Jour d'école

4 2 0
                                    

Elhnor avait passé le week-end chez son grand-père. Ses parents n'étaient pas revenus la chercher. Pourquoi ?

On était déjà lundi, et la petite fille avait école. Elle se leva, réveillée par les premières lueurs du jour. Elle alla de suite voir son grand-père. L'homme était assoupi, sur le fauteuil de la télévision, devant deux ou trois petites bouteilles vertes. Elhnor s'approcha de son aïeul. Ce dernier ronflait. Bruyamment. Elle le toucha du doigt. Elle le secoua. Mais il ne se réveilla pas. Restant-là à dormir. Les minutes passèrent. Elhnor allait manquer l'école, et elle s'avait que la maitresse n'allait pas être contente. Et allait la punir, la fillette n'aimait pas être punie. Alors elle décida de réveiller son grand coûte que coûte. Et pour ça, elle savait que trop bien comment faire. Elle faisait toujours ça avec ces parents le dimanche matin. Elle leur sautait dessus. Et aujourd'hui elle allait faire exactement la même chose avec le vieil homme. Elle recula donc pour prendre un peu d'élan et sauta, les deux bras ouverts sur le fauteuil. L'homme failli s'étouffer sous le poids soudain de la petite. Il la dégagea avant de lui grogner quelques injure. Il se releva doucement, étira son dos, regarda l'heure avant de passer son attention à Elhnor.

« -Qu'est-ce qu'y a ? murmura-t-il. Elhnor put sentir une odeur âcre et forte qui la dégoûta. Celle de l'alcool.
-Papi, y'a école, répondit-elle.
-Et ? Je pense pas que ça soit une bonne idée d'aller à l'école aujourd'hui petite Je n'ai pas envie d'y aller Je suis même pas en état de t'y amener. Va plutôt dessiner dans la chambre. Il y a des feuilles sur la table.
-Mais Papi, il faut pas rater l'école, c'est pas bien. Et pis j'ai faim !
-T'as qu'à prendre un paquet de gâteaux dans le placard. Et c'est pas grave de rater l'école. Moi j'ai même pas fini l'école, ronchonna le vieil homme avant de se rasseoir dans le siège et d'allumer la télévision.
-C'est pas grave de rater l'école ? répondit la fillette avec de grands yeux surpris. La maîtresse, elle dit qu'il faut rater l'école sauf si on est malade. Parce que c'est pas bien. Et que on est punis. Et moi je suis pas malade. Et j'ai pas envie d'être punie.
-Et bien ta maîtresse dit n'importe quoi. Ecoute tu ne veux pas plutôt aller dessiner dans ta chambre. Et puis de toute façon si t'as faim, tu prends des gâteaux dans le placard. Tu sais où ils sont.
Elhnor resta silencieuse.
-Allez ! vas-t-en !
La petite fille tourna la tête vers la cuisine. Le placard en question, était trop haut pour elle.
-Qu'est-ce que je t'ai dit ?

Alors elle partit sans dire un mot dans la cuisine. De sa petite taille, elle ne voyait même pas au-dessus du plan de travail. Elle tira une chaise jusqu'à son objectif. Elle grimpa maladroitement sur le siège et, sur la pointe des pieds, elle ouvrit la porte en bois. Elle fouilla, à tâtons, l'étagère et au moment où elle posait enfin les doigts sur un paquet, elle sentit la chaise se dérober. Dans un grand vacarme, Elhnor se retrouva au sol. En tombant, elle avait fait basculer les gâteaux, mais son coude avait ricoché sur le plan de travail, et sa tête avait cogné sur les pieds de la table.
« C'est quoi ce bordel ?! » Hurla son grand-père dans la salon avec une voix roque.
La fillette sanglota. Mais après quelques minutes passée seule, elle tenta de se relever. Sa tête lui tournait légèrement. Elle ramassa le paquet retourna dans le salon.
Le vieil homme n'avait pas bougé de sa place. Il avait seulement allumé la télévision. Cette dernière diffusait les téléachats classiques. Il était presque 8h30, et devant l'homme triste, le poste affichait la fausse joie et bonne humeur du monde.
Elhnor renifla, serra son paquet de gâteaux contre elle et courra vers sa chambre. Elle ferma discrètement la porte et se glissa dans la cabane. Elle ouvrit le paquet et avala un cookie.

Et ainsi passa toute la journée. Elle avait déambulé dans la maison, mais était vite retourner dans sa chambre après que son grand-père lui avait explicitement demandé d'arrêter de fouiller dans les placards. Elle était à présent dans la cabane, dans un coins de la chambre, entre le lit et la commode. Elle regardait le jour décliner, derrière les nuages. Il ne lui restait plus qu'un cookie. Ses parents lui manquaient.
Elhnor se souvenait des paroles de sa mère, « Un dodo ». Elle allait attaquait son quatrième. Pourquoi est-ce que c'était aussi long ? Sa mère lui aurait-elle mentit ? Non. Une maman ne ment jamais, elle doit montrer l'exemple. Alors elle repensa à ce qu'avait dit son aïeul. « Tes parents ne reviendront pas petite ». Pourquoi ? Où étaient-ils ?
Non. Elle les attendrait. Parce qu'elle était sûre qu'ils reviendraient la chercher.

____________(¨..¨..¨..¨)____________

Donc, débriefing.
Oui cette partie est plus courte. Mais aucune ne sera régulière. Ensuite, voici le début de la nouvelle vie de cette fillette. Mais c'est aussi le début de son douloureux espoir. Attendre ses parents. Peut-être qu'on trouverai ça idiot. Mais elle a 4 ans, elle est pleine de rêves.

Ah oui, il a des scènes bien sûr que j'invente, qui ne se sont ni passées, et qui sont ni racontées. Par exemple, celle où elle tombe de la chaise. Oui on raconte qu'elle devait se nourrir un peu seule, mais pas qu'elle s'est cassée la figure. Et je décris les lieux en fonction de ma perception des choses, de ce que je connais de la maison.

Voilà. A partir de maintenant, les jours vont être racontés plus vite. Ca ne sert à rien de s'y attarder dessus.

Une petite fille de papierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant