Chapitre 6 : Can't stop the rain

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CHAPITRE 6

Lilas :

5 appels manqués. 6 messages. Etienne, encore. Je n'avais même pas daigné répondre, ni décrocher, à vrai dire après l'incident de samedi, je pensais qu'il vaudrait mieux mettre un peu de distance entre nous deux, au cas où il pensât que j'étais acquise. Ce garçon ne m'intéressait pas. Je ne saurais dire si c'était parce qu'il était un psychopathe près à profiter de mon état d'ivresse, ou parce que j'avais quelqu'un d'autre en tête. Mais qu'est-ce que je racontais ? Comment pourrais-je n'être ne serait-ce qu'attirer par un gars qui m'a fait boire toute la soirée ? N'exagérons rien, je suis en grande partie fautive dans cette histoire aussi. La vérité, c'était que j'avais un petit peu envie de m'évader, ce soir là. En tout cas, aujourd'hui, j'allais être confrontée à toutes les personnes, ou presque, présentes samedi soir. Je commençais par deux heures de français, avec monsieur Gergon. Dans ce cours, j'étais à côté d'Ely, bien évidemment, mais Etienne se trouvait également à mes côtés, de l'autre côté de la rangée. En l'ignorant, tout devrait se passer pour le mieux.

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« Nous allons donc étudier le texte de Victor Hugo que vous pouvez trouver page 37 de votre manuel. »

Je tournais les pages du livre et relevais la tête. J'étais la seule à m'en apercevoir, les autres étaient tous absorbés par leur lecture, mais je voyais clairement que mon professeur me regardait. Enfin, ce n'était pas si étrange que ça, après tout, j'avais dormi avec lui une nuit entière... Cette pensée s'accompagna d'un frisson le long de mon échine, l'idée d'être avec mon prof (aussi beau soit-il) dans un lit me fit frémir. Et pourtant, ce n'était pas qu'un fantasme, cette situation embarrassante était arrivée, par ma faute.

Quand tout le monde eut fini de lire, il posa son livre et prit un tas de feuilles sur son bureau en annonçant avec un grand sourire qu'il nous avait préparé un petit contrôle surprise. De simples questions à répondre par rapport au texte, mais tout de même !

Il distribua les copies et tout le monde se mit au travail. Après le weekend mouvementé que j'avais eu, le cadet de mes soucis avait été de réviser mes leçons. Et pour être honnête, je me demandais quand monsieur Gergon avait-il eu le temps de nous concocter ce merveilleux devoir... Je mis mon crayon dans ma bouche et levais les yeux, l'air pensive, un tic que j'avais souvent quand je réfléchissais. Et nos regards se croisèrent. Par-dessus les copies qu'il avait lui aussi devant lui, qu'il corrigeait sans doute, il avait relevé la tête très légèrement et me fixais. Quand il vit que j'en faisais de même, il s'empressa d'esquisser un sourire m'étant destiné et retourna à son ouvrage.

Essaye de réfléchir Lilas, la qualité d'un vers, t'as fait ça la semaine dernière... Parfois, je haïssais ma mémoire de poisson rouge. Un magnifique défaut de fabrication hérité de mon père, sans doute. Alors que je m'apprêtais à remplir la dernière question du devoir (pas parce que j'avais déjà répondu aux autres, mais parce que je les avais passées, ne sachant pas les réponses), la sonnerie retentit et tout le monde rangea ses affaires, je fis obligée d'en faire de même, encore une note exécrable à ajouter à mon palmarès, peu glorifiant ces derniers temps. Quand je me fis assurée qu'il ne restât personne dans la salle, je me dirigeais vers le bureau de mon professeur.

« Il semblerait que faire semblant soit plus difficile que prévu... »

J'avais presque oublié que bien qu'on m'ait racontée l'histoire, lui se souvenait de tout.

« Je suis désolée de vous mettre dans une telle situation monsieur, j'espère que l'on pourra mettre tout ça derrière nous, cela sera certainement plus facile pour moi que pour vous...

