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Chapitre 4

~Bowie~

Le tonnerre frappe les rochers humides du rivage. L'océan est agité, plus que la normale. Est-ce parce que je suis empreinte de colère que j'ai cette impression.

Il me donne envie de m'enfuir, de parti loin de cette ville, loin de Munster Hill. J'aimerai rejoindre le continent ne plus avoir à faire face à un Scorpion, un Boomslang, ou n'importe quel autre habitant de cette ville.

Malgré mon désarroi je suis obligée de rester sur cette île sans pitié.

À mon plus grand regret je suis censée épouser cette crapule d'Ezekiel. La loi est ainsi faite. Celle des Scorpions du moins. Il faudrait que je trouve un moyen de me sortir de ce calvaire. J'aurais tendance à fuir, mais Camden me retrouverait, et dénicherait je ne sais quel affreux châtiment à m'infliger.

La seule solution qu'il me reste est de me soumettre à ses contraintes plus tordues les unes que les autres.

De ma fenêtre je m'efforce de m'apitoyer sur mon sort, de me demander ce que le ciel a contre moi. Pourtant, dans ce monde je ne suis qu'un pion, parmi les pions. Mes petites histoires de fille sous l'emprise de son « père » tortionnaire ne rivalisent pas avec les réels dangers et conflits mondiaux.

Mais j'ai cette horrible impression d'être prisonnière de mon corps, de cette vie. J'ai lu un panel de livre enjolivent la vérité, la rendant merveilleuse. Austen, Brontë, contant des histoires d'amours magnifiques, qui donne envie de rencontrer l'âme sœur dès que l'occasion se présente. Mais, ce n'est que mensonge. On se rend compte de la réalité des choses quand on est face au mur, face à son destin. Pesant, marquant, et sans pitié. La fatalité s'abat sur des innocents. Mais, suis-je si innocente ?

Ai-je fait quelque chose de mal, pour qu'on me soumette ses terribles contradictions ?

Le temps répondra à ses questions.

En attendant, il ne me reste plus que mes yeux pour pleurer.

****

La sonnerie retentit, et mon mal de tête s'amplifie. Les lanières de mes bottines cloutés résonne dans le couloir désert. En entrant dans la salle de court, tous les élèves ont les yeux braqués sur moi. Les nouvelles vont vites j'ai l'impression, ils doivent tous déjà être au courant de ma futur union avec Ezekiel. Je m'assoie à ma table habituelle, qui me paraît bien vide sans Kitty.

Kitty, ma meilleure amie, la seule qui me soutenait dans cette guerre contre Camden.                          Assassinée. Homicide volontaire. Par simple cruauté. Son assassin est toujours dans la nature. Chaque soir, les habitants de Munster Hill s'endorment avec l'idée en tête qu'un criminel court encore les rues, et le pire, c'est qu'il n'est pas improbable qu'ils s'endorment sous le même toit.

Munster HillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant