Destinés [Benjamin Pavard] TERMINÉE

Partie 42.

Benjamin

J'avoue que niveau ambiance, ce n'est pas vraiment ce que j'avais espéré.

Antoine est planté sur son téléphone portable à éviter toute conversation avec nous.

Lou également, mais son visage est resté fermé depuis le début de la soirée, elle n'a pas dit un seul mot.

Quant à Mélo, elle me fait délibérément la gueule. Parce que j'ai "osé" proposer à Antoine de l'héberger.

Mais merde quoi, c'est mon pote. Mon frère. On est tous des frères. Alors pourquoi je laisserai un frère seul?
Surtout qu'il ne faut pas être con pour deviner qu'il est revenu uniquement pour Lou.
Je sais bien ce que pense ma copine, elle lui en veut d'avoir fait souffrir sa meilleure amie, et je peux le comprendre, mais bon il faudrait aussi qu'elle essaie de comprendre que les sentiments d'Antoine pour Lou sont sincères. On le connaît par cœur, quand il aime quelqu'un il devient con. Et croyez-moi, c'est le bon mot. Il a joué au con du début à la fin avec elle, et une fois rentré en Espagne, il a regretté toute cette histoire et s'est renfermé sur lui-même en laissant de côté sa femme et sa fille.

Je sais qu'il s'en veut pour Erika et Mia, mais si il est revenu jusqu'en France pour Lou, c'est qu'il s'est rendu compte que c'est elle, la personne qu'il lui faut, et pas une autre.

_ V'là l'ambiance les gars, va falloir vous déboucher un peu là, j'me fais chier à manger mon poulet comme un con, lance Paul d'un air dramatique en fixant son amour de poulet.

Je relève les yeux vers lui, lui lance un sourire pour simple réponse, en remarquant très vite que personne n'a écouté sa remarque. Ce dernier soupire en s'écroulant encore plus sur sa chaise.

L'air de rien, je pose ma main sur la cuisse dénudée de ma chérie, qui ni une ni deux, me lance le regard le plus assassin possible.

Alors là, elle est vraiment à cran. J'avoue que j'aime les femmes de caractère, mais elle, c'est un vrai pitbull.

Je force la chose en rapprochant discrètement ma chaise de la sienne ; le gros lourdeau vous me direz, mais je ne peux pas m'en empêcher.

La voir énervée me soule oui, mais d'un autre côté, ça la rend encore plus belle.

Quand elle est énervée ou vexée, ses joues rosissent légèrement et je trouve ça terriblement mignon sur elle. Ça me rend fou, à chaque fois. C'est con mais bordel, elle me rend dingue.

Elle souffle et ancre son regard dans le mien, je tente de l'amadouer en tentant la tête de chien battu si bien connue... mais je finis par recevoir le talon de sa chaussure brutalement sur mon pied gauche.

Je manque de m'étouffer en retenant un cri, je l'entends sourire, fière d'elle.

Là par contre, c'est moi qui boude.

Et croyez-moi, ça peut durer longtemps.

_ Bon, histoire de vous réveiller un peu là... qui veut une glace ? Je demande en arquant un sourcil.

J'ignore le regard de Méloée sur moi et sourit en voyant que ma simple question a eu un franc succès !

Pogba, Griezmann, Lou, Giroud et Lloris me fixent avec un amour démesuré. Ah, la glace. Elle nous aura tous.

Voyant que tout le monde est d'avis à prendre une glace, j'appelle la serveuse qui arrive très rapidement en nous souriant très, très chaleureusement.

_ Moi je prends une dame blanche, commence Paul en ignorant littéralement le bonsoir de la jeune femme.

_ Je vais prendre une dame blanche aussi, continue Méloée.

_ Pour moi ça sera un McFlurry... commence Antoine.

_ Mec, tu t'es cru au McDonald's ou quoi? On est dans un restaurant réputé du centre de Paris j'te signale, le coupe Hugo en levant les yeux au ciel, je vais prendre un café liégeois.

Antoine le fixe, vexée. Il l'imite en silence tout en croisant les bras, je remarque le petit sourire de Lou, on dirait bien que les choses finiront par s'arranger entre ces deux-là.

_ Un chocolat liégeois, disent Lou et Antoine en choeur.

Qu'est-ce que je disais ?

Lou, gênée, n'ose plus lever les yeux vers lui. Antoine sourit simplement alors que Méloée se tortille sur sa chaise pour faire des signes à Lou. Je crois bien que tu ne pourras pas les empêcher de se montrer leur amour, ma belle.

Je commande un café liégeois, et prends la main de ma copine, l'entrainant un peu plus loin que le restaurant, sous les regards interrogatifs de nos amis.

Je marche jusqu'à atteindre la petite fontaine de la place en face du restaurant, tentant de serrer assez sa main pour qu'elle ne s'échappe pas.

_ Lâche moi ou je te jure que tu perdras ta paire de couilles! hurle-t-elle derrière moi.

Je me mords la lèvre et me tourne vers elle.

_ Tu ne pourras pas les séparer, Méloée.

_ Qu'est-ce que ça peut te faire ? demande-t-elle sèchement en continuant à vouloir se dégager.

_ C'est simple, Antoine est mon frère. Je ne veux pas qu'on blesse un frère. Lou est ta meilleure amie, ta soeur. Je comprends que tu veuilles la protéger, mais...

_ Tu ne comprends rien, non, elle réussit à se dégager, Lou a assez souffert à cause de lui, il n'est pas la bonne personne pour elle. Je le sais mieux que quiconque, parce que je la connais. Je sais ses attentes dans une relation sérieuse, et Antoine ne pourra jamais la satisfaire.

_ Arrête de la sur-protéger comme ça, Méloée. Laisse-la vivre sa vie, tu ne sais pas ce qui pourrait arriver. Je me rapproche d'elle lentement, ayant presque peur de l'effrayer tant elle est devenue vulnérable sous mes mots.

Les larmes coulent, elle tente de les ignorer en les séchant d'un coup de la manche de sa veste.

_ Tu as peur.

Elle ancre son regard dans le mien, ne comprenant pas ce que je veux dire.

_ Tu as peur de la perdre.

Elle continue de me fixer, choquée. Elle est en train de craquer, j'ai touché un point sensible. Mais je la connais, je sais bien que Lou est très importante pour elle. Peut-être même plus que moi-même. Ses larmes redoublent et je ne peux m'empêcher de la prendre dans mes bras. Je la sers très fort contre moi, alors que ses doigts viennent se nicher dans ma veste.

_ Je serais toujours là, quoi qu'il arrive. Tu ne la perdras pas.

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Nouveau chapitre enfin posté mes little stars !
Bonne lecture vous me manquez!
Kisses
Imaginingstar ☆