Chapitre 4.

9 3 6
                                    

"Le prénom de votre petit ami ?"

COLIN
Sept ans plus tôt.

Travailler avec mon père n'est pas toujours facile, surtout pendant ses périodes d'humeurs où il décide soudainement de me laisser gérer le restaurant pour aller flirter avec des femmes. Étant née de parents déjà divorcés avant même que je pointe le bout de mon nez, ça ne m'a jamais déranger de le voir entouré d'autre filles. Le seul point négatif c'est quand il s'autorise à draguer des filles plus jeune que son âge. Ça lui arrive rarement mais après cinq voir six verres, il ne contrôle plus rien. Je suis donc obligé de gérer le restaurant et surveiller le comportement de mon père, à croire que je suis le plus mature. Je n'ai que vingt deux ans bon sang !

Je prépare les commandes au bar avec l'aide de Matthew. C'est pourtant tout le temps pareille avec ce bar étudiant, certains demande de l'alcool en espérant se défiler face à la fameuse révélation de la carte d'identité. Je ne prend pas de risque, le bar à déjà eu de nombreux problèmes la dessus et il est hors de question de répéter le même soucis.

- Désolé mon pote, dis-je à un jeune client après avoir examiné sa carte étudiant, tu n'est pas majeur. C'est soit tu prend une boisson non alcoolisé, soit tu essaye ailleurs.

Le garçon part aussi vite qu'il est venu d'un air rageux. En sortant, je le vois bousculer une jeune femme, renversant au passage son sac à main.

- Tu peux pas regarder où tu vas ? Abrutis, marmonne-t-elle en s'acroupissant pour remettre ses affaires renversés dans son sac.

Je m'apprête à l'aider en faisant quelques pas pour traverser le comptoir, mais je m'arrête en plein élan lorsque je remarque que mon père à été plus rapide que moi. Oh non, cette fille à l'air d'être mineur de plus.

- Je vais vous aider, mademoiselle. Une fille aussi charmante que vous à besoin de rescousse.

Je lève les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il peut être gênant des fois. La fille souris doucement à mon père qui celui-ci persiste dans son flirt embarrassant.

- Vos yeux sont magnifique ! Avez vous une origine ?
- Euh... non, je ne pense pas. Je suis américaine, je crois que c'est assez. Réponds-t-elle par courtoisie.

Matthew s'avance vers moi en examinant la scène et me murmure bas dans l'oreille.

- Tu devrais l'arrêter, certains clients se pose des questions en jugeant la situation. Et puis je ne suis pas sûr que cette fille soit emballé par ton père.

Je jete un coup d'oeil à Matthew puis aux alentours. C'est exact, plusieurs personnes commente discrètement l'attitude de mon père à leur voisin. Je pose furieusement le verre que j'ai dans la main sur le comptoir et fais le tour du comptoir avant de me mettre face à mon père. Il a la voix pâteuse et raconte ses aventures loin d'être intéressante pour essayer d'emballer la jeune femme.

- Tu devrais retourner à ta place, dis-je subitement en fusillant mon père des yeux.

Mon père ricane doucement, détail du regard la jeune femme et se retourne pour partir.

Sans prêter attention à la fille, je rejoins le comptoir et continue mon service. Mais sans attendre, je la vois venir vers moi, s'asseoir sur l'un des tabouret en cuir juste devant le comptoir en marbre noir en essayant d'attirer mon attention.

- Je vous remercie, sans vous je crois qu'il ne m'aurai pas lâché. Vous connaissais ce genre de personne pas vrai, le genre lourd et ivre.

Je redresse la tête pour l'observer. Je reste un instant sans voix, je ne fais plus aucun geste et j'ai l'impression que mon coeur ne cesse de s'accélérer. Cette fille est d'une beauté sans nom. Peau mât, yeux marron foncés, cheveux mi-long et lisse... Taille normal et morphologie parfaite. Une très jolie jeune femme, je le confirme. Elle aussi m'observe quelques instants avant de sourire timidement. Être aussi belle devrait être interdit par la loi.

- À vrai dire, je connaît parfaitement l'homme qui vous à abordé. Dis-je en essayant de rester impassible face à elle.
- Ah oui ?
- C'est le gérant du bar.

Elle hausse les sourcils, visiblement surprise.

- Je n'aurai jamais cru, j'espère que ce n'est pas un tyran. J'espère aussi qu'il n'a pas de femme, ni d'enfant. Les pauvres.

Elle rigole doucement. Je souris avant de me gratter la nuque. Elle est loin du compte.

- Il est divorcé, et malheureusement, je suis son fils.

Son sourire tombe subitement, elle pose sa main devant la bouche en regrettant ses paroles mais je secoue la tête en riant tout en la rassurant.

- Ne vous en faite pas pour ça, beaucoup de personnes pensent la même chose que vous. Au moins contrairement à eux, vous avez été franche.
- Je suis quand même désolé. Ce ne doit pas être tout le temps facile, dit-elle en se retournant vers mon père entrain d'entamer son septième voir huitième verres, vous n'allez pas l'arrêter ?

J'examine l'état pitoyable de mon paternel et bifurque mon regard vers elle pour plonger dans ses yeux.

- Non, habituellement j'attend qu'il s'écroule sur la table et je le monte à l'étage. C'est aussi notre logement. Je sais que ce n'est pas convenable, mais que puis-je faire de plus ?

Je me racle la gorge mal à l'aise. La jeune femme me détail avec intensité, comme si elle admirer mes propos. Il n'y a pourtant rien à envier.

- Qu'est-ce que je te sers ? Je demande pour changer de sujet.
- Hum... Un coca s'il vous plaît.

Je me dirige vers le frigo et prend une bouteille au hasard avant de le lui tendre. Elle observe la petite bouteille avant de sourire.

- C'est une belle coïncidence, ajoute-t-elle en me montrant l'étiquette.

Le nouvel emballage des bouteille comporte des prénom comme Laura, Dorian... Cette fois-ci je peux lire "Emmanuelle" sur celle de la jeune femme.

- Le prénom de votre petit ami ? Dis-je incertain.

Elle rigole une nouvelle fois. Si j'ai vue juste, il a bien de la chance...

- Premièrement, je n'ai pas de petit ami. Deuxièmement, c'est mon prénom entier. Généralement, mes amis m'appelle Emma ou Manu, mais j'ai une préférence pour Emma.
- Enchanté, Em', dis-je avec un clin d'oeil. Colin, j'ajoute en lui tendant ma main.
- Enchanté !

Au moment où sa main serre la mienne, un courant électrique me traverse le corps. À ce moment précis, je sais que ce ne sera pas la dernière fois que nous voyons.

Let it Snow : Des étincelles pour Noël Où les histoires vivent. Découvrez maintenant