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j'attache mes cheveux en chignon puis les décoiffe et me regarde à travers le miroir. Pourquoi je ne suis pas comme les autres filles ? Après l'incident d'hier, je suis directement venue à la maison. J'aurais pu riposter quand Vicky m'a humiliée mais je ne l'ai pas fait. Je déteste cette fille de tout mon coeur et je pèse mes mots. Je ne suis pas du genre à juger les gens encore moins les populaires après tout ils ne sont pas méchants, ils ont juste besoin de s'affirmer et quoi de mieux que de s'en prendre aux plus faibles ? Mais cette fille est tout sauf gentille, et depuis que ma soeur est partie à la fac, je suis devenue son souffre douleur, le pire est qu'elle y prend un réel plaisir.

Puis d'un coup le visage de l'inconnu me revient, il est tellement charmant que pendant un instant, je me suis  surprise à rougir devant lui. Un instant j'ai oublié que je n'étais rien d'autre qu'une pauvre fille sans classe ni repère, je ne suis pas dure avec ma personne, juste véridique. Le laisser seul alors qu'il était venu me demander comment j'allais n'était pas gentille de ma part, mais ce n'est pas facile pour moi de faire confiance aux autres. La dernière fois que je l'ai fait, j'ai encore ce goût amer d'humiliation. Je me suis rapprochée d'une fille, je lui ai parlé de mes problèmes, mon mal être et le lendemain elle était avec Vicky. Elle l'avait tout racontée et c'est après que j'ai compris qu'elle ne voulait pas être mon amie, mais plutôt une suiveuse de Vicky. C'est pour cela que je ne fais plus confiance à personne. Je finis par me préparer et rejoins ma sœur, comme d'habitude c'est elle qui m'accompagne à l'école.

je resserre ma prise sur mon manteau et presse le pas en traversant le hall de l'école. Je me rends directement dans ma salle de cours. Une fois assise dans la classe, je relâche tout l'air bloqué dans ma cage thoracique. Traverser la cour est un calvaire surtout quand tous les regards se portent sur toi. Je fais sortir mes effets de mon sac alors que le cours viens de commencer. Franchement je me demande ce que je fais encore ici parce que le prof ne m'apprend rien de nouveau. Il parle encore des dernières actualités au lieu d'expliquer ce pourquoi il est là. Étant assise derrière, je branche mes écouteurs et commence à fredonner sur "blood" de Shawn Mendes. Je ne crains rien, le professeur ne remarque même pas ma présence tellement je suis insignifiante.

Pourtant il le fait toujours quand il s'agit de poser une question.

Mon coeur fait un bon, quand mon oreillette gauche m'est soudainement retirée, mon Dieu je suis dans un sale pétrin. Je ne veux pas avoir de problème avec la direction. Mon père ne sera pas du tout content d'être à nouveau convoqué. Alors que je m'apprête consciencieusement à subir les foudres du professeur, quand je relève les yeux c'est deux noisettes qui me fixent, je fronce alors des sourcils, qu'est ce qu'il me veut encore ?

-Tu sais que c'est interdit d'écouter la musique pendant les cours, un manque de respect envers le professeur qui se tue à nous faire comprendre... chuchote-t-il pour ne pas attirer l'attention.

Je n'écoute plus ce qu'il dit, je ne vois que ses lèvres remuées, une bouffée de chaleur me monte aux joue. J'abaisse les yeux, je ne savais pas qu'il était intelligent et discipliné puisqu'il semble attentif au cours ; cela me surprend. Je ne dirai pas que les populaires sont tous écervelés mais Vicky n'est pas un exemple non plus, même si ses amis ne se débrouillent plutôt pas mal.

-Est-ce que tu m'écoutes ? Sa voix me sort brutalement de mes pensées.

Je fais oui de la tête, il sourit satisfait puis se reconcentre sur la leçon. Je n'ai absolument rien retenue de ce qu'il a dit.

Dès que la cloche sonne, tous se précipitent dehors dans un brouhaha habituel, sauf mon voisin. Il reste assit à me scruter sans vergogne, je prends un livre et fais mine de le lire.

Ce Qui Nous Lie [Sous Contrat] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant