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Un silence paisible, une chaleur confortable. Je veux dormir, encore un peu...

Impossible.
Je fixe le plafond de ma chambre, les yeux grands ouverts. Il est 4h31 du matin. Il me reste normalement deux heures et 29 minutes à dormir, mais je n'y arrive malheureusement pas. La douleur sur mon corps est revenue d'un seul coup il y a quelques minutes, et celle-ci m'empêche de dormir. Qu'ai-je donc mérité pour avoir de tels douleurs ? Je dirais bien pour une part le volley et moi même, mais la troisième.. Je ne sais pas, et je ne pense pas vouloir savoir, en tout cas, pas encore, pas maintenant.

Je me redresse lentement, mon mur n'est plus trop intéressant.. Il devient même ennuyant.
Je tourne la tête vers mon réveille. 4h53. J'ai donc passer 22 minutes à regarder un plafond blanc décoré par des Stickers d'étoiles lumineuses ? Je ricane doucement, de sorte à rire de ma bêtise sans réveiller ma mère et ma sœur. Ma sœur risquerai de m'arracher la tignasse en me traitant de sale roux -même si elle l'est aussi - si j'ai le malheur de la réveiller avant que son réveil ne le fasse. L'idée de me faire arracher la tignasse me fait d'autant plus rire, sans pour autant partir en fou rire bruyants et interminable. J'arrive à me contenir, je ne sais pas moi même comment je réussi cet exploit, ne serais-ce même que pour une broutille qui pourrait donner lieu à un grand fou rire.
Je soupire, mon fou rire solitaire terminé, j'enlève la couverture poser sur mes jambes. Un frisson me parcours, le froid de la pièce parcourant mes jambes qu'elle ne pouvait toucher grâce à ma couette que je regrette d'avoir retiré. Je soupire une nouvelle fois et me lève de mon lit. Un nouveau frisson me parcours, le froid de la pièce m'empreigne et me donne encore quelques frissons lorsque je bouge jusqu'à ce que je finisses par m'y habituer.

J'ouvre en grand le placard de ma chambre, ce grand placard bien vide. Je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai un si grand placard pour qu'il n'y ai rien dedans, c'est stupide. Dans ce placard il n'y a que trois ou quatre pantalons, six ou cinq t-shirt blanc, noir, jaune et bleu, mon uniforme scolaire et mon uniforme de volley. Pas grand chose pour un si grand placard quoi. Je prends mon uniforme et le jette sur le lit, je prends ensuite mon sac de sport posé sur une étagère du placard, je le jette lui aussi sur mon lit, ainsi que mon uniforme de volley, c'est-à-dire mon short de sport, le t-shirt blanc avec le nom du lycée marqué en haut à gauche près de l'aisselle et la veste noir à grand col avec le logo ISC-Volley en haut à droite. Notre uniforme que nous utilisons habituellement pour les matchs d'entrainement officiel ou pour les matchs normaux restent au lycée, nous n'avons pas besoin de l'emmener chez nous, ce serait un truc en plus dans nos placard, qui pour certains apparemment doit bien être remplis, ou alors juste trop petit. Pour moi ce n'est pas un problème du coup, mais ça me fait tout de même un poids en moins dans mon sac.

Je prends mon uniforme de sport que j'ai auparavant jeté sur mon lit avec mon uniforme scolaire et mon sac. Je le regarde quelques secondes, réfléchissant. Je réfléchis à si je devrais continuer ou non. Continuer le volley, voir mes amis, les cours, rire, m'amuser, sourire...
Vivre ?
Je sors de ma chambre, marchant lentement dans le couloir menant jusqu'à la salle de bain. J'aime bien les salles de bains. Je sais pas trop pourquoi mais j'aime ressentir le froid sur mon corps qui disparaît instantanément lorsque l'eau chaude rentre en contact avec ma chaire, détendant les muscles, faisant partir mon esprit ailleurs pendant quelques minutes environs, quelques minutes où je peux réfléchir à si je veux ou non retourner dans ce lycée, revoir mes amis et revoir ces gens, ces hypocrites, enflures, pourritures. Mais quand j'y pense, ils ne sont pas aussi pourrit que moi, ils n'ont même pas le quart de pourriture que j'aborde en moi, ils n'ont rien, rien de ce que j'ai que je déteste tant, et qu'eux aussi déteste d'ailleurs.
J'ouvre rapidement le rideau de douche, attrape la serviette posée sur le lavabo et fixe mon jumeau, mon reflet dans le miroir. Je regardes mon visage, ma bouche, mon nez, mes joues, mes oreilles, mes yeux, mes sourcils, mon front, mes cheveux.. Ces satané cheveux que j'aimerai voir disparaître. Je fixe encore longtemps mon reflet dans le miroir. Je suis laid, juste horrible. Je suis trop maigre, trop petit, trop laid. Mes bras et mes cuisses sont juste immondes, et dire que je les ai moi même rendu ainsi. Je suis stupide, horriblement stupide.
Je me sèche rapidement avec la serviette, je grimace lorsque je passe celle-ci sur certains endroits de mon corps. Stupide. J'enfile un caleçon, et grimace lorsqu'il touche mes cuisses. Stupide. J'enfile le t-shirt blanc et me lance des jurons lorsque celle-ci touche mes bras. Stupide. J'enfile mon short et grogne quand il touche mes cuisses. Stupide, j'enfile ma veste et tape du pied lorsqu'il donne du poids sur mes bras. Stupide. J'enfile des chaussettes puis, assis par terre, je me fixe, encore, face à ce miroir, face à ce reflet qui me donne tant envie de pleurer, face à cette apparence que certains déteste et que je commence à détester.

Cling.
Je reste silencieux. J'ai entendu du bruit. Ma mère a du se réveiller à cause de moi, je fais énormément de bruit lorsque je me lave et m'habille.
Je regarde la poignet de porte, et voit celle-ci s'abaisser, tentant s'ouvrir la porte que j'ai fermer à clé. Un nouvel essaie, puis deux. Dans le silence que j'ai gardé, j'entends un soupire derrière la porte, puis là poignet remonte, ne bougeant plus, signe d'abandon.

« - Shoyo..? C'est toi derrière la porte ? »

Je me mords la lèvre. Ma mère