Violette Ravenson

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Pendant les deux semaines suivantes, je relisais mon poème, tout les soirs, à la lumière de ma lampe de chevet, chaque fois que la nuit engloutissait le pays. Que la lune avalait le soleil... Et comme à chaque fois, les larmes coulaient le long de mon visage, jouant à la course, pour la terminer sur la housse de mon oreiller, dégoulinant de mon menton. Je commençais à m'habituer, la sensation devenait agréable, presque rassurante. J'avais l'étrange impression de rendre visite à mes parents pendant la nuit, de les connaître un peu plus à chaque lecture.

* * *

" Prête, Violette ? demanda Laura en me faisant un clin d'œil.

- Toujours. souriais-je, des étoiles dans les yeux.

Il est 8h30 et comme prévu, après les quinze jours passés sans encombre , nous nous rendons dans l'établissement qui sert de base aux agents de Maëva. D'ailleurs, cette dernière est rentrée reprendre le boulot après la première semaine.

Erwan attrape mon sac-à-dos pour le jeter sur la plage arrière. Je me mords la lèvre pour éviter de lui crier de faire attention. Il ne se doute pas que le simple carnet rouge orné d'or à une grande importance pour moi. Je grimpe dans la voiture pour me poser à côté de mes bagages. À leur tour, les deux adultes prennent place dans le véhicule.

" Le trajet sera long, avertit le conducteur, on va rouler pendant plusieurs heures... "

Avec Laura, on hoche la tête en silence.

Personne ne parle, pendant le trajet. On semble se remémorer tous les bons moments passés ensemble dans le chalet.

" Tu as l'air bien fatigué en ce moment. remarque soudain Erwan en me regardant dans le rétroviseur ".

À la pensée de mon poème, une nouvelle larme menace de tomber de nouveau' elle perle au bout de mon cil. Mais je ne peux pas me permettre de fondre en larme. J'ai toujours caché mes faiblesse à Erwan et Laura. J'ai toujours montré que j'étais forte. Alors je rafale mon désespoir et lui offre mon plus beau sourire, je déclare alors avec confiance :

" Non, ne t'inquiète pas, je t'assure que tout va bien. "

Mais il sais que je mens.

Le moteur s'arrête de tourner, le paysage qui défilait s'immobilise soudain.

" Vous êtes arrivées à destination, nous fait savoir Erwan en imitant un GPS "

Je n'ai jamais eu la possibilité de découvrir la véritable base secrète de l'amie du garçon.

Il me confiait que c'était inutile, sachant que nous n'aurions pas de temps libre pour aller visiter le lieu. Aujourd'hui, c'est le grand jour. J'allai enfin voir l'endroit mystérieux, la fameuse base secrète dont j'entendais souvent parler...

   Je sors de la voiture et mets mon sac sur mon dos. Erwan à garé le véhicule près d'une haute falaise marronâtre. Au sommet de cette dernière, on peut distinguer un arbre, un énorme arbre très large.

   " C'est un olivier, m'apprendre Laura remarquant mon air interrogateur.

   Comme je ne réponds pas, elle poursuit son histoire :

- Cet olivier est le symbole de l'association, comme il a une durée de vie égale à 2000 ans, il a toujours été le même. Il est fort et robuste, il brave toutes les catastrophes qui ont lieues dans cette partie de la région, tempête de pluie, tremblement de terre, orage, vents forts ainsi que les temps froids d'Hiver. Tous les ans, sont anniversaire est célébré par une gigantesque fête organisée par tout les membres de l'organisation. Aujourd'hui, il a ...

   Laura s'accorde un instant de pause pour réfléchir.

- Exactement 623 ans, 11 mois et 30 jours. déclare une voix venant de derrière.

   Je me retourne, Maëva.

- Comme on s'retrouve. sourit Erwan, avisant la femme aux cheveux bruns. "

   Laura lève les yeux au ciel, elle semble exaspérée chaque fois que son copain et Maëva s'adressent la parole. Je songe au fait d'écrire un poème sur la jalousie, ce sujet peut-être intéressant...

   " Veuillez bien me suivre, jeunes gens ". ordonne la présidente en tournant les talons. Nous lui emboitons le pas. En regardant autour de moi, je ne vois rien. De la roche, que de la roche, partout. Aucune constructions, aucun bâtiments. Mais où est la base ?! pensai-je étonnée. Les expressions des trois adultes ne semblent pas surprises. Je leurs fait confiance et ne pose pas de questions. Je marche dans les pas de Maëva qui semble ne marcher vers rien. Excepté ce gros rocher brunâtre entouré d'autres rochers tous plus grands et plus larges les uns que les autres. C'est justement près de celui-ce que notre amie s'immobilise. Elle regarde autour d'elle, méfiante, avant de poser sa main sur le gros caillou. A mon grand étonnement sa main s'enfonce dans la roche, après quelques seconde un voyant clignotant de vert s'allume, puis le paysage commence à monter, le sol, la terre s'envole vers le ciel. Par instinct, je recule, apeurée.

   " Ne t'inquiète pas, me rassure la jeune femme brune, on descend vers la base ".

   Soudain, cela semble plus logique, descendre sous terre paraît plus discret que de faire monter le pays. Mais jusqu'où descendons nous ?  Pendant ce qui me semble durer une éternité, le bout de roche sur lequel nous nous trouvons continu de descendre jusqu'au plus profond de la Terre. La seule lumière que nous possédons se trouve au dessus de nous : le trou qu'à laissé le morceau de sol en descendant dans les entrailles de la planète. Sinon rien, autour c'est le noir complet. On ne distingue même pas les parois qui nous entourent.

   C'est donc ça l'entrée. L'entrée de la société secrète. Je ressens une puissante excitation à l'idée de pénétrer dans une des meilleures organisation d'Europe. Mais j'ai aussi beaucoup d'appréhension à rentrer dans un établissement si important... Je me surprends à me frotter les yeux pour être sûre que je ne rêve pas, en même temps, j'effectue une pression régulière sur mon bras pour être bien certaine.