[ Texte écrit pour un projet de TD dans le cadre de ma licence. Je pense qu'on peut rapprocher ça d'un genre de prose poétique ]
Elle sent la chaleur consumer férocement son visage tel un feu embrasant le bois de l'âtre. Le rouge qui vient recouvrir ses traits s'y loge farouchement tandis qu'un immense trouble envahit son esprit ; les griffes de la panique enserrent cruellement sa gorge, encouragées par le martèlement de son cœur qui mène l'assaut avec ardeur. Incapables d'articuler le moindre mot, ses lèvres sont une prison dont la langue ne peut passer au travers des barreaux. Elle se sent si faible que même lorsqu'une bribe de pensée cohérente la traverse, elle est incapable de la saisir : le fragile filament se rompt d'un coup sec avant même d'avoir pu alimenter l'ampoule.
Faire face à une tempête de vent lui paraîtrait bien plus aisé que de devoir contrôler sa respiration irrégulière, qui elle seule brise le silence assourdissant dans lequel l'endroit s'est plongé. La bête féroce se tenant face à elle, prête à l'attaquer dès qu'un mot lui échappera, l'effraie. Terrifiée, elle perd le contrôle. Son ventre se tord, comme devenu la faible proie d'un boa, ses yeux commencent à se couvrir d'un fin linceul d'eau, elle voudrait disparaître au plus profond des abysses.
Après cette longue seconde où elle apparaît tétanisée, un élan de courage la traverse et fait vibrer son corps. Elle répond timidement :
- Oui.
L'angoisse s'envole doucement, la libérant enfin, elle tente de remettre ses émotions en place. Le tremblement de ses mains s'accroche encore à elle mais il va la quitter, bientôt, comme à chaque fois. La bête redevient humaine et lui sourit, satisfaite de sa réponse.
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