[ Nouvelle écrite pour un concours Sweek : 250 mots maximum et insérer le mot "horloge" ]
Un long manteau blanc couvrait la rue noire. Dans le ciel, les étoiles semblaient refléter cette couche immaculée dans laquelle mes yeux se perdaient. Il était tard, la foule de la journée n'avait pas encore souillé cette beauté pure qui ne tombait que depuis peu de temps. Je savourais ce doux moment de solitude et d'éternité.
Mes paupières s'alourdissaient, résister à l'assaut d'un long sommeil me semblait aussi difficile que franchir un mur de ronces indomptables. Pourtant, je tenais debout, aussi inflexible que la mort. Patienter, voilà ce que je faisais ce soir, ce que j'avais la veille et encore l'avant-veille, comme un rituel, ou même une malédiction, impossible à briser.
Mon cœur produisait un vacarme horrible, la tension envahissait chaque cellule de mon être, mais c'était une tension agréable, qui me secouait d'impatience. Comme tous les autres soirs, j'étais éprise d'une hâte qui grouillait sur ma peau comme un millier d'insectes.
Je m'appuyai contre la façade de pierres à mes côtés, prenant le contrôle sur ma respiration. J'observais la vapeur s'échapper d'entre mes lèvres pour disparaître quelques instants plus tard. Le vent glacé s'infiltrait entre mes cheveux, les entraînant dans une danse enflammée.
Enfin, le premier coup des cloches lourdes au-dessus de moi retentit. Ce son m'apaisa, je comptais intérieurement. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Je restais immobile. Sept. Huit. Neuf. Dix. Onze. Douze.
Douze. Rien ne se passa. Je partis sans un regard pour l'horloge. Une nouvelle fois, le prince charmant n'était pas venu à minuit.

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