- Tu sais très bien t'exprimer, on te l'a déjà dit ?

- Pardon ? »

Cet homme avait un don étonnant pour passer du coq à l'âne.

« Je viens de voir ta copie, elle n'est pas très fournie... Lilas, je sais que tu peux mieux faire tu viens tout juste de me le prouver, si seulement tu y mettais du tien.

- Je vais essayer de m'améliorer, c'est promis. C'est-à-dire que je n'ai pas vraiment eu le temps de réviser, j'ai été pas mal occupée, ce weekend. »

Il émit un petit rire avant de me répondre :

« Oui, je crois savoir de quoi tu parles. »

Que son sourire était charmeur... je jurais de l'avoir déjà vu quelque part...

« On va dire que ce contrôle était une erreur et que tu auras le droit à une seconde chance.

- Merci monsieur. »

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Les nuages s'étaient cachés, et une grosse pluie menaçait de s'abattre sur Redburry. On pouvait déjà voir les arbres s'agiter et les surveillants nous suggéraient de rentrer dans le hall pour nous mettre à l'abri. Malgré leurs avertissements, j'étouffais dans le bâtiment et l'envie de prendre l'air était trop forte. Une première goutte tomba sur mon nez et une main la chassa tout de suite.

« Tu devrais rentrer. »

Etienne tenait un parapluie dans sa main et me tendait son manteau.

« Tu as l'air d'être frigorifiée. C'est étrange, il fait pourtant bon, malgré le temps. »

Il avait raison, mes bras, partiellement nus, étaient picorés de frissons. Pourtant, je ne ressentais aucune fraicheur, j'étais sûrement malade, ou fatiguée. Je pris alors son manteau, il me déclara qu'il voulait me parler et me força à rentrer. Nous trouvâmes un coin qui n'avait pas encore été pris par un groupe de lycéens et nous nous y installèrent.

« On dirait qu'une tempête se prépare, j'ai entendu la principale dire que vue les prévisions, nous allons être obligés d'être cloitrer ici jusqu'à la fin de la journée. »

Quelle merveilleuse nouvelle. Enfermée dans le lycée, en compagnie d'un gars que je n'appréciais désormais guère, qui voulait absolument me parler et qui, je le savais, ne me lâcherais pas de la journée, quelle chance !

« Je voulais savoir où on en est... tous les deux. Après la nuit de samedi soir... »

Je n'avais aucune envie de parler de ça. Est-ce qu'il pensait vraiment que je ne me rappellerais rien de cette soirée ? Bon d'accord, il avait raison, mais j'étais tout de même au courant.

« Etienne, on m'a raconté tu sais.

- Oui je me suis douté quand je t'ai vu aller parler à M. Gergon à la fin du cours... Excuse-moi pour ce qu'il s'est passé, je me suis emporté, mais je pensais qu'on était bien ensemble. »

Il faudrait que je me tienne à cette version des faits : M. Gergon m'avait effectivement sauvé des bras d'Etienne, mais la nuit était oubliée, je n'avais appris ce qui s'était passé uniquement deux minutes plus tôt.

« Oublions ça, tu veux ? Je devrais aller retrouver Elyne. »

Et sans même jeter un regard en arrière, je me levais et partis à la recherche de ma meilleure amie, qui ne devait pas être bien loin, la connaissant. Je m'approchais des escaliers lorsqu'on me tira par le bras. J'atterris (trop) près de cette personne, l'envie de me dégager au plus vite me prenait.

Hello les loulouuuuuuuuus ! Voilà ce nouveau chapitre, vous en pensez quoi ? N'hésitez pas à tout me dire !

Si vous voulez lire une chronique exclusive qui ne serait postée sur wattpad qu'une fois terminée (parce que chaque chapitre est plutôt court donc j'en mettrais deux en un) c'est sur ma page facebook (http://facebook.com/charivariwriting)

Et si je t'aime ? (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant