Chapitre XXXV

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Newt quitta la son siège, l'estomac rempli mais la tête complètement vide. Les semblants de conversations qui se déroulaient à table l'endormaient et il en ressortait avec l'impression d'avoir vécu mille ans sans bouger ni respirer. Ses parents n'abordaient pas son absence en institution avec une maladresse sidérante, effleuraient un peu trop sa différence qui semblait tellement les intriguer et valsaient avec de nombreux sous-entendus dégradants.

«Je vais chez Scott,» annonça-t-il sans attendre de réponse.

Sa tête lui criait d'arrêter, de rentrer et de voler en douce son téléphone pour parler à Thomas mais ses jambes ne l'écoutaient pas. Il continuait de marcher, espérant que personne ne lui ouvre quand il cognerait à la porte.

«Bonjour, monsieur, vous désirez?» demanda la domestique qui semblait ne pas le reconnaître.

Newt resta figé, les mauvais souvenirs envahissant de nouveau son esprit. Il devait mentir pour partir, vite.

«Euh en fait mes parents ont besoin de lait et je — »

«Newt? Qu'est-ce que tu fais ici?»

Scott.

-*-

«Et bien, tu ne veux vraiment rien pour ton départ?»

Thomas secoua encore une fois la tête, trop paresseux pour ouvrir la bouche et expliquer pour la énième fois aux filles qu'il ne souhaitait pas qu'on célèbre sa «libération». Il ne voulait pas fêter ça sans Newt ni avec les nouveaux arrivés à qui il n'avait jamais parlé.

Il partit vers le toit sans dire un mot, sortant son téléphone en priant que Newt lui ait répondu. Rien. Encore une fois.

-*-

La chambre de Scott n'avait pas du tout changé. Tout aussi propre et luxueuse, comme avant. Cependant, quelques nouveaux trophées étaient minutieusement disposés sur ses étagères et de différentes photos avaient étés placées dans les quelques cadres qui ornaient les murs.

«Alors, tu vas mieux?» demanda Scott en brisant le silence.

«De quoi parles-tu?»

Le plus grand des deux s'approcha, posant sa main sur la frêle épaule de Newt.

«Écoute, je sais ce qui t'est arrivé, tout le monde le sait. Je t'ai vu partir en ambulance et ils l'ont annoncé à l'école».

«Pourquoi ne m'as-tu pas appelé alors? Et les autres, ils s'en foutaient aussi de moi?» cracha le mort-vivant en poussant d'un geste sec la main qui était encore sur lui.

«Je sais que j'aurais dû le faire. Tout le monde aussi, d'ailleurs, je pense juste qu'on était tous trop secoués et on ne voulait pas te faire plus de mal encore... Je suis désolé, sincèrement. Je te demandes pardon, Newt» Scott prit délicatement la petite main de Newt dans la sienne et le regarda doucement dans les yeux, prudent, ne voulant pas faire de mouvement brusque et faire fuir encore une fois l'âme qu'il avait tant torturée.

«Je croyais que tu m'aimais vraiment, que tu allais arrêter de te cacher sous les fausses copines et dire à tes parents et à tout le monde qui tu es réellement. Pourquoi m'as-tu laissé tomber? Tu t'aimes plus que moi, tu préfères vivre un mensonge pour ne pas blesser ton stupide ego de merde plutôt que de prendre soin de moi. T'es qu'un salaud, un peureux sans couilles!»

Les yeux embrouillés et le visage mouillés, Newt se leva, prêt à partir en courant.

«Non, attends! T'as raison, tu le sais aussi bien que moi, mais s'il te plaît, reste. Je m'en veux tellement Newt, laisse-moi te parler un peu, oui?»

Newt baissa la tête, défait.

«Tu sais comment tout le monde aurait réagi si on avait dévoilé notre secret, ils nous auraient séparés. Je voulais garder ça caché jusqu'à ce qu'on gradue, pour partir avec toi, vivre ma vérité, vivre avec toi parce que t'étais tout ce que j'avais, merde!» Le visage dans les mains, Scott fixait le sol pour ne pas pleurer.

«Et quand t'es parti, j'étais inconsolable. Je voulais t'écrire et t'appeler tout le temps, mais j'avais tellement peur, Newt. Je ne savais pas quoi dire et j'avais l'impression que j'allais empirer la situation alors j'ai abandonné et accepté le fait que c'était mieux pour toi si je n'étais plus là pour te nuire. Mais t'es revenu. Et je n'ai pas réussi à aller te voir, jusqu'à ce que tu arrives aujourd'hui... Pardonne-moi, je suis un lâche, c'est vrai. T'es trop bon pour moi, mais je t'en prie, donne-moi une deuxième chance».

Bienvenue à MAZE //Newtmas// Maze Runner AU//FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant