BRAVE DESPAIR

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С'EST FOU comme quoi le monde est simple. Comme quoi le destin devient des innombrables bêtises de nos jours. Si tout était plus dangereux, plus compliqué. Je ne serais pas ici, ni même entourée par mes amies, ni même dans ce café. À un endroit de "mode" , où tout le monde veut montrer leur vie passionnante. Où le simple fait d'avoir un tee-shirt de marque, d'avoir le dernier des téléphones en main peuvent t'ouvrir toutes les portes du monde. Être entouré. La chose la plus banale du monde mais si impressionnante. Le nom de famille, la façon de s'habiller, la façon de parler, les goûts, les projets doivent être précisément su à l'avance. Tout est calculé, apprivoisé. Comment vivre si tout est prévu, tout réfléchi ? Comment aimer si tout est falsifié ?

Je me pleins mais je suis bien dans ce café entouré d'amis, avec un téléphone dans la main. Oui le peu d'originalité que j'ai, me tue. M'anéantit. Si tout est si simple, le fait de sortir de ce tournant lui est bien plus que compliqué. Je dois suivre, refaire et faire semblant. Les beaux sourires, les grinçants rires. Suis-je la seule à les entendre. La folie m'a surement pris depuis que j'ai gouté à la vie. Depuis que j'ai connu l'extase. Mais m'a bien sur ramené à la réalité par ce beau dieux.

- « Al t'écoutes ? » Je sursaute légèrement à la claque sur mon bras qui ponctue sa question.

- « Pardon j'étais perdue... vous disiez ? » Émilie rigole tout doucement dans son café à la tête surprise que je dois actuellement faire.

- « On avait prévu d'aller en boite, demain. Tu viens ? » Me demande la belle brune à mes côtés.

- « Je.. » Embarrassée, je me racle la gorge. « Je sais pas. »

Bien sûr que je sais, bien sûr que je ne veux pas y aller. Le souvenir des mains glacés me serrant au corps brulant de l'homme de samedi dernier me revient. Et je me surprends à frissonner. L'idée de le revoir me refroidit. Je n'est ni envie de le voir, ni de me ridiculiser devant mes amies, si il lui viendrait l'idée de me reparler du matin ou même de la nuit en général. La gène me revient et grimpe pour laisser place à une douce couleur rosée sur mes pommettes, si je pouvais m'enterrer ce serait déjà fait.

- « Mais c'est quoi ce rougissement Alice Bernadette Kroulain ! » Crie Justine en entourant mes épaules par son bras. Je jette un rapide regard aux personnes remplissant la cafe qui alerter par le crie de Justine se retourne pour nous regarder. Je fais à peut 10 eyes contact avant de m'avouer vaincu et de rabaisser mes yeux sur mes genoux.

- « Moi je dis qu'il s'est passé quelque chose ! » Ajoute Émilie sur un ton beaucoup moins fort en tapant des mains comme une enfant excitée à Noël. Leurs légers rires s'élèvent dans l'air faisant tourner les yeux vers nous une nouvelle fois, me réchauffant d'autant plus les joues. Je suis trop lisible, mes émotions se voient à des kilomètres.

Je finis par lever le regard pour fixer le plafond, j'aimerais tellement tout dire, libérer mes souvenirs. Mais je ne le fais pas, je ne peux tout simplement pas. Je les connais depuis si longtemps, 6 ans, mais je peux pas, elle sont si différentes.

Justine est couleur caramel foncé, elle a des cheveux frisés d'une couleur ténébre. Sa beauté est si voyante que même les animaux pourraient tomber amoureux d'elle. Elle a de fines jambes et fait 1m75. La taille parfaite. Un avenir de mannequin est écrit en gros sur son front.

Émilie, elle est d'une blancheur surprenante, ses cheveux sont lisses, roux, le chevelure rêvée. Ses yeux sont gris. Gris, je n'étais pas au courant que ça existait avant sa rencontre. Et son visage est parsemé par de légères taches de rousseurs. Le plus impressionnant est son caractère, elle est d'une douceur. La gentillesse incarnée, un ange.

Puis il y a moi, le démon de la bande. L'objet non voulu du panier cadeau. Je n'ai ni la chevelure d'Émilie, ni la finesse de Justine. Je suis moyennement grande, avec des hanches houleuses. Ma qualité physique première serait sûrement que je suis la candidate parfaite pour porter un enfant avec ces hanches. On ajoute mes cheveux châtains, aux pointes défoncées et mes yeux bleus sans originalité. Après je ne dis pas que je suis horrible, mais c'est vrai qu'il n'y a pas une étincelle, un plus.

Le fait de partager une amitié avec elles mais totalement inconnu. Comment moi, la timide depuis le cp a pu devenir amie avec de si jeunes mannequins. Je me le demande aussi.

Alors le fait de me confier de la chaleur qui m'a conquise à cette rencontre, de l'extase, de la danse dans ses bras ou même ma déception de cet être, n'est absolument pas prévu.

- « Rien,.. rien ne s'est passé. Je suis juste un peu fatiguée ces temps ci. » Je finis pas répondre, évitant de les regarder dans les yeux tant la culpabilité est palpable.

Une lueur de déception passe devant les sombres yeux de Justine. Mais vite rattraper par un élégant sourire.

- « On l'est tous je crois avec tous ces examens. » Me répond Émilie, accompagnée elle aussi d'un sourire encourageant.

Je le sais, qu'elles sont blessées que je ne me confis pas. Je le sais, qu'elles ne peuvent pas comprendre mes distances. Mais je suis la timide, sans importance, Alice avec qui on ne pourrait jamais coucher avec, ça s'est sur.

Many JerksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant