Let it Snow : Des étincelles pour Noël

Chapitre 1.

"La fille qui m'a brisé le coeur..."

COLIN

- Tu n'en a pas marre de bosser ?

Mes yeux fixés sur l'écran de mon ordinateur portable, je ne prête aucune attention à mon emmerdeur de petit frère. Il me reste encore beaucoup de choses à régler pour la construction du nouveau bar que je m'apprête à ouvrir avant les vacances d'été. Un défis assez complexe à réaliser, surtout quand Zed me casse les pieds et insiste pour que je l'accompagne à la fête d'anniversaire de Clary.

- Bon sang, Zed, je t'ai déjà dit que je ne pouvais pas. J'ai des commandes à effectuer sans compter qu'il faut que j'appelle encore Thierry pour les travaux qui commencent lundi.

- On est samedi soir ! S'exclame-t-il sur la défensive.

Je lève les yeux au ciel tout en secouant la tête. Un jour, c'est sûr, il va me rendre fou.

- Tu ne peux pas comprendre.

Zed ricane doucement en croisant les bras sur sa poitrine. Lui et moi avons dix ans de différence, mais tout le monde me crois plus jeune que mon âge, ce qui est vraiment flatteur, je l'admets. Zed à quelque point physique égal au miens, nous avons les même yeux noisette en forme d'amande, les même cheveux bruns indiscipliné et la même corpulance. Toutefois, je suis un peu plus petit que mon frère et Zed est imberbe, tandis que j'entretiens de mon côtés une fine barbe de trois jours. Apparemment ça plaît aux filles !

- Je comprends le fait que ton travail fait partie de ton avenir, mais il n'y a pas que ça dans la vie ! Tu as vingt-huit ans, tu es célibataire, sans gosse qui cours partout dans la maison et de plus, tu es en colocation avec ton petit frère. Tu ne te poses pas de question ?

- Je n'ai pas besoin de ça pour l'instant, dis-je de nouveau sur mon ordinateur.

- Bien sûr que non, car tu es encore accro à cette fille... Je ne me rappelle plus de son prénom, mais il est clair que tu ne l'as pas oublié.

Je ne regarde pas mon frère, mais mes oreilles sifflent fortement lorsque mon frère - ou même n'importe qui d'ailleurs - parle d'elle. Je serre les dents et ignore la douleur qui assène mon estomac. Penser à elle me fait encore du mal.

- Ne me dis pas que tu ne vois pas de quoi je parle. Tu as toujours des photos de cette fille dans le tiroir de ta table de chevet et tu n'as pas effacé les autres fichiers sur ton ordinateur.

- J'ai oublié que je les avais encore, mens-je pour qu'il arrête de parler de mon passé.

Avant de pouvoir répliquer, Zed reçois un appel au même moment. Intérieurement, je suis soulagé. Parler de ma vie sentimentale m'irrite un peu et dans ce cas je préfère fuir que d'affronter la triste réalité. Pour ma part, elle est partie, elle m'a quitté. Point.

- Je vais venir seul... Colin ne veut pas. Il ne t'aime plus, tu comprends... (je relève la tête pour fixer mon frère pendant qu'il discute avec son interlocuteur, est ce qu'il essaye de me faire culpabiliser ?) Il a jugé préférable de choisir le boulot au lieu de sa cousine de cœur préféré... Que veux-tu ?... Je te le passe...

Mon frère s'approche de moi et me tend le téléphone. En regardant le nom s'afficher sur l'écran, je prends une grande inspiration.

- Allô...

- Alors toi, tu vas m'écouter ! Si tu ne viens pas à ma fête d'anniversaire, je peux te jurer que je détruirai ta vie jusqu'à ton dernier souffle. Tu as plutôt intérêt à venir ou sinon, c'est moi qui viens pour te botter ton arrière-train ! Me suis-je bien fait comprendre ?