Le soir d'Halloween (version longue)

Lukas

Le 31 octobre à 19h42,

C’est magnifique, tout est merveilleux. Magique. J’en perds mes mots, je ne sais plus que dire. Ces dernières quarante-huit heures défilent dans ma tête, c’est un véritable cadeau que de retrouver Hannah, après un an, dans un décor tel que celui-ci. Quarante-huit heures de rêve. J’aimerais la remercier mais les mots ne sortent pas, je me tourne vers elle ; nous nous embrassons passionnément, un baiser aussi délicat qu’une bulle de savon, aussi chaud qu’une flamme et plus sincère qu’il ne l’a jamais été. Je la regarde, elle est si belle, ses yeux sont fermés comme pour retenir ce moment afin qu’il dure éternellement. Puis elle ouvre les yeux et, me voyant la regarder, les écarquille avec surprise ; si bien que, les sourcils levés et les yeux grand ouverts, elle ressemble à une chouette. Comme lisant dans mes pensées, elle commence à sourire, je la joins à mon tour, nous sourions, de plus en plus fort, nos rires se mêlent et se transforment en un fou rire qu’on ne peut arrêter. Hannah, merci.

Après quelques tours, le manège nous dépose à nouveau au sol, et nous redevenons infiniment petits. Le sourire aux lèvres, nous partons en direction du manège le plus impressionnant du parc : Le grand 8. Nous n’en avions jamais fait, mais comme on dit, il faut une première fois à tout. Nous nous plaçons dans le dernier wagon, le train se remplit et lorsque nous sommes tous attachés, il commence à reculer, cran par cran, dans un mouvement très lent, comme si le train prenait plaisir à faire durer ce moment de peur et de panique, cette torture psychologique entre l’envie de tout arrêter et celle de continuer. Il stoppe. Puis avance en une fraction de seconde, si vite que mon coeur croit lâcher, il enchaîne descente, virage, montée, double looping, j’ai alors arrêté de compter. J’entends Hannah crier, il me semble moi-même hurler, je souris, j’en ai mal aux joues, mon coeur bat la chamade, je sens l’euphorie monter en moi. Je suis invincible. On le fait une fois, deux fois, cinq fois. Ensuite, nous partons manger, riant aux éclats et toujours se tenant la main, se promettant d’y retourner une dernière fois avant de partir.