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Le silence emplit nos esprits. Personne ne parle pendant un bon bout de temps. Mais des doutes me viennent en masse et je ne peux les retenir plus longtemps. Je chuchote alors, les sourcils froncés :

   "  Les Américains nous auraient retrouvés ?

- C'est pas possible, murmure Laura désespérée, nous avons pourtant prit toutes les précautions nécessaires... "

Erwan pousse légèrement la porte. La lumière est allumée et des bruits de chaussures à talons retentissent. Quelqu'un est en train de marcher dans la pièce principale. Une personne est forcement à l'intérieur. Ignorant notre venue imminente ou au contraire, attendant notre entrée dans la maisonnette.

Le son des chaussures sur le sol s'arrête soudain, puis il s'intensifie et se rapproche de la porte comme si l'individu avait repéré la porte mal fermée. Nous nous échangeons rapidement un signe que nous traduisons par " On se planque ! ". Et juste après que nous nous soyons jetés sur les côtés de la porte, cette dernière s'ouvrit brusquement. J'aperçus une jeune femme fine au court cheveux bruns, son visage était familier.

   " Salut les amis ! s'écria-t-elle en souriant, ce sourire s'effaça quand elle ne vit personne devant le chalet.

- Maëva ?! Qu'es-ce que tu fais là ? demanda Erwan en sortant de sa cachette. "

Voilà, c'est Maëva. La vieille amie d'Erwan.

La jolie jeune femme nous conduit à l'intérieur du chalet. La pièce de vie est entièrement construite de bois. Elle nous fait assoir autour de la table de la cuisine, sur des hauts tabourets beiges. Elle commence à nous raconter son histoire en versant dans des tasses le contenu d'une théière. L'arôme citron chatouille mes narines, et le liquide me brûle les lèvres quand je les plonge dedans. Mais la sensation est agréable.

   " Je me suis autorisée à prendre une semaine de congé quand j'ai appris qu'un chalet était libre, je vous l'ai conseillé et je voulais vous surprendre. explique la jeune femme. Maëva avait toujours ce petit côté enfantin qui faisait d'elle ce qu'elle était.

- Mais qui dirige l'entreprise, maintenant que tu n'es plus là-bas pour commander ? demande Laura les sourcils froncés.

- J'ai laissé ma place à mon lieutenant, Alban SERRE. J'ai en lui une confiance inimaginable, je sais qu'il remplira parfaitement mon devoir pendant les 7 jours qui suivent. Et plus tard il fera un formidable président.

- Parle pas de malheur. soupire Erwan.

- Ne t'inquiète pas, être la patronne d'une organisation secrète me plaît beaucoup, je ne lâcherais pas ce poste aussi facilement. Maëva sourit à son ami, un sourire sincère que l'homme lui renvoie aussitôt. Je me rends tout de suite compte que Laura n'est pas très à l'aise alors je change de sujet :

- Il est super bon le thé. "

Erwan s'arrache au regard de la présidente, avale une gorgé et hoche la tête pour confirmer ma parole. Laura semble me remercier du coin de l'œil, je lui adresse un signe du regard à mon tour pour confirmer mon intention.

   " Bon, comme nous sommes tous ici, annonce Maëva en se levant de son tabouret, je vous propose de découvrir vos chambres.

- Bonne idée, affirme Laura en se levant à son tour, impatiente de connaître la pièce ou elle allait pouvoir se reposer.

- Je vais vous accompagner, déclare Maëva en regardant le couple, Violette, ta chambre est à l'étage au bout du couloir. "

Je hoche la tête pour montrer que j'ai compris. J'attrape mon sac-à-dos pour le ranger en haut. J'enlève mes chaussure juste devant l'escalier puis je commence mon ascension vers le sommet de la maison. Pendant que je marche dans le couloir, je laisse ma main glisser le long du mur. Celui-ci est doux et lisse. Je souris, enfin une maison assez confortable... Je pousse lentement la porte rouge bordeaux pour me retrouver dans un espace inondé de lumière. Le plafond forme un creux, rejoint par un large poutre en raison du toit triangulaire, une longue fenêtre orne le côté, donnant vue sur la plaine qui entoure le chalet. La chambre ne possède pas de bureau et l'espace n'y es pas si grand. Une immense étagère surplombe la pièce, c'est sous cette dernière que je glisse mon sac. Puis je me laisse tomber en arrière sur mon lit, je regarde les autocollant étoile collés au plafond. Je m'assis et sort un bout de papier chiffonné de ma poche. Un poème en court d'écriture :

Amitié

" Toujours ensemble "

C'est la devise

Et il me semble

Que rien ne la brise

S'entraider

Entre garçons et filles

Finalement

Comme une deuxième famille

    Mais, il n'est pas terminé. L'amitié est un sujet tellement important, je me sens obligée d'ajouter une strophe supplémentaire. Je me rends compte que je ne connaît pas vraiment ce sentiment. Depuis deux ans, je ne me rends plus à l'école, j'ai un peu oublié les personnes avec qui je me sentais la plus proche,à vrai dire je n'avais pas beaucoup d'amis. Seule, Marion GRANITT acceptait de me supporter, nous nous sommes quittées à notre entrée au collège. Jamais je n'oublierais cette fille, elle a fait des choses tellement admirables que je n'aurais osé faire...

   Pendant plusieurs minutes, les rouages de mon esprit s'activent, il faut que je trouve une rime ! Mais finalement, le but n'est pas seulement de faire de jolies phrases ou de belles rimes. Ces phrases doivent avoir un sens, un sens caché que seuls certains des écrivains peuvent comprendre. Quelques mots seulement pour définir l'immensité de l'univers. Quelques mots qui peuvent tout changer... Soudain des phrases arrive dans mon esprit, j'emprunte un crayon de bois rangé dans le pot sur ma table de chevet pour griffonner la strophe suivante :

Aimez pour toujours

Ceux qui vous sont chers

Aimez avec amour

Tous les gens de la Terre...

Violette RavensonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant