QUESTIONS DREAMS

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-musique-

DES RÊVES,    petit on en a tous eu. Les miens peut être trop flous à exaucer, ou bien trop simples à admettre. Du moins j'en avais. Y a eu l'adolescence, tu l'as connais cette incroyable période. Où tout est remis en question, rien n'est fait. Moi aussi je me suis remise en question, peut être sur trop de choses ou pas assez. Sur la sexualité, sur ma place, sur mon futur, sur l'amour, tout y était, tout se plongeait dans mes pensées.

Je me suis aussi laissée guider par mes amies, par cette façon de vivre. Me rabaisser ou laisser les autres me rabaisser. Et je me suis renfermée, par un verrou en fer, et verrouillée, par une clé en argent massif. Tout n'était que résolutions infinies. Et je suis devenue progressivement timide, incomprise, seule. Même mes plus grandes amies n'avaient pas vu ce qui me transformer.

De mon enfance turbulente où je pouvais rire avec quiconque, pouvais me faire des amis à tout les coins de rue. Jusqu'à cette adolescence où le fait de parler à une personne de ma classe me paniquait, devoir faire des groupes et me tenir à mes peu liens d'amitiés, ou le fait de rire ne mettait pas permis comme si ça m'avait été interdit. Le changement douloureux de voir tous les anciens amis ne pas comprendre, de voir leurs dos s'éloigner, se trouver seule et se dire qu'on est nul de pas pouvoir être comme tout le monde.

Cette normalité mal attentionnée, qui nous change en mal, en bien à vous de choisir. Ou plutôt "subir". Je ne remercierai jamais assez Justine et Émilie. Et je me questionnerai jamais assez aussi. Comment elles, si belles, si sociales ont pu s'arrêter devant moi ? Comment ont-elles pu me parler, me trouver assez intéressante avec les quelques mots sortis de ma bouche ? Une question non résolue.

Alors oui je suis asocial, timide, bizarre, socialement instable et tous ce que vous pouvez trouver pour me décrire. Mais je suis comme ça et vous n'avez pas à me le dire, je le sais déjà. J'en ai déjà souffert, et j'en souffre toujours.

Bien que mon adolescence est pris fin à mes 18 ans, d'autres questions n'arrêtent pas de plonger dans mon esprit. Alors que tout le monde se trouve moi j'y suis encore à ce départ. A ces questions sur la sexualité -étant vierge- , sur l'amour d'une fille comme moi, sur mon futur métier, les bons choix, les bons mensonges.. alors j'ai trouvé une solution.

Survivre. La bonne méthode.

Que ce garçon m'est rabaissé n'est pas le problème. Qu'il ne pourrait au grand jamais coucher avec moi non plus. Il m'a juste rappelé que les filles comme moi doivent rester où elles sont, c'est à dire en bas de la liste des vies à vivre.

Mais qu'il soit aussi difficile à comprendre est le problème. Pourquoi viendrait-il me parler ? Pourquoi n'a-t-il pas demandé tout de suite les numéros de mes amies ? Pourquoi son regard n'avait rien de dégoûté ? Pourquoi ? Simplement.

Alors que ce jour soit lundi, vendredi ou bien même mercredi, m'importe peu car la seule chose qui reste encrée, est lui. Tout me fait débloquer que ça soit lui ou juste une pensée à propos de lui. Tout est si compliqué. N'aurait-il pas pu être comme tous ces garçons ? Un dieu à la personnalité de merde jusqu'au bout -car quand bien même cette soirée, il est toujours autant un connard. Mais non, il a fallut un regard, une bouche souple, une pensée partagée, une soirée oubliée. Pour tout ce que j'ai construit soit réduit en cendres par ses mots. Si compréhensibles mais sonnant tellement faux.

Alors oui je suis prise dans une boucle sans réponse, qui me panique autant qu'elle m'extasie. Tout c'est raisonné à son regard, à la fumée si étouffante sortit de ses fines lèvres, à cette impression de lui appartenir, à cette peur d'être n'importe qui à ses yeux.

Le revoir a tout changé en si peu de temps. Mon cœur s'est perdu dans ma cage thoracique. Détaché de toutes artères et même de toutes veines. Mes yeux se sont ouverts sur une nouvelle possibilité. Un nouveau monde.

N'a-t-il pas senti mes regards, mes envies, mes demandes silencieuses ? Pourtant moi, oui, même moi j'ai senti la triste fin de ce manège.

Many JerksOù les histoires vivent. Découvrez maintenant