Chapitre 1

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Mickaëlle

2004

Did you think that I was gonna give it up to you this time ? Did you think that it was something I was gonna do and cry ? Don't try to tell me what to do. Don't try to tell me what to say. You're better off that way.

Pensais-tu que j'allais m'abandonner à toi cette fois ? Pensais-tu que c'est quelque chose que j'allais faire et pleurer ? N'essaie pas de me dire quoi faire. N'essaie pas de me dire quoi dire. Si c'est comme ça, tu n'as qu'à te casser.

Avril Lavigne, Don't tell me


Juillet. Vacances d'été. Je les ai attendues avec une impatience à peine contenue. Et pourtant j'adore l'école. Pourquoi ? Parce que j'ai 16 ans et qu'à cet âge-là, c'est le début de la liberté ! Les parents commencent à lâcher un peu de lest et pendant la période estivale, on vit sa « best life », sans cours, sans devoir, sans prof... Une vraie vie de bohème, en somme. On a l'autorisation de sortir un peu plus tard, de rater des repas en famille, de dormir plus souvent chez les copines... Bref on « chill » à fond, on s'éclate même à ne rien faire de spécial ! Le rêve quoi !

J'ai toujours pensé que mes 16 ans marqueraient un tournant. Que ce serait ce moment idyllique où je me débarrasserais de ma carcasse d'ado, tout en n'étant pas encore véritablement une adulte. Que ce serait exactement l'été de mes 16 ans que je commencerais enfin à comprendre pourquoi la vie vaut d'être vécue... Bien évidemment, comme toutes les petites filles, j'ai nourri des rêves de princesses. Mais dans mon conte de fées des temps modernes, la vraie vie, je vous le dis, c'est maintenant qu'elle débute !

Alors pour toutes ces raisons, je sens déjà que ces vacances s'annoncent extraordinaires. Depuis la fin de l'année scolaire, j'entends cette petite voix intérieure qui me souffle que ça fait bien trop longtemps que j'attends, qu'il ne pourra pas en être autrement ! Ma déesse intérieure danse déjà la Macarena — non, je ne suis pas schizo, je vous jure ! — Cet été sera géant ! J'en suis certaine ! Enfin presque... à un détail près. La présence dans mon paysage d'une personne qui le sera bien plus que je ne le souhaiterais, mais je n'ai pas encore envie de trop y penser pour le moment. J'espère juste que cette donnée ne viendra pas tout fausser dans mes « plans ». D'ailleurs, je décide de tout oser. Nouvelle vie, nouvelle Mimi, nouvelle coupe de cheveux. Jusqu'à en traumatiser ma coiffeuse qui, avant de passer ses ciseaux dans ma longue chevelure pour un carré court, me questionne à plusieurs reprises, inquiète :

— Tu es certaine, Mickaëlle ? Tu ne vas pas regretter ? Quand j'aurai tout coupé, il sera trop tard...

Je regrette effectivement un peu. J'y suis allée un peu fort, les jours de grande chaleur, impossible désormais de les nouer, je n'ai plus qu'à subir sans me plaindre et à assumer mes décisions, de la plus stupide à la plus irréfléchie.

Je me balade sur Skyblog, je furète ce qu'ont posté les copains, ceux que je ne vois pas forcément tous les jours, histoire de découvrir si leurs journées sont aussi intéressantes que les miennes. Bref, je fouine, je fais ma curieuse. Je sais, on dit que c'est un vilain défaut, mais je ne fais de mal à personne. Je me renseigne simplement, je me tiens à la page des potins pour être au fait de tous les événements importants à la prochaine rentrée... (Oui, je sais, je suis tout juste en vacances et je pense déjà à septembre. Pathétique.) Mais en parcourant les publications, l'une d'entre elles m'interpelle plus que les autres. Une photo, postée par Clarisse, ma BFF depuis la maternelle... Bouche bée, presque sous le choc, je scotche sur le cliché.

Tu peux toujours courir ! RééditionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant