Âme partie 2 bis - Le personnage et ses ennemis

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Salut tout le monde !

Voici un chapitre plus court sur l'effet qu'ont les ennemis sur un personnage. Pour ce chapitre je vais définir un ennemi comme étant :

Une personne qui, du point de vue du personnage, est hostile et cherche à nuire à son bien-être/le bien-être de quelque chose à qui le personnage tient.

Parce que oui, ça suffit pour être un ennemi (ma définition est déjà plus fermée que celui du dico en plus). Quand on dit "ennemi" on a rapidement tendance à penser aux Voldemort, aux Javert ou aux Team Rocket du monde, alors qu'en réalité, on aura plus tendance à renconter des Malfoy ou des [insérer le nom du rival Pokémon qui correspond à votre génération].

Déjà si vous avez un monde plutôt réaliste, il est plutôt rare que l'on ait des ennemis "méchants" du tout. À la limite il y a des gens avec qui l'on ne s'entend pas très bien où des gens avec qui l'on est en compétition, mais il est très rare plus on grandit de haïr quelqu'un, tout simplement parce qu'on arrive de plus en plus à se projeter dans la tête des autres et à se comprendre mutuellement, malgré ces différences qui font qu'on ne l'apprécie toujours pas.

Les ennemis méchants qu'on pourrait trouver dans un monde réaliste seraient donc les harceleurs et les profs cruels si l'on travaille dans un cadre scolaire, un tueur psychopathe dans le cadre policier, des gens comme ça, qui sont méchants avec le personnage pour a priori aucune raison.

Dans tous les cas, avoir un ennemi, c'est stressant. Savoir qu'il y a des chances pour qu'à n'importe quel moment, tout ira mal sans quelconque intervention de votre part parce que quelqu'un d'autre prend de son temps libre pour travailler votre malheur futur, c'est angoissant, et ça déprime pas mal. Ç'aura tendance à rendre les pessimistes plus pessimistes, et possiblement rendre les optimistes un peu moins optimistes. Dans le cas d'un cadre réaliste où l'ennemi est plus un manipulateur ou une présence abusive, le personnage deviendra plus méfiant, plus renfermé, perdra de la confiance en soi et en ses capacités, et cela deviendra de plus en plus intense plus l'ennemi est violent et présent. Il aura besoin de s'appuyer sur les mots rassurants d'amis ou sur la direction, sentira l'envie de s'échapper de temps en temps et de se détendre.

Dans le cas d'un monde plus fantastique ou SF où l'ennemi est plus une personne qui représente l'antagoniste dans un combat d'idéologies, on peut bien sûr avoir le cas mentionné au dessus (surtout dans les dystopies où l'ennemi est littéralement le gouvernement et tout le monde qui le sert, et tout le monde qui est autour, ce qui rend le personnage impuissant face à son ennemi comme dans 1984) mais on aura aussi une autre variante où le personnage est plus motivé à se battre plus l'ennemi fait des horreurs contre des choses à laquelle il tient. Il va toujours être mis à mal par les actions de l'ennemi, perdre foi, craquer, devenir plus violent et méfiant, mais ça peut aussi le pousser à se dépasser et croire en soi pour le vaincre (enter "le pouvoir de l'amitié" dans Fairy Tail qui fait gagner littéralement tous les grands combats de tous les arcs que j'ai lu).

Attention cependant à toujours nuancer, au bout de la 3ème fois que le pouvoir de l'amitié a fait gagner Natsu et sa bande dans Fairy Tail, ça devenait prévisible. Nouveau grand ennemi, nouveau combat, les héros se font massacrer, ils font un tas de trucs, y'en a un qui fait un speech sur les bienfaits de l'amitié, soudain NOUVEAU POUVOIR ou UN POUVOIR QUI MARCHAIT UNE FOIS SUR MILLE AVANT MARCHE MAINTENANT, ou UN PERSONNAGE RESSUCITE ou enfin UN POUVOIR DÉJÀ ÉTABLI COMME ÉTANT TROP FAIBLE DEVIENT SOUVENT TROP FORT, hop c'est gagné et 9 fois sur 10 le méchant rejoint l'équipe des gentils. Jamais les personnages ne vont "trop loin", alors que si ça arrivait tout le temps, les personnages deviendraient au fur et à mesure de plus en plus extrêmes dans leurs idées (genre là Fairy Tail ne serait plus une guilde mais une secte) et prendraient la grosse tête.

Si l'on introduit des ennemis comme étant "impossibles à vaincre" (et pas de la façon où c'est un des sbires qui n'y connait rien qui le dit, si c'est l'un des personnages plus héroïques et puissants qui l'admet), il faut qu'ils paraissent comme tels. Il faut qu'il y ait des ennemis impossibles à vaincre ou des choses que le personnage ne peut pas réparer, sinon on tombe dans le même cercle vicieux que Fairy Tail où il n'y a pas de limite supérieure, à tel point que la puissance monte et monte et ça ne veut plus rien dire à la fin, et l'auteur ne peut plus rien y faire ! Vous imaginez s'il introduisait un ennemi impossible à battre maintenant ? Après qu'il y en ait déjà eu une vingtaine dans le cas de vaincus ? Les lecteurs n'y croiraient pas une seconde, mais il perd des lecteurs parce que plus ça avance, plus ça bascule du classe vers le ridicule.

Pour que la victoire contre un ennemi impossible soit satisfaisante, il faut que ce soit extrêmement rare, et qu'on montre bien à quel point c'est long, difficile, que les personnages échouent, qu'ils ont mal, que d'autres personnages plus forts qu'eux ont déjà échoué avec des conséquences graves et impossibles à réparer. Montrer que cet ennemi est réel, qu'il y a des choses à perdre, et que même préparer le combat, peu importe comment se fera ce combat (bataille physique, magique, ruse, même un tournoi d'échecs, on n'est pas obligé de battre un ennemi par les poings) est quelque chose qui impacte émotionnellement le personnage. C'est comme ça que la victoire durement obtenue sera délicieuse.

Ce qui pourrait être intéressant aussi, c'est qu'un personnage, après avoir réussi à battre cet ennemi si imposant, soit confronté à un nouvel ennemi plus puissant (par exemple dans une histoire de gangs, le personnage arrive à vaincre les gros poissons du coin, mais se retrouve à avoir empiété sur le territoire d'un gang qui fonctionne à l'échelle du pays ou du monde, et qui a beaucoup plus de ressources), mais qu'il ait pris la grosse tête après sa victoire, ce qui lui vaut des conséquences catastrophiques.

Bref, s'il y a des ennemis, ils vont probablement avoir l'effet de pousser lentement votre personnage vers un extrême de sa personnalité qui jusque-là était plutôt sous la surface et discret, et en général ce n'est pas vraiment positif pour votre personnage dans son monde.

N'oubliez pas d'y penser en faisant votre personnage !

Good Characters, Inside and OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant