Les parents toxicomanes

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D'après l'article : Wieviorka,S. (2007). Quand les parents sont toxicomanes. Enfances & Psy, 37,90 – 100. 


Les substances illicites sont aujourd'hui appelées SPA (Substances Psychoactives) et vont avoir un impact important sur l'évolution psychique, somatique et sociale des enfants de parents toxicomanes.

En France, sur 100 000 consommateurs de drogues, 25 à 30% sont des femmes, dont l'âge moyen est de 28 ans. Une mère toxicomane n'est alors pas rare, elle concerne d'ailleurs près de 40% des patients devenus parents du centre Saint-Germain-Pierre-Nicole, à Paris.

Une femme enceinte toxicomane présente une « grossesse à risques » et expose l'enfant à des dangers comme qu'une mort subite du nourrisson. Des complications peuvent également perdurer après l'accouchement avec de l'hyperexcitabilité, de l'hypertonie, des troubles digestifs et respiratoires.

Une étude menée en France par Cassen et al., en 2004, montrait que, sur 171 mères toxicomanes et leurs 302 enfants, beaucoup vivaient une relation mère-enfant complexe et conflictuelle. D'après cette étude également, il semblerait que le schéma affectif mère-enfant soit en lien avec le passé douloureux de la mère, où elle va reproduire ce qu'elle a connu, sur un mode transgénérationnel. Ceci indique que la consommation de SPA ne peut pas être le seul facteur menant à un déséquilibre de la relation mère-enfant car il y a également des facteurs de risque psychologiques et sociaux qui peuvent venir aggraver la situation.

Le cas de Juliette et Carla, lui, vient entacher l'idée très stéréotypée que l'on se fait de l'enfant de parents toxicomanes.

Juliette a 31 ans lorsqu'elle se fait hospitaliser en raison de son alcoolisme, ainsi que de ses poly-consommations (consommation de SPA diverses) et est maman d'une petite fille de 4 ans et demi, appelée Carla, qu'elle élève seule. Juliette a été adoptée et a un passé difficile (fugues, usage de drogues, abandon scolaire) dont elle a du mal à se débarrasser. Le temps de son sevrage, son frère va prendre en charge Carla, qui est une enfant extrêmement mature, qui a tendance à protéger sa mère et qui ne présente aucun signe d'un développement anormal. Juliette est une mère aimante qui aimerait garder sa fille auprès d'elle, mais sa dépendance à l'alcool, ainsi qu'aux SPA prolonge plus durablement le séjour de Carla chez son oncle. Malgré le désir de Juliette de se soigner et la mise en place de traitements, elle est obligée d'abandonner sa fille, tout comme elle-même s'est fait abandonner. Il y a là l'idée de répétition d'un schéma affectif passé et la mise en place d'un justificatif pour expliquer l'abandon de sa fille, lui-même lié à son mal-être psychique.

Ainsi, pour traiter au mieux la toxicomanie et pour assurer les besoins des enfants de parents toxicomanes, les médecins doivent être formés au repérage précoce des abus de SPA et un accompagnement psychique et social est nécessaire afin d'arriver à une « réduction des risques », voire à l'abstinence. Parfois, le désir d'enfant est lié à l'envie non consciente d'un avenir meilleur, d'une occasion de changer les choses et de donner à son enfant une vie que les parents n'ont pas eues, mais qu'ils auraient désiré.

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Voilà, en espérant que cette partie vous a plu !

C-G


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