CHAPITRE 1

28 1 24
                                    

Au tout début ils ne s'aimaient pas, ils se connaissaient de vue et les deux étaient totalement différents. Leur caractère n'était pas compatible.

Lui était un fauteur de troubles et elle, elle était simplement présente physiquement en classe. Elle écrivait et dessinait des petites fleurs la plupart du temps dans ses cahiers. Elle n'aimait pas les études. Elle attendait d'avoir son bac pour pouvoir travailler après. Elle n'avait pas d'objectifs dans sa vie. Elle voulait juste être tranquille. Elle ne dérangeait pas et n'aimait pas être dérangée.

Lui faisait des paris avec ses amis, les uns plus stupides que les autres. Et c'est comme ça qu'il a commencé à fréquenter Alice. En effet, il devait réussir à coucher avec elle.

Pourquoi elle ? Parce qu'elle était différente des autres filles. Elle se faisait discrète mais elle avait son caractère. Seuls ses amis les plus intimes la connaissaient vraiment. Et lui et ses amis en avaient entendu parler. Alice était donc son défi.

Au début il se montrait amical sans être trop proche d'elle. Elle, elle n'en n'avait que faire, elle ne l'aimait pas et elle connaissait sa réputation.

« Tu veux bien me lâcher ? J'essaie de rester éveillée pour le cours, si tu me déranges, le prof ne croira plus que je suis concentrée. Va jouer ailleurs veux-tu. »

A chaque fois elle le rembarrait. Il aimait les défis mais il perdait vite patience. Alice ne se laissait pas avoir. Du moins, c'est ce qu'elle démontrait.

En effet, avec ses amies, elle ne parlait que de lui. D'abord elle disait qu'il l'embêtait et qu'il était lourd, mais une fille reste une fille et lorsque cette fille parle souvent du même garçon, c'est que ce même garçon lui plaît.

Ses copines ne disaient rien. Bonnes amies qu'elles étaient, elles écoutaient Alice se plaindre lui, mais elles n'en pensaient pas moins.

L'une de ses amies commença à sortir avec un de ses amis à lui, et vite les choses se firent entendre.

Lui décida alors de passer à un niveau supérieur et changea de technique. Il se montra plus charmant et gentleman, et Alice aimait les gentlemen.

Des petits regards et des sourires en coin apparaissaient, ils étaient seuls au monde lors de ces instants. Bientôt Alice se rapprocha énormément de lui. Ils se mettaient toujours à côté lors de leurs cours communs et mangeaient ensemble la plupart du temps. Ils allaient même au cinéma tous les deux un soir. Ils marchèrent le long d'une rivière dans un petit endroit silencieux et terminèrent la soirée chez lui.

Il ne s'était rien passé ce soir-là bien qu'il y ait eu de petites allusions et des caresses perdues.

Alice ne voulait pas aller plus loin. Elle n'avait jamais eu quelqu'un auparavant et elle voulait que ce moment soit unique. Lui s'est montré compréhensif.

Dans l'intimité il était doux avec elle, mais auprès de ses amis il avait ce masque du parfait connard.

Il leur avait donc menti en disant qu'il avait réussi son pari, question de fierté masculine.

Alice l'apprit et alla le voir. Il n'était pas prêt à la recevoir, il la voyait venir vers lui et il avait des papillons dans le ventre. C'est en voyant son air énervé, rempli de haine et de dégoût, qu'il avait compris qu'il avait merdé.

« Justine m'a tout raconté. Alors tout ça pour toi ce n'était qu'un jeu ? Tu penses qu'avec ce qu'il y a dans ton pantalon en fait ! T'es comme tous les autres... Je croyais que je m'étais trompée sur toi. Visiblement j'avais tort.

-Alice attends.. ! »

Elle lui mit une claque monumentale devant ses amis et s'en alla et ne se retourna pas.

Alors oui, il avait soi-disant gagné son pari -même s'il avait menti- mais à côté de ça il avait perdu une personne à qui il tenait, car oui, en jouant ce jeu, c'est lui qui est tombé amoureux d'elle.

Il ne savait pas quoi faire, il voulait se rattraper car il tenait à elle au final. Il décida d'aller la retrouver et de s'expliquer bien que la tâche ne serait pas facile.

Il attendit la fin des cours devant la salle du dernier cours d'Alice. Celle-ci l'avait vu mais ne lui accorda même pas un regard et elle traça son chemin pour rentrer chez elle.

Il n'insista pas. Pas aujourd'hui.

Les jours passèrent et ses tentatives d'approches ne menaient à rien. Du côté d'Alice, elle avait décidé de l'ignorer et de l'oublier. Ils ont passé un peu de temps ensemble, mais elle n'avait jamais autant apprécié la compagnie de quelqu'un avant lui, en dehors de ses amies. Elle n'arrivait pas à se le sortir de la tête, quand bien même elle le voulait.

« Eh merde ! C'est pour ça que j'aime être tranquille ! » elle pensa.

Cette histoire lui prenait plus la tête qu'il n'en paraissait mais elle ne voulait pas alarmer ses proches. Elle savait au fond d'elle qu'il fallait qu'elle s'explique et qu'elle lui dise ce qu'elle pensait.

Elle alla s'asseoir dans un parc après les cours, écouteurs dans les oreilles, musique à fond, main dans les poches et elle regardait les quelques canards qui se promenaient autour d'un petit bassin aménagé pour eux.

Elle ne l'avait pas vu aujourd'hui alors que d'habitude, et ce, depuis deux semaines il l'attendait à chaque sortie de cours au portail. Peut-être était-il malade pensa-t-elle. Au fond, elle aurait aimé qu'il l'attende comme d'habitude mais force est de constater que n'importe qui abandonne au bout d'un moment.

« J'aurais peut-être dû l'écouter. » se disait-elle.

« Ecouter qui ? » fit une voix.

Et il était là, devant elle. En vérité, tout comme les autres jours il l'avait attendue mais cette fois la foule l'avait caché de devant le portail.

Il s'assit à côté d'elle et la regardait dans les yeux. Il allait prendre la parole mais elle le coupa.

« T'écouter toi. Mais avant j'vais te dire ce que je pense. Je pense que t'es un véritable abruti qui veut se donner un genre alors que t'es pas ce que tu prétends. Crier sur tous les toits que t'as couché avec moi alors que c'est même pas vrai ? Ton ego est tellement surdimensionné qu'il écrase la personne que t'es vraiment. Et franchement, même si on avait couché ensemble, ça aurait fait quoi ? C'est complètement immature et ça renvoie une image vraiment mauvaise de toi. Faire des paris et jouer avec les sentiments des gens ça vous amuse ton groupe et toi ? Et puis, pourquoi moi d'ailleurs ? J'suis dans mon coin tranquille, j'demande rien à personne, j'viens en cours parce que je suis obligée et on me met dans des histoires de gamins !... »

Il l'embrassa pour la faire taire. Un baiser. Un baiser doux et vrai, rempli de passion. Celui qui nous fait tourner la tête et trembler. Un vrai baiser d'amour. Alice n'avait pas été préparée à ça.

Il reprit.

« T'as raison sur toute la ligne. Je suis un abruti et j'm'amuse avec les sentiments des gens. Mais c'est pas moi, je traîne pas avec les bonnes personnes. Je sais que j'ai fait n'importe quoi et j'm'en veux. Mais Alice, les moments que j'ai passé avec toi, c'est cette personne là que je suis. C'était réel. Et je veux être honnête avec toi. Je t'aime Alice. »

AeternumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant