Plus loin qu'un regard - Saint Seiya

Chapitre 4

Mont Olympe, jardin de Zeus

Elysion balançait ses jambes nues dans le vide, savourant la douce sensation de fraîcheur giflant sa peau. Son regard de jais enveloppait toute la scène depuis son perchoir. Et quelle scène ! Les chants et les rires sonnaient à ses oreillers comme la plus belle musique du monde, les danses l'éblouissaient plus que n'importe quel trésor précieux. Elysion n'avait aucun mal à entendre les discussions animées de la foule. Le nom d'Athéna revenait sur toutes les lèvres, le futur discours de Zeus dans toutes les pensées.

Les seuls à ne pas partager l'enthousiasme général étaient les chevaliers d'Athéna. En retrait de la foule, ils étaient aussi discrets que des coccinelles dans un champ de coquelicots. Les rares paroles qu'ils prononçaient étaient teintées d'inquiétude.

- Saori est seule au milieu de tous ces dieux, et si quelque chose tournait mal ?

- Je pense sur Sorrento veillera sur elle, mais ...

- Athéna est la fille favorite de Zeus, non ? Personne n'oserait d'attaquer à elle sous son nez !

- Sauf s'il a changé d'attitude à son égard. Après tout, nombreux sont les dieux à penser qu'Athéna les a trahis en choisissant de se réincarner sur Terre ....

Elysion les trouvait bien craintifs. Et puis jamais Zeus ne penserait qu'Athéna a trahi l'Olympe, lui qui aime tant la Terre ! Il est vrai que certains dieux du conseils, Arès et Héra par exemple, rêveraient de détruire une humanité qu'ils jugent inutile et irrespectueuse, mais la majorité des dieux ont besoin des hommes, même s'ils ne l'avoueraient pour rien au monde.

Elle cueillit quelques une des nombreuses feuilles d'argent qui parsemaient l'arbre sur lequel elle était perchée. Elle commença à les tordre, à fabriquer de minuscules rouages, à faire fondre le métal, à assembler chaque parties ensemble. Dans ses mains apparut un petit oiseau, un hibou de métal. Après avoir insufflé un peu de cosmos dans l'objet, l'oiseau mécanique se mit à piailler et à sautiller dans les paumes de la jeune déesse.

- Coucou toi, lui dit-elle en souriant.

Un gazouillis lui répondit. 

- Tu crois pouvoir voler ? Pour ça il faut battre des ailes. Les tiennes doivent être assez résistantes pour te porter jusqu'à l'autre bout de l'Olympe, affirma-t-elle.

L'oiseau mécanique pencha la tête, semblant réfléchir. Il se mit à battre des ailes et s'éleva de quelques centimètres, jusqu'à se poser sur l'épaule nue d'Elysion. Celle-ci applaudit gaiement.

- Tu apprends vite, mon petit ami ! Maintenant ...

Son regard se posa de nouveau sur les chevaliers.

- Tu veux bien porter un message pour moi ?

L'animal d'argent acquiesça. Elle lu donna ses instructions et le petit oiseau s'envola, laissant Elysion seule.

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Seiya se tenait droit, les mains dans le dos, le regard rêveur. Le soleil de l'Olympe était éclatant, le ciel incroyablement bleu. Les feuilles des arbres étaient tantôt d'un vert intense, tantôt taillées dans quelques métaux précieux, et brillaient de milles feux. Même la terre semblait parfaite, d'un marron chaud qui donnait envie d'y plonger les mains.

Il n'aimait pas ça.

Le chevalier de Pégase ne se sentait pas à sa place dans ce lieu bucolique. Le soleil semblait le narguer en faisant apparaître tous ces défauts humains et en lui collant sous le nez les corps parfaits des êtres immortels et des décors. Oh, pas qu'il prête tant que ça attention à son apparence. Les cicatrices, les brûlures, les imperfections, ça fait des années qu'il les traînait et il ne s'en plaignait pas. C'était juste que, pour la première fois, il réalisa à quels points les dieux et lui étaient différents.