Chapitre 2

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Il était presque dix-huit heures et mes cours étaient bientôt terminés. Comme tous les autres étudiants, j'allais en cours pour préparer un avenir, mais qui dans mon cas, ne se réaliserait probablement pas. Nous étions en plein mois de Novembre et les rues prenaient leur apparence d'Hivers. Certains trouvaient cela lugubre et dépriment de voir la nature dépérir. Moi je ne me sentais jamais aussi bien qu'à ce moment. Ma préférence était aussi en partie dû à mon physique "particulier". Contrairement à certaines filles qui se tartinaient le visage pour garder le bronzage de leurs vacances au Soleil, j'arborais une peau blanche sans la moindre imperfection, à faire pâlir une rousse (sans mauvais jeux de mots). Mes épais et longs cheveux étaient si noirs qu'ils semblaient teints. Mes lèvres n'avaient aucun besoin de maquillage puisqu'elles étaient naturellement rouge sang. On pourrait presque croire à une description de Blanche Neige, mais dans la réalité, cela n'avait rien de charmant. 

Pour éviter que l'on me prenne pour une gothique, je m'habillais dans un style très bohème et romantique la journée. Comment pouvait-on soupçonnée une fille d'être une tueuse de démons quand elle ne portais que des froufrous, de la dentelle et des motifs ethniques ? Bien sûr, ce n'était pas vraiment à la dernière mode (surtout par 7 degrés), mais je me fondais plus facilement dans la masse vêtue ainsi plutôt que de mes pantalons noirs, mes vestes en cuirs et mes bottes de sécurité. 

La plupart du temps, les personnes évitaient de m'adresser la parole et s'ils s'attardaient, mon regard les faisait fuir en quelques secondes. Mes yeux étaient peut-être ce qu'il y avait de plus étrange chez moi. Les iris étaient aussi noirs que la pupille sauf que l'on y distinguait des éclats de couleurs vives. Un peu comme dans une nébuleuse. 

Tout ceci ajouté à ce sale caractère m'empêchaient d'avoir une vie sociale. Je n'avais qu'une seule amie de mon âge en dehors de mon travail nocturne. Elle s'appelait Anna. Une petite blonde pétillante avec un sourire imprimé sur le visage. Bref, tout mon contraire. Je l'avais d'ailleurs plusieurs fois envoyée balader mais c'était comme tenter d'enlever une côte de bœuf de la gueule d'un loup-garou. Mission impossible.  

- Adria ? Tu viens, le cours est terminé ? fit la louve-garou en question. A moins que tu ne veuilles continuer à admirer le prof.

Le professeur Grimm enseignait la Chimie. Une matière qui pouvait vraiment être prise de tête. Mais toutes les étudiantes assistaient à son cours dans l'espoir d'attirer son attention. Il avait selon elles, un physique et un charisme bien supérieur à la normale. 

Je ne raconte même pas l'enthousiasme de la part de la gente féminine lorsqu'il nous a parlé de son engagement à prendre des stagiaires. 

Des stages de quoi, ça, il n'a pas préciser. Même s'il était un excellent professeur (quand on écoutait le cours), ses égarements avec ses élèves étaient connus de tous. Pourtant il restait discret et ne faisait jamais preuve de favoritisme.  C'étais probablement la raison pour laquelle il travaillait toujours ici.

Nous sortîmes de la salle de classe pour rejoindre ma voiture. Vu le motif de mes sorties nocturnes, je ne pouvais pas vraiment prendre les transports en commun avec des vêtements couverts de substances diverses. Nous commencions à refaire le monde lorsque mon alerte interne se manifesta. Un démon. Leur présence provoquait toujours un malaise chez moi. Il m'avait fallu plusieurs années d'entrainement pour qu'ils n'affectent pas ma manière de me battre et de me comporter. 

Je gardais une gestuelle et des expressions habituelles tout en gardant mes attitudes prêtes à l'emploi.  La clef pour vaincre une créature surnaturelle était souvent de frapper en premier. Si on laissait passer sa chance, elle n'en offrait pas de seconde. 

- Tu viens, il faut que j'aille faire quelques courses avant de rentrer, la pressais-je. 

Je n'étais pas du genre à fuir un combat divertissant mais je ne pouvais pas avoir mon amie comme témoin.  Comment lui expliquer que les démons, les vampires et des dizaines d'autres légendes et mythes sont une réalité ? J'étais une chasseuse, pas une guide touristique. Et contrairement aux vampires, je ne pouvais pas manipuler les esprits. 

NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant