CHAPITRE 3

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Ce n'est qu'un an après l'accident, lorsque la sœur d'Alice changeait les fleurs et la lavait qu'Alice commença à bouger. Elle était en train de se réveiller. Tout d'abord, c'était ses doigts qui avaient été si longtemps engourdis qui lui piquaient la main, puis ses pieds et enfin ses beaux yeux ambrés s'ouvrirent.

Elle regardait autour d'elle, elle ne savait pas trop où elle était. En même temps, après un an endormie elle était totalement déboussolée. Sa sœur n'avait pas encore vu qu'elle était réveillée.

« Amélie ? dit-elle d'une voix presque sourde.

-Oh mon Dieu Alice ! »

Amélie ne savait pas quoi faire, elle voulait la prendre dans ses bras mais sa sœur devait être encore trop faible pour supporter un poids, alors elle ne fit rien, elle était paniquée et en même temps excitée. Elle courut chercher le premier médecin de l'hôpital sur qui elle tomberait. Elle appela directement sa famille pour leur annoncer la bonne nouvelle. Ils arrivèrent une heure plus tard à l'hôpital autour d'Alice.

Au fur et à mesure, Alice vit sa chambre se remplir. Elle observait sans trop rien dire, elle savait qu'elle les connaissait mais comme l'avait dit le médecin un an auparavant, il se pouvait qu'elle ait perdu la mémoire.

Petit à petit, une fois avoir bien étudié les visages qui la regardaient, elle reconnu toute sa famille. Au final, c'était simplement le temps de s'adapter à la lumière et d'émerger totalement de son long sommeil.

Pourtant, elle sentait que quelque chose manquait, mais elle ne savait pas quoi.

La première chose qu'elle demanda à sa famille était la date et pourquoi elle était là. En effet, elle ne se rappelait pas de l'événement qui avait déclenché son état, ni même la personne à vrai dire.

Ce qu'on apprit plus tard était qu'elle se croyait encore au lycée.

Sa famille demanda au docteur s'il fallait qu'elle sache qu'elle n'avait pas 17 ans mais 23 ans. Le docteur leur conseilla de lui dire une partie de la vérité mais de ne pas mentionner la personne qui avait fait partie de sa vie pendant ces 5 années, puisque de toute façon il ne s'était plus montré depuis plus de 6 mois et ça éviterait à Alice d'avoir le cœur brisé juste après son réveil et que, si jamais il avait été très important dans sa vie –ce qui était le cas mais elle ne le savait pas- elle s'en rappellerait elle-même puisque, de toute façon, sa mémoire était simplement troublée.

Sa famille lui annonça donc son âge et elle était à la fois surprise et extrêmement triste. Etant donné qu'elle n'avait pas de souvenirs de ces 5 ans –car tous ses souvenirs étaient avec lui- elle avait l'impression d'avoir perdu énormément de temps. Pour elle, c'était comme si elle avait fait un bon dans le temps. Elle se sentait vieille.

Elle demanda tout d'abord à sa mère ce qu'elle faisait avant son coma, sa mère lui disait qu'elle voyageait beaucoup, elle avait été dans une dizaine de pays du haut de ses 23 ans. Vu qu'elle n'aimait pas les études elle a fait son service volontaire européen, ce qui consiste à aller dans un pays et travailler là-bas quelques mois, ou alors pour des missions humanitaires. Un représentant de ce qu'on appelle La Maison de l'Europe était venu en parler dans sa classe de terminale et ça lui avait tout de suite plu.

Elle apprit ensuite par sa sœur qu'une de ses passions était la photographie, à chaque pays où elle allait, elle prenait des photos de paysages, de personnes heureuses, d'animaux sauvages, d'elle.

Elle demanda à sa famille de lui ramener toutes les photos qu'elle avait prises, elle voulait retrouver la mémoire, ne serait-ce que pour savoir dans quels pays elle était allée. Sa famille n'était pas trop pour, car la plupart de ses clichés avait un modèle particulier. Ses parents ne cherchaient pas à lui cacher l'existence de l'homme avec qui elle avait partagé sa vie, mais ils ne voulaient pas pour autant l'aider à retrouver cette partie-là de son passé. Chose compréhensible lorsque leur fille ressort d'un an de coma avec un petit-ami qu'elle avait toujours aimé mais qui n'allait plus être présent dans sa vie.

Alice allait devoir rester encore un moment à l'hôpital pour une rééducation totale de ses muscles. Vu qu'elle était restée dans la même position pendant un an, elle n'allait pas être capable de marcher tout de suite. Pour le moment elle était en fauteuil roulant et elle avait un infirmier attitré qui allait s'occuper d'elle pendant les mois qui allaient suivre.

En d'autres termes, Alice n'allait pas rentrer chez elle tout de suite. 

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