CHAPITRE 2

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« Je t'aime Alice. »

« Monsieur, vous m'écoutez ? » dit le médecin.

La voix du docteur le sorti de ses pensées, il allait savoir dans quel état était sa bien-aimée. Il ne dit mot mais annonça avec un simple regard qu'il était prêt à l'écouter.

« Alors... Alice est en vie. »

Le jeune homme était soulagé de savoir qu'il ne l'avait pas perdue pour toujours, cependant le médecin n'avait pas terminé sa phrase et il le remarqua.

« Mais ?

-Mais malheureusement elle est dans le coma, elle a été sévèrement touchée à la tête et il se peut que quand elle se réveille elle ait une perte de mémoire partielle ou complète.

-... Elle va se réveiller au moins ?

-Elle se réveillera mais cela peut prendre plusieurs jours, voire des semaines, mois ou des années. Cela ne dépend pas de nous. »

Il devait donc se rendre à l'évidence, ce n'était pas maintenant qu'il allait retrouver sa Alice.

Il alla la voir dans sa chambre. Elle était là, endormie, l'air paisible, on ne pensait pas qu'elle était dans le coma en la voyant comme ça. Evidemment, elle avait des blessures, plus ou moins profondes, mais le visage nettoyé, on aurait cru qu'elle avait juste fait une mauvaise chute d'un arbre.

Malheureusement la réalité était bien plus douloureuse, son corps était là, mais son esprit était au pays des songes, et ce, pendant un long, long moment. Ses beaux cheveux noir corbeau, sa peau pâle et ses lèvres roses, elle ressemblait à une princesse endormie dans l'attente du baiser de son prince charmant.

Mais son prince charmant, bien qu'il l'embrassa avec tout l'amour du monde, caressait sa peau rougie par les blessures ne pouvait pas la réveiller, car nous n'étions pas dans un conte de fées. La réalité est bien plus cruelle.


Il se sentait tellement coupable de son état, il n'avait pas encore prévenu sa belle-famille, il avait peur de leur réaction. Mais il n'avait pas le choix.

Il les appela. Sa famille, bien que ce soit lui qui ait causé l'état d'Alice, s'est montrée compréhensive et était bien trop sous le choc pour l'accuser.

Bien sûr qu'il était coupable, mais la famille d'Alice, tout comme elle l'était, était très ouverte et empathique.

Le soleil s'était couché, il allait rentrer seul, et ce, pendant un très long moment.

Il n'y avait pas un jour où il n'allait pas la voir, il apportait des fleurs tous les deux jours pour que sa chambre soit chaleureuse quand elle ouvrirait les yeux.

Plus le temps passait et plus il plongea dans une énorme dépression, se sentant de plus en plus coupable à chaque jour qui passait. Il commença à boire pour trouver du réconfort, il était tenté d'aller voir d'autres filles pour réchauffer son lit froid depuis plus de 3 mois.

Mais il ne pouvait pas, il l'aimait encore tellement. Ce mal être le rongeait de plus en plus et ça se ressentait, on le voyait à son physique. Lui qui était si beau garçon avant n'était plus que l'ombre de lui-même.

La culpabilité avait pris le dessus sur toute sa personne. Il n'était plus qu'une coquille vide marchant sur un long chemin. Un long chemin sans arbres, sans verdure ni lumière.

Il essayait tant bien que mal de reprendre du poil de la bête mais plus les mois passaient et aucune amélioration du côté de sa chère et tendre. Bientôt les visites se firent plus rares, une fois par semaine, puis une fois par mois. Et puis le docteur lui annonça qu'il y avait un faible espoir qu'elle se réveille un jour. Elle était liée à une machine qui lui permettait de survivre. Il ne voulait pas la détacher.

Il alla la voir une dernière fois, il laissa une lettre écrite à la main sous son oreiller, mais qui ne sera jamais parvenue jusqu'à elle, et puis, il disparut et on n'entendit plus parler de lui.

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