Et si je t'aime ? (Terminé)

Chapitre 3 : I'm strong, are you too ?

Ce weekend, le club organisait un tournoi. Et pas n'importe lequel. Le championnat régional de badminton, toutes catégories confondues. Contre toute attente, j'avais été qualifiée, à mon avis nous ne devions pas être beaucoup dans ma tranche d'âge. Élyne y participerait aussi ainsi qu'Etienne, Matt, Simon et beaucoup d'autres membres du club y seraient, non pas juste pour jouer mais également pour aider à installer les terrains, la buvette et tout un tas d'autres dispositifs pour les joueurs.

Je m'y rendais donc, aux côtés d'Elyne comme toujours, en bus. Au premier arrêt, une personne monta : Matt. Il s'avança vers nous, mon cœur ne fit qu'un tour. Il était tellement beau... Lilas, reprends-toi ! Tu ne peux pas craquer. Il s'arrêta et nous lança un de ces sourires charmeurs qui font craquer toutes les filles.

« Salut les filles ! Je déteste le bus mais euh... Disons que je n'ai plus de voiture. »

Il s'adossa aux coussins à côté de nous. Je dus faire un effort considérable pour ne pas le fixer continuellement des yeux. Heureusement, mon supplice ne dura pas éternellement puisqu'en quelques minutes nous fûmes arrivés au gymnase. Il partit devant et s'extirpa aussi vite que possible du bus, comme s'il était gêné de se montrer avec nous. Quel idiot décidément !

Nous descendîmes à notre tour et nous dirigeâmes vers la grande salle afin de saluer tout le monde. Matt discutait avec Simon... C'était justement lui que je voulais aller voir pour qu'il nous assigne une tâche à effectuer. Élyne, elle, ne distingua pas du tout mon embarras et fonça droit sur notre entraîneur sans se poser de questions. Je la suivais d'un pas nonchalant et évitais tout contact visuel de près ou de loin avec Matt. Je ne comprendrais jamais les sentiments que j'éprouvais pour lui. Je l'aimais intérieurement, il me semblait... C'était confus. Mais je le considérais comme un parfait idiot et me comportais comme une sotte en sa présence.

« Simon ! T'aurais quelque chose à nous faire faire pour ne pas que deux jeunes filles meurent d'ennui ? » Ély me faisait toujours autant rire quand elle parlait, c'était mon petit rayon de soleil ! Matt la considéra d'un air amusé et il me semblait lire dans son regard -je jure que je ne l'avais regardé qu'une nanoseconde !- une pointe d'envie. En fait, il avait clairement l'air attiré par ma meilleure amie. Il se mordit très légèrement la lèvre supérieure, un geste si subtile que, je l'avoue, personne qui ne le regardait attentivement n'aurait pu remarquer. Parfois dans ses yeux, j'avais l'impression que c'était moi qu'il regardait mais je savais bien que c'était impossible.

« Évidement Elynette ! » Simon trouvait toujours des surnoms à tout le monde. « Y a la buvette à installer. Vous avez l'habitude maintenant avec Li ? Commencez par mettre une planche sur des tréteaux et la nappe, on vous aidera à amener la caisse avec les verres, les assiettes et tout le reste après ! »

Je me demandais pourquoi on allait voir Simon pour qu'il nous dise ça... À force on avait l'habitude, c'était toujours nous qui le faisions. C'était surtout pour qu'il sache qu'on était là et qu'on s'en chargeait. En plus d'être entraîneur, Simon était également le président de l'association, il coordonnait chaque bénévole qui venait donner un coup de main pour ne pas qu'on se marche tous dans les pattes.

Ély m'entraina dans l'infirmerie du gymnase où était entreposé tout ce dont nous avions besoin pour la buvette. Nous prîmes la planche, qui servirait plus tard de table, à deux lorsqu'une immense douleur dans mon dos se fit ressentir. Je lâchais alors la planche d'un coup sans laisser à Ély le temps de réagir. Elle me regarda d'un air inquiet et se précipita pour voir si tout allait bien. Je lui fis part de ce qui se passait et elle me fit assoir un peu. J'entendis ensuite des pas précipités dans le couloir et Matt fit son apparition.