard de Kylian qui me lève son pouce en l'air dans ma direction. Il essaye de mimer quelque chose avec ses mains mais je ne comprend rien à son charabia.

Alors, il appelle plusieurs de ses coéquipiers et je crois qu'ils parlent de moi car ils tournent tous leur tête dans ma direction.

Je fronce les sourcils lorsque je les vois tous, à l'insu de leurs entraîneurs qui parlent entre eux, commencer à prendre des ballons et à mimer des actions mais tout cela, au ralenti.

Et puis je comprend...

Kylian, voyant ma difficulté à pendre des clichés sur le vif vu leur rapidité leur a demander d'aller très lentement de sorte que mes photos ne soient pas flous ou prise d'un mauvais angle.

Je souris à ce petit geste qui me sauve en quelques sortes la vie et bombardent les bleus grâce à mon appareil.
Ils tournent souvent les yeux vers moi pour m'avertir qu'ils vont enchaîner plusieurs actions et je peux donc capter chaque moment avec style et précision.

Après plus d'une heure d'entraînement, les joueurs de Deschamps rejoignent les vestiaires pour se changer.

C'est avec appréhension mais conviction que je monte donc dans ma chambre, transférer les photos sur mon ordinateur puis à Didier.

J'hésite de longues secondes avant d'appuyer sur le bouton "envoyer" et je le décide enfin. Ça y est, mon sort est joué, il ne m'appartient plus désormais.
Je m'écroule sur mon lit, attendant l'heure fatidique.

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Thaaanks de lire ma fiction !! J'espère que vous prenez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire. ❤️

En haut des gradinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant