Les retrouvailles

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_ROSE ??? me crie ma mère du haut de lescalier

Je sursaute et maudit au fond de moi le son strident de sa voix. Je venais enfin de m'assoir sur mon lit, limonade en main pour commencer à travailler mais apparemment, ma mère en a décidé autrement. Je m'extirpe tant bien que mal de cette position si agréable et ouvre la porte d'un coup.

_QUOI ? dis-je aussi aimablement qu'elle m'a appelé.

Cette maison a toujours été bercé par les cris des uns des autres et même si cela devient presque une habitude, j'ai horreur qu'on scande mon nom d'un bout à l'autre de notre demeure car je sais qu'au final ce ne sont, à chaque fois, que des broutilles.

En m'entendant, ma mère soupire et reprend plus calmement,

_ Benjamin, au téléphone.

A l'entente de cette nouvelle, je me précipite dans l'escalier mais comme si le sort avait décidé de s'acharner sur moi encore une fois, je glisse et fini ma descente sur les fesses.

Ma tête, à ce moment là doit être fort comique car ma mère est totalement pliée en deux de rire.

Je me relève difficilement et boite jusqu'à elle dans le but de lui arracher le téléphone des mains. Mais avant que je n'aie pu faire un seul geste, ma mère le lève au-dessus de sa tête et me dis d'une voix qui se veut sévère

_La prochaine fois, tache de répondre plus gentiment, je ne suis pas ton chien est-ce clair ?

Malheureusement, le léger rictus qui tente de poindre sur ses lèvres, ne la rend pas crédible du tout.

J'éclate de rire et lui promet à demi-mots que je la traiterais comme une princesse à l'avenir.

Elle dépose un baiser sur mon front et me tend le téléphone tant convoité.

_Allo ?

_ Et bien j'ai eu le temps de remarquer que tu n'avais toujours pas pris des cours de sport vu la lenteur à laquelle tu es arrivée et aussi de prendre une douche, déjeuner, courir après le ballon...

_Oh excusez-moi vous avez dû vous tromper de numéro, le bureau des plaintes n'est pas ici.

_Hey ptite soeur, en forme ?

_En forme de quoi ? déclamais-je avant déclater de rire. On avait l'habitude de se faire cette blague à chaque fois que l'on se croisait quand nous étions petits.

_Je vois que tu es toujours une gamine, la maturité à dû oublier de te visiter cette année.

_Et tu étais trop loin pour le constater, dis-je avec une légère amertume dans la voix.

_Je sais ma petite naine, mais les entrainements s'enchaînent et je ne peux pas rentrer à la maison même si tu sais que j'en crève d'envie. La famille cest...

_Sacré, oui je sais mais tu me manque. J'emmerde qui moi maintenant ?

_ Je te connais tu trouveras toujours. Tu ne peux pas te passer de ça c'est vital chez toi !

_Bon, toujours pas de bonnes nouvelles ?

_ Mmmmhh, et bien peut être que je pourrais en avoir une mais si tu es méchante avec moi, elle restera là où elle est !

_ Oh non, dis-moi tout !

A ce moment-là, la sonnerie de la porte d'entrée retentit dans la maison.

_Attend deux petites secondes, dis-je à Benjamin, MAMAN ? Tu peut aller ouvrir la porte s'il te plaît, je suis au téléphone là ? criais-je en bas de l'escalier.

Pas de réponse et la sonnette se fait entendre une seconde fois.

_Oui oui j'arrive, m'énervais-je toute seule.

J'ouvre la porte d'un coup et reste bloquée sur place.

_Bon bah ducoup SURPRISE !!

Je me jette au coup de mon frère qui manque de tomber.

_Effectivement, le sport ne te réussit pas ! dit-il en rigolant.

Je lui mets une claque sur la tête ce qui à le don d'augmenter encore plus son rire. Raté ! Mais je suis tellement heureuse de le revoir que je ne pense qu'à ça. 1 an, 1 an quon ne s'est pas vu, s'appelant rarement au téléphone du fait de son emploi du temps trop chargé. Parce que oui, mon frère est une vraie star, en France comme en Angleterre où il joue pour son club, Manchester City. En effet, mon frère a pour doux nom, Benjamin Mendy.

En réalité, Benjamin n'est pas mon frère de sang. Mes parents m'ont abandonné lorsque j'étais bébé et j'ai été mise à l'orphelinat, à Lyon. Mes parents adoptifs n'ont pas réussi à avoir d'enfants après Benjamin et ont décidé de s'ouvrir à l'adoption.

Le jour de leur visite à l'orphelinat, il paraît que j'ai été très intriguée par leur couleur de peau qui différenciait de la mienne. Ce qui les a fait beaucoup rire. Et maintenant, je suis ici, heureuse comme jamais entouré d'un grand frère avec qui j'ai de très forts liens et un petit frère qui est finalement né après moi.

Je n'échangerais ma vie pour rien au monde, je suis pleinement épanouie et je ne demande rien de plus si ce n'est que mon frère vienne nous voir plus souvent. Je n'ai pas cherché à savoir qui était mes parents biologiques car l'abandon pour moi est un choix qui n'admet pas de retour possible et je n'ai pas envie de me jeter dans leur bras comme si de rien nétait. Ce choix n'est pas sans conséquence et même si j'en subit les frais je veut qu'eux aussi les subissent.

Nous sommes très attachés l'un à l'autre avec Benjamin car j'ai été sa première petite soeur et surtout sa première compagne de jeux. C'est pourquoi, j'ai toujours été initié au sport d'homme, à la course et au jeux vidéo, au grand désespoir de ma mère. Elle a cependant refusé que je m'inscrive dans un club de football comme Benjamin, voulant que je me détache un peu de son emprise.

En parlant de moi, je viens davoir 20 ans et je m'appelle Rose. Je suis en deuxième année à l'ESC PARIS mais j'ai développé une passion pour la photographie et le dessin. Mais je dois d'abord finir mes années en école de communication pour me spécialiser pleinement dans le domaine de la photo.

_ Mais qu'est ce que tu fais là ? je lui demande après m'être détaché de lui.

_ Et mais tu ne suis pas l'actu ou quoi ?

_ Et bien avouais-je, tête baissée, un léger sourire aux lèvres cependant.

_ Rose ? C'est quoi ça ? Je te laisse un an et tu ne sais déjà plus rien du foot ? Il va falloir que je refasse toute éducation et y en a pour un bout de temps.

_COMMENT VEUX TU QUE JE PASSE A COTE DE LA COUPE DU MONDE, ABRUTI !!!! criais-je en sautant sur place, toute excitée.

_ Woooh ! M'agresse pas ! Ah bah enfin je te retrouve là !

Je rigole et nous rentrons bras dessus bras dessous dans la maison.

_Surtout ne m'aide pas à porter ma valise, sale traitresse, dit-il en faisant une petite moue adorable

Malheureusement pour lui, elle eu l'effet inverse de ce qu'il attendait et je me mis à courir à travers la maison pour lui échapper.

_Pourquoi est ce qu'il faut que tu change toujours mais en méchante, l'entendis-je se plaindre au loin.

Quel plaisir de le retrouver !

En haut des gradinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant