Après... beaucoup d'absence, voici la suite des aventures de Lorena. Une idée sur la maison qu'elle va avoir ?
Quand j'ai vu pour la première fois le Poudlard Express, il ne m'a pas fait peur. En fait, je crois qu'à l'époque j'étais simplement trop stupide pour comprendre ce qui allait se passer : le départ, la solitude, le lointain.
Je savais juste que le train était beau et qu'il allait dans un endroit que mon frère adorait et dont mes parents parlaient sans arrêt. C'était ma deuxième véritable sortie avec le chemin de traverse et le chemin de traverse m'avait enchantée.
Le monde extérieur me fascinait. Il fallait dire que c'était facile : entre l'ombre de ma mère et la lumière des vitrines, le choix était vite fait.
Donc, j'étais là. Tenant difficilement en place, les yeux volants de droite à gauche et de gauche à droite, tentant de comprendre ce monde étranger et fascinant.
Il y avait du bruit, beaucoup de bruit. C'était une cacophonie difficilement supportable mais j'étais trop fascinée pour en tenir compte. Les odeurs aussi étaient impressionnantes. Moi qui sortais d'un monde policé, pour ne pas dire vide, j'étais perdue au milieu de ce tourbillon de couleurs, de cris et de sueur.
Ce monde-là était excitant.
Pourtant, lorsque ma mère lâcha ma main, je cessais soudain d'être fascinée. Et la peur me prit. Douze ans d'enfermement dans un écrin de velours ne vous apprennent pas à vous comporter au milieu de la foule.
J'ai oublié beaucoup de choses. Pas la peur. Pas cette peur. La peur de la foule. La peur de l'étranger. Je n'étais pas désirée chez moi mais j'y étais en sécurité.
Mon frère m'a pris par le coude et m'a forcé à rester dans le wagon avec lui toute la durée du voyage. Il avait l'air fier et important. J'avais l'air froide et immobile. En fait, j'étais froide et immobile.
Surtout immobile.
Mes parents m'avaient dit que je devais aller à Serpentard, quitte à forcer le choixpeau. Mais je ne savais pas comment on force un choixpeau alors j'ai été envoyée à Poufsouffle. D'après le choixpeau, j'en avais besoin.
Les premières semaines ont été difficiles. Et puis j'ai pris goût aux discussions sur les cours et les animaux de compagnie. Mes camarades de dortoir n'étaient pas toutes des Sang-purs mais elles avaient appris à se fondre dans la foule.
Je suis passé de frigide à froide et de froide à polie. Le choixpeau avait raison : Poufsouflle m'a fait du bien.
Au début, ma famille s'est inquiétée. Déjà parce qu'il fallait justifier mon entrée à Poufsouffle. Et ensuite parce que, loin de la garde de mon frère, nul ne savait ce que je pourrais faire.
Au final, Père expliqua à ses amis que c'était mon extrême loyauté qui avait poussé le choixpeau à m'envoyer à Poufsouffle et, en singeant mes camarades, je parvins à combler l'absence d'instruction sociale qui avait constitué ma vie jusqu'à cet instant.
Mes parents m'avaient certes expliqué comment une dame doit se tenir. Mais entre le cours et la maitrise, il y a un fossé que seule l'expérience comble. Et de l'expérience, j'en eu pendant toute une année, aussi excitante qu'effrayante.
Au final, le peu d'attention que m'avaient portée mes parents n'avait pas eu d'effets catastrophiques et, mis à part une grande timidité et des notes passables - avec beaucoup de commentaires sur mon écriture, je parvins à me fondre dans le moule. J'étais un peu étrange mais de cet étrangeté qu'on ne voit pas, chanceuse victime du syndrome de la plante verte qui pousse les jeunes filles à faire tapisserie.
A la fin de ma première année, mon frère conclut que j'étais devenue « juste une Poufsoufflette de plus ».
Je partais de si loin que c'était le plus beau des compliments.
D'ailleurs, je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'on gravera un serpent sur ma tombe.
Ce coup-ci tous les brouillons sont en ligne donc la suite devrait arriver un peu plus vite :)
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Sous les apparences
FanfictionJe ne suis pas une femme. Pas besoin de me déshabiller pour le prouver. J'ai la carrure d'un homme. J'ai le visage d'un homme. J'ai la voix d'un homme. Pourtant, je ne suis pas sûr d'en être un. Je suis une chose brisée, un être à qui l'on a tout pr...