Le soir d'Halloween (version longue)

Lukas

Le 29 octobre à 9h37,

L'avion, un Airbus A380, vient de quitter le sol anglais et se dirige vers Dubaï. Je regarde ma montre, il est 9h38 ; me voilà donc parti pour sept heures de vol. J'ai en ma compagnie deux livres, Histoire de Lisey de l'indétrônable Stephen King et Central Park du célèbre et talentueux Guillaume Musso, un roman d’horreur et un, policier : tout ce que j’aime ! J’ai également une paire d’écouteurs et mon téléphone ; la tablette en face de moi m’indique les films disponibles. Le choix est vite fait, je mets de côté mes livres et commence un petit marathon de film, je les enchaîne : Inception, Le 6e sens, Inferno, six heures et demi de visionnage. Je pourrais encore continuer quelques heures mais les hôtesses de l’air nous préviennent que l’avion va bientôt atterrir alors je range mes affaires, repli ma tablette et attends que l’avion s’immobilise.

Je me retrouve seul, dans un aéroport immense, avec seulement un petit sac à dos ; ma valise a été enregistrée à Londres et je ne la récupèrerai qu’une fois arrivé à Sydney. J’ai deux heures devant moi, j’avance jusqu’à trouver une cafétéria afin de manger vite fait un petit quelque chose, puis je me décide à sortir. Dubaï est une très belle ville, si l’on aime la folie des grandeurs, le luxe et l’architecture ultramoderne, bien qu’elle soit l’une des villes les plus polluantes du monde, il s’agit pour moi d’un lieu à visiter au moins une fois dans sa vie ; c’est aussi ce que dirait Hannah. C’est ma petite amie depuis un peu plus d’un an, elle est magnifique, elle ressemble à une ballerine : elle vient de fêter ses 19 ans, a de longs cheveux roux et lisses ; au soleil, on peut y voir des centaines de reflets, du brun au cuivre, de l’ambre au blond, en passant par l’auburn, le châtain, le miel, le doré. C’est mon petit soleil à moi. Elle n’est pas très grande, peut-être dans les 1m60, elle est mince, a des pommettes saillantes et un petit nez en trompette parsemé de taches de rousseur, de jolis yeux en amande aussi bleus que l’océan ; lorsqu’on plonge son regard dans le sien, on peut facilement s'imaginer au bord de l'eau, entendre le bruit des vagues, le cri des mouettes ; comme quand, enfant, nous écoutions dans les coquillages. Ce qui la passionne, c’est le voyage : découvrir le monde, l’explorer, connaître ses secrets, les coutumes, les croyances, tout. Rien ne peut assouvir sa curiosité et sa soif de connaissance.

Alors je me décide à user du peu de temps qu’il me reste pour faire un petit tour à l’extérieur et ramener quelques clichés que je lui montrerai à mon arrivée ; bien sûr une heure n’est pas suffisante pour découvrir cette ville, même une journée ne le serait pas. Il y a tant de choses grandioses et spectaculaires à découvrir ici : le Burj Khalifa, une tour de presque un kilomètre de haut, le centre commercial de 800 000m² qui contient 1 200 boutiques et même un gigantesque aquarium, ainsi que Palm Island, une île complètement artificielle en forme de palmier. Il est 21h00 à Dubaï, j’ai beaucoup de chance d’être ici de nuit, tous les gratte-ciel sont illuminés ce qui accentue d’autant plus le côté grandiose et incroyable de cette ville. Je me balade dans la rue, je n’ai malheureusement pas le temps d’aller jusqu’au centre de Dubaï pour voir le Burj Khalifa ou l’immense centre commercial, je me contente donc de flâner et de savourer ce moment spécial.

J’embarque dans le deuxième avion, cette fois-ci il s’agit d’un Boeing 777, et le trajet est deux fois plus long, quatorze heures me séparent de Sydney, d’Hannah et de notre soirée d'Halloween. Cette fois je ne regarde pas la tablette où défile une multitude de films, je règle mon siège et me blottie dans les bras de Morphée. Je suis réveillé par la voix d'une hôtesse qui me propose un petit-déjeuner composé de pancakes, jus d'orange et d’une salade de fruits. Je déguste mon petit-dej’, pour une fois le repas est comestible, une chose très rare dans un avion. Je pars me chercher un petit café pour chasser les dernières traces de fatigue puis reviens à ma place, sors mon livre et continue ma lecture. Les pages s'enchaînent et les heures passent, je retrouverai bientôt ma petite Hannah. Elle a dû changer car à cause des études ça fait un an que je ne l'ai pas vue ; c'est long, mais elle compte beaucoup pour moi et on se retrouvera après l’obtention de nos diplômes. Ce qui la passionne, c’est le voyage, elle ne peut pas rester en place, toujours impatiente et motivée. Depuis qu’elle est rentrée au lycée, elle change de pays chaque année : Chicago, Cambridge, Paris et cette année, elle a été reçue à Sydney. Elle commence sa licence de lettre après avoir obtenu un Bac L avec mention “bien” ; elle a des difficultés mais c’est la seule personne que je connais qui travaille aussi dur pour y arriver, elle mérite plus que quiconque de réussir. L’année prochaine elle aimerait partir à Tokyo et dans deux ans pouvoir devenir traductrice.