Lukas

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Le 31 octobre à 22h13,

Je me tourne vers Hannah et vois qu’elle est morte de peur malgré ce qu’elle essaie de laisser paraître. Je lui lance un regard encourageant et lui serre la main, comme pour lui donner ma force, puis regarde derrière nous, tous les occupants sont paralysés par la peur, personne n’ose bouger, il n’y a aucun bruit. Ne nous laissons pas submerger par la panique et évaluons la situation. Nous ne savons pas si le train va redémarrer, ni pour quelle raison il a cessé d’avancer. Problème technique ? Ou quelque chose de bien plus grave... Que se passerait-il si nous nous détachions ? Que se passerait-il si nous ne le faisions pas ? Peut-être qu’il s‘agit seulement d’un mauvais moment à passer. Mais il faut se mettre à l’évidence. Le manège s’est complètement arrêté et il n’est pas prêt d’être remis en marche. Ma tête commence à tourner, le sang nous monte à la tête. Nous attendons. Chaque seconde passe avec une effroyable lenteur, on peut presque entendre le tic-tac du temps qui défile. Les secondes se changent en minutes et tout autour de nous, on entend des hurlements déchirants, les gens veulent partir, mais malgré les appels personne ne vient.

Il fait sombre, si bien que tout ce qui nous entoure est plongé dans une sorte de masse grise et dense. Des passagers commencent à quitter leurs sièges, d’autres se sont déjà évanouies à cause de l'afflux de sang dans le cerveau. Si l’on attend trop les conséquences risquent d’être désastreuses, il faut agir. Nous devons partir. Soudain, on entend des cris, des cris d’épouvante, puis un bruit sourd. Je regarde en contre-bas et vois le corps sans vie de la personne qui vient de tomber. Mais ce n’est pas la seule qui a essayé de s’enfuir, de nombreuses autres ont déjà enjambé la barre de protection et se hissent à la force de leurs bras sur la structure métallique de l’attraction. D’autres chutent, on distingue le bruit lourd des corps tombant contre les barres de métal, ce qui ne dissuade pourtant pas les autres. Bientôt, une dizaine de cadavre jonche le sol. Nous devons partir, mais sans subir le même sort. Devant notre wagon, les rails se dressent face à nous, descendant vers le sol, nous nous trouvons au sommet de la boucle. Je réfléchis. Avec un peu de chance, on pourrait atteindre la structure en se penchant dangereusement en avant. On devrait pour cela se décrocher, puis une fois détachés, on ne pourrait plus compter que sur les muscles de nos bras et de nos jambes. Est-ce seulement envisageable ?

Le soir d'Halloween (version longue)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant