Kingdom Hearts - The 13th Dawn

Chapitre XVIII - Flambée Vespérale

Xion s'était affaissée dans ses bras sans prévenir lorsqu'il remarqua que quelque chose ne tournait pas rond. En la rattrapant, le blondinet avait senti une odeur âpre s'accrocher à ses vêtements.

Avec horreur, il remarqua que sa coéquipière pissait le sang.

Mais cela n'apaisa pas pour autant sa colère, qui avait fait place au choc de la mort du Seigneur de la XII. Sans aucune douceur, il la frappa au visage. Amie ou non, elle venait de détruire son unique chance de comprendre le fond du problème concernant Kairi et Sora. D'après ce qu'il savait, Sora était de la 13 et Kairi de la XII, et ils avaient chacun fui leur Mara. Mais tous deux obsédaient le Boss et il devait savoir pourquoi, même si s'en devenait maladif.

– Il était faible, Xion ! On aurait pu en faire un otage !

– Le Chef ne fait pas d'otages. Tu l'as dit toi-même « il était sur la liste. » Je ne te comprends pas ta façon d'agir, Roxas. Depuis ce matin, avant même de partir, tu fais n'importe quoi ! Il est mort, on n'a fait qu'obéir aux ordres du Boss ! Et ce n'est pas fini !

Le jeune homme aux mèches blondes serra les poings. Xion essaya de se reculer mais ses jambes flageolaient et elle ne pouvait plus bouger. Alors elle resta là, à respirer faiblement tout près de son oreille.

– Je sais ce que tu fais avec lui, chuchota-elle.

Un des muscles de la mâchoire de Roxas se froissa mais il n'ajouta rien, de peur de se trahir lui-même. Il avait eu tort de sous-estimer la perspicacité de son équipière et désormais, il s'en mordait les doigts. Son petit cœur battait fort sous le tissu rougi de sa veste. Elle avait laissé tomber son revolver, comme si tuer ce fantôme humain l'avait soulagée d'un poids immense qu'elle ne pouvait déjà plus supporter depuis longtemps.

– Tu me prends pour la dernière des connes ? Les hommes, vous êtes vraiment des andouilles, parfois. Ça fait à peu près deux semaines que tu fais des vas et vient dans ses appartements, la nuit. Et ce matin, tu avais cette arme accrochée à ta ceinture. Je ne sais pas pourquoi tu es arrivé en retard aux ordres de missions, mais je suis à peu près certaine que ça avait un rapport avec vos petites affaires. Coupe-moi si je me trompe.

Le blondinet prit une grande inspiration avant de la serrer contre lui, portant le regard vers ce qui aurait pu être une sortie potentielle. Il n'osait pas dévisager le cadavre silencieux derrière lui et la déclaration de la brune avait fait poindre au fond de lui un sentiment de honte qui rendait sa colère moins légitime qu'il ne voulait l'admettre. Il s'astreint donc au calme lorsqu'il lui répondit.

– Je sais des choses que tu ne sais pas, Xion. Ne viens pas mettre ton nez là-dedans, je te le demande en tant qu'ami. Ça ne concerne pas que moi, ou le Boss.

Xion toussa avant de froncer les sourcils. Elle refusait d'être mise à l'écart sans raisons valables.

– Dans ce cas, je ne veux plus être ton amie. Tu vas me dire que ça concerne toute la 13 ? On se fout de leurs affaires, Roxas. Je veux vivre, et si tu veux en faire autant, fait comme les autres. Tais-toi et marche, même si ça ne te plait pas. Tu te rappelles le deuxième point du règlement ? « Permets à la MS-13 de rester telle qu'elle est. La MS-13 doit subsister, quoi qu'il advienne de ses membres. Les gains, le secret, la loyauté permettent l'équilibre. » Tu dois être le seul à ne pas avoir compris comment ça marche !

– Mais ta gueule, bon sang ! Arrête de parler de ce que tu ne sais pas, si tu savais ce que je sais, tu ne resterais pas là. Tu chercherais des réponses, tu agirais comme je le fais.

– Je ne crois pas, Roxas. Et si tu tiens tant à ce que je comprenne, je te l'ai dit, cesses de ruminer et parles moi !

– Je refuse d'être ton meurtrier, je ne ferais pas ça ! Maintenant arrête tout. Arrête de parler du Boss qui nous expédie à la mort, arrête de te mêler de ce qui ne te regardes pas, et surtout, arrête de te fatiguer pour rien ! On doit sortir d'ici et je refuse de partir sans toi. 'Manquerait plus que nos futures cibles te découvrent en train de pourrir dans les quartiers privés de la XII. Viens.