❅-16 Décembre-❅

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(4662 mots)

Il ne savait plus exactement quand ça avait commencé, mais Louis pouvait écrire dans le noir. Ce n'était tout de même pas recommandé avec sa vue qui flanchait d'année en année, et pourtant. Heureusement, il n'était pas ici question d'écrire dans le noir sur une feuille et avec un crayon. On parlait d'écrire avec un clavier. Il n'avait plus besoin de regarder les touches maintenant, il savait juste où elles étaient sur le clavier, sans avoir besoin de regarder avant, même pour être sûr. Alors il pouvait commencer à écrire quand il y voyait encore clair et s'arrêter n'importe quand, même quand il faisait totalement noir. Ses doigts n'avaient plus besoin de ses yeux pour fonctionner maintenant. C'était aussi une bonne chose parce que dès l'instant où il n'arrivait plus à trouver les lettres comme il le fallait, ça voulait dire qu'il était temps d'aller au lit et de se reposer un peu.

Ce qui nous amenait donc à maintenant. Louis était assis à son bureau depuis longtemps, des heures ou des minutes, qui pourrait vraiment le dire ou l'affirmer. Ses yeux suivaient les lignes qu'il écrivait instinctivement le long de son écran de pc. Sans même avoir besoin de réfléchir, tout venait de soi-même à lui, sans qu'il n'ait à le forcer. Il aimait quand ça se passait comme ça, quand tout venait et que ce n'était pas difficile. Quand tout coulait naturellement sous ses doigts, comme de l'eau dans une rivière, mais de l'eau sur laquelle il aurait un contrôle. Écrire était magique. Louis aimait que tout soit clair et précis et quoi de mieux que d'écrire et créer ses propres univers ? C'était sa façon d'être le plus en sécurité possible, il avait le contrôle sur tout quand il écrivait. Ses émotions personnelles, sa vie, celle d'une personne qu'il avait créée. Il savait comment tout fonctionnerait. Il savait comment tout finirait. Rien n'était impossible. Rien ne faisait peur.

Louis avait toujours aimé se sentir dans ce genre de sûreté, et c'était d'ailleurs probablement pour ça que l'écriture était devenue son hobby très vite dans la vie.

Depuis quelques années maintenant, Louis écrivait principalement des choses pour ne pas oublier ses sentiments, comment il se sentait, comment il s'était sentit à un instant. Pour que tout lui semble réel et que son existence ne soit pas vide. Depuis tout à l'heure cependant, pour la première fois depuis drôlement longtemps, pour ne pas dire qu'il n'avait jamais écrit pareille chose, il était très concentré sur un conte légèrement fantasmagorique. Il écrivait ce qui lui passait par la tête et ce n'était en rien semblable avec ce qu'il avait écrit jusque-là. Il parlait ici de chaleur, de touchers, de caresses, de baisers torrides, d'amour passionnel des premiers soirs, de se donner à un bel inconnu. Il était en train de s'exciter tout seul sur un truc qu'il était en train d'écrire à propos de Harry. Et il n'était même pas sûr d'avoir honte de l'admettre parce que ça lui faisait vraiment du bien d'extérioriser tout ce désir qui refusait de le laisser dormir.

Il n'écrivait pas en utilisant le prénom de Harry, ni même le sien, mais disons qu'il aurait pu le faire s'il n'avait eu vraiment aucune honte. Parce que, quelle étrange image donnait-il là, à écrire un fantasme porno en plein milieu de la nuit. C'était n'importe quoi n'est-ce pas ? Il était bien trop en manque de sexe, ça en était presque grave. Il fallait peut-être qu'il s'arrête, n'était-il pas supposé avoir repoussé Harry ? Il n'était plus supposé avoir à faire à lui de n'importe quelle façon maintenant. Mais il était là, perdu dans ses propres pensées, perdu dans son fil de fantasme doré.

Il poussa un soupir et se risqua une seconde à relire les derniers mots pour ne réaliser que le simple fait que ça ne faisait que le faire tomber encore plus bas dans la luxure qui inondait déjà tout son corps. Il pourrait en faire fondre la neige s'il partait s'y coucher, tellement la chaleur en lui était intense. Elle brûlait sa peau avec une irritation folle qui déchaînait les hordes de fourmillements dans tout son corps, sur ses joues, dans son ventre.

Un Avion En Papier Pour Noël [Larry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant