A.N.G.E.S. │One Piece

Chapitre 15 : Deux nouveaux rôles

6 ans auparavant.

Village de Shimotsuki.

Ayumi croisa les bras avec fermeté et s'assit en tailleur au milieu du tapis de feuilles mortes qui recouvrait le sol. Zoro lâcha un soupir et, souhaitant de tout cœur avoir le dernier mot, s'installa également par terre, non sans laisser une certaine distance de sécurité avec son agaçante camarade. Celle-ci changea de position et ramena ses genoux contre sa poitrine qu'elle entoura de ses bras menus. Son regard s'apaisa petit à petit et Zoro lança un coup d'œil dans sa direction. Ayumi tourna son visage vers lui et lui offrit un sourire emplit de douceur qu'il ne lui connaissait que très rarement, ayant l'habitude de son caractère bourru et râleur.

« Tu sais Zoro, dit-elle d'une voix agréable. Maman m'a dit qu'une école avait ouverte sur une île de Grand Line. Je crois qu'elle s'appelle Solark. C'est une école consacrée à la zoologie et qui porte le nom de Tonya Zoïon, en mémoire de celle qui a écrit mon livre. Elle a été implanté sur Grand Line pour que les élèves puissent s'intéresser aux espèces animales présentent là-bas et qu'on connaît très peu. »

Elle marqua une pause, les yeux pétillant d'une lueur nouvelle.

« Je crois que j'ai très envie d'aller dans cette école quand je serai plus grande et de continuer le travail de Tonya Zoïon.

— La cuisine ne t'intéresse plus ? » lui demanda Zoro, soudainement intéressé par l'enthousiasme de la fillette.

— J'ai déjà trop fait la cuisine pour... pour ces malfrats qui m'ont fait esclave sur leur bateau, expliqua-t-elle. Si je tiens un restaurant, je serai obligée de cuisiner pour des tas de gens que je ne connais pas et qui ont peut-être commis des choses aussi horribles que Hadès et son équipage. »

Zoro pinça ses lèvres, un peu gêné d'avoir rappelé ces douloureux souvenirs à la fillette. Cependant, il remarqua avec étonnement qu'un sourire heureux, même si une certaine mélancolie s'y dégageait, se dessina sur ses lèvres.

- Moi, je veux cuisiner pour les gens que j'aime ! Pour maman, pour Kaname, pour toi aussi Zoro... Peut-être un jour pour papa... même si je pense que, pour me venger, je lui préparerai un plat très très épicé !

L'évocation de son père semblait l'attrister et elle changea rapidement de sujet.

« Mais, je veux toujours cuisiner, indiqua-t-elle. Pour mon futur mari et pour mes futurs enfants, par exemple. Et entre nous, j'espère que mon futur mari saura aussi faire la cuisine, comme ça nous pourrons partager cette passion ensemble et je pourrai me faire servir aussi. »

Elle rit avec un éclat d'une douceur incroyable et Zoro ne put s'empêcher de sourire discrètement.

« J'espère que tu ne seras pas mon futur mari, Zoro, précisa-t-elle en lui tirant la langue. Parce que toi, tu es super nul en cuisine ! »

Zoro se souvint avec un goût amer d'un épisode désastreux où Ayumi l'avait fait venir chez elle. La fillette avait longuement insisté pour préparer une tarte au citron meringué, dessert dont elle raffolait par-dessus tout. Zoro avait accepté à contrecœur et, c'est ainsi qu'il avait littéralement mit la main à la pâte. Ayant l'habitude des mouvements vifs des katanas, Zoro s'était retrouvé au dépourvu devant la douceur et la délicatesse qu'il devait apporter à cette tarte. Ayumi quant à elle réalisait cela à la perfection et il comprit pourquoi parfois la fillette avait tant de mal à porter les coups emplis de violences qu'il attendait de sa part. Il s'était alors retrouvé à laver et rapper des citrons finement afin d'en récupérer le zeste, à mélanger celui-ci avec leur jus, du sucre et de la maïzena. Chose qui sembla durer une éternité pour lui. Ayumi lui reprochait de ne pas être assez doux lorsqu'il s'exécutait.