Kingdom Hearts - The 13th Dawn

Chapitre XXVIII - The 13th Dawn (FIN)

Et deux ans après la parution du premier chapitre, voici la fin ! Merci à tous et/ou toutes d'avoir lu et commenté activement cette histoire, j'ai déjà fait un pavé sur mon compte FF mais j'espère de tout cœur que ce chapitre vous plaira. 

L'épilogue arrivera prochainement, je vous dis donc à très bientôt ! Encore merci de continuer à lire malgré le changement de style, les descriptions archies-longues et l'attente interminable. Je vous aime fort. Bisous ! Ya.

***

Sous les paupières du fugitif brillait l'acier bleu de la tempête.

La pluie tombait toujours à torrent et les éclairs déchiraient le ciel de gigantesques flèches d'un blanc pur, éclatant sous les nuages avec un vrombissement détonnant. Et devant lui, derrière son dos, le mur. L'impasse. La fatigue, la faim, la soif et ses mains tâchées de sang, piquées des petits trous que formaient les crevasses, le calcaire dont les pierres se délestaient peu à peu en se désagrégeant à chaque assaut. Roxas aurait dû faire demi-tour pour la millième fois, il le savait. Ses bottes s'étaient gorgées d'eau au fur et à mesure qu'il avait essayé de sauter pour trouver une prise, sur les gouttières, les accrocs. Ses muscles le tiraillaient au moindre mouvement, ses mains tremblaient. Alors il s'était recroquevillé, à nouveau. La tête dans les genoux, à ne plus sentir que son haleine rance, à ne plus entendre que le sang qui battait à ses oreilles, à ne plus toucher que son souffle irrégulier sur sa peau, à ne plus voir que l'eau qui lui rentrait dans les yeux.

Et ce putain de mur, qui semblait s'étirer au fur et à mesure que rétrécissait la ruelle, éminent coupe-gorge. Avait-il tant besoin qu'on lui rappelle sa fin ? Qui lui avait jeté un sort, qui était responsable de sa construction ? Construire, détruire. Il aurait pu le briser, ce mur. Enclencher un grand processus de destruction. Sa destruction.

Il aurait dû.

Le regard flou, Roxas serra les dents, feulant contre son sort, stupide chat en colère. Ses pensées dérivèrent une ultime fois comme il écrasait le fond de son crâne contre le mur, ignorant la douleur lancinante qui remonta jusque dans ses tempes. Il compta dans sa tête pour les éloigner le plus longtemps possible, exactement comme le ferait un enfant après un mauvais rêve.

Si Xion avait été là, elle aurait pu lui faire la courte-échelle. Un, deux. S'il lui avait parlé plus tôt de son projet de fuite, de Sora et Kairi, peut être aurait-elle compris qu'il était impossible de changer le monde de la Mara, et qu'elle serait partie avec lui. Dix, vingt. Les mains du roux sur ses hanches, la drogue, l'angoisse, le manque. Cinquante, quatre-vingts. Le froid, l'impression perpétuelle d'entendre quelque chose derrière soi, le poids de ses armes dans les poches poussiéreuses de son manteau. Quatre-vingt-dix, cent. La vie dans la rue, à nouveau.

Roxas gémit. Il était finalement sorti de la ville, avait fait demi-tour par manque de vivres, tournait désormais comme un fauve en cage dans cette impasse infâme dont s'échappait des vapeurs familières chargées de pisse, de mélasse et de limon.

Deux cents. On l'avait traqué, et toujours il avait réussi à échapper à ses poursuivants. Trois cents. Il avait eu le temps d'aiguiser ses sens, son oreille, ses réflexes. Trois-cent-cinquante. Il avait tué pour survivre, volé pour partir, s'était battu pour conserver ses économies et pouvoir prendre le premier bateau clandestin vers le port, cherchant une piste, un endroit où auraient pu se cacher Sora et Kairi. Seulement rien ne s'était passé comme il l'espérait. Il avait fallu boire, il avait fallu manger. Bien vite les détours l'avaient forcé à reculer, à attendre le jour puis la nuit suivante, à marchander pour ne pas être balancé aux éclaireurs dans les mauvais quartiers, à éviter les rondes permanentes des flics de plus en plus présents.