La petite flamme de ma colère n'est pas une métaphore. Un feu se déclenche réellement en moi, suite à une frustration ou à une insatisfaction.
Je peux contenir ce feu. Je peux le maîtriser, je peux le contrôler, tout comme l'éteindre. Il me faut me concentrer pour y arriver, à trouver une paix intérieure.
Je m'isole du bruit de la foule. Je ferme doucement les yeux et je me concentre sur ma respiration. Je reproduis les gestes de maîtrise qui m'ont été transmis par mon maître, lorsque j'étais encore au royaume.
J'essaie de le faire le plus discrètement possible pour éviter d'attirer l'attention de tous ces jeunes écervelés qui nous entourent.
Une main attrape mon bras, me ramenant alors à la réalité. Lorsque je regarde la personne me trainant derrière elle, je n'arrive pas à la reconnaître. Ce n'est pas Drew, il a les cheveux argentés et Maria ne serait pas assez forte pour me tirer de cette manière-ci.
-« Qui es-tu ? » Demandais-je sur un ton étonnement serein.
-« Tais-toi et marche. »
-« Sûrement, tiens! »
Je me dégage de son emprise et je retourne sur mes pas.
-« Mais où-est-ce que tu crois aller comme ça ?! »
Je distingue un soupçon d'étonnement avec une pincée d'énervement dans sa voix.
Je souris de façon moqueuse en continuant mon chemin. Ce n'est plus qu'un jeune homme criant au loin, dans mon dos, à présent.
Je retourne vers la foule qui s'était formé autour des garçons, et je remarque qu'ils sont calmes. Beaucoup trop calmes, à mon goût.
Je me rapproche, et je vois que le directeur s'est interposé entre eux. Il leur fait une leçon de morale, en public.
Ils ont plus l'air de se narguer mutuellement que réellement d'écouté les paroles du proviseur.
Je m'avance et je prends Drew par la manche. Je me moque bien de ce que les gens me disent, ou me crient lorsque je nous éloigne d'eux.
Drew ne me résiste pas et me suis sans râler.
-« On va où maintenant ? » me demande-t-il.
-« On va.. Quelque part. »
-« Quelle répartie. »
Je fais une grimace et je continue de le tirer par la manche en marchant sans vraiment savoir la destination.
Nous nous sommes arrêtés dans un bar au centre-ville. J'ai commandé un chocolat chaud et Drew a opté pour une bière. (Attention à l'abus d'alcool. À consommer avec modération.)
-« Drew, arrête de me fixer. »
-« Alors explique moi quelque chose. Tu sais ce que signifiait la plume blanche. Pourquoi elle s'est montrée devant le self. Alors qu'est-ce que c'était ? »
Je manque de m'étouffer avec ma boisson.
Je prends des mouchoirs et j'essaie d'essuyer le bazar que je viens de mettre.
Je me mets alors en face de lui, avec un visage fermé, pour essayer de lire où il veut en venir.
Quoi ? J'aurais encore fait une connerie ? Qui aurais-je encore offusqué ? Quand bien même je suis responsable de cette plume.
-« Drew, je ne suis pas responsable de ça. Je n'ai rien fais. »
-« Alors peut-être qu'il est là le problème. Tu aurais dû faire quelque chose mais tu n'as rien fais. »
-« Ah, parce que je dois en plus me transformer en Sainte Marie maintenant ? J'espère que tu rigoles ?! J'ai une tête à veiller sur ces pauvres êtres stupides et irréfléchis ? »
-« Mmh, toujours dans ses pensées, ça doit être ça. Tu aurais agir et aider quelqu'un et tu ne l'as pas fait, alors la plume est apparue. »
Je soupire face à son illumination soudaine. Je regarde par la fenêtre pendant qu'il se prend pour une sorte de diseuse de bonne aventure.
Les gens passent, tous sur leur téléphone, plus aucune conversation. Quelle tristesse que la technologie ait pris le dessus sur l'humanité. Même ceux étant en couples, ou entre amis, ne jurent que par leur téléphone. « Il faut absolument prendre une photo » ou « il faut absolument partager ça ».
Tsss. Bande d'abrutis.
Levez le nez de votre écran et vous vivrez enfin pour vous-mêmes au lieu de l'affirmer à n'importe qui sur les réseaux.
Je soupire une nouvelle fois et je me re-concentre sur Drew.
-« Mais comment ont-ils su que tu n'avais pas agis comme tu aurais dû le faire ? »
-« Oh, c'est pas vrai ! Criais-je exaspérée et énervée. Arrête avec ça, stop ! S'ils ont quelque chose à me dire, je regarde au ciel, ils n'ont qu'à venir me le dire en face au lieu d'envoyer une plume. »
Quelle crédibilité. Pour me prévenir, m'avertir ils envoient une plume. Quels dirigeants font-ils là.
-« Bon on y va ? » demandais-je telle une enfant.
-« Attends, dis-moi. Je m'arrête nette. C'était qui ce gars ? »
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Arrivée sur Terre [A demon story]
Science FictionSois le genre de femme que lorsque tes pieds frôlent le sol, le diable se dise : merde elle est encore debout. Evilyn. Seulement son prénom évoque le mal. Les personnes autour d'elles disparaissent, meurent mystérieusement, elle porte donc malheur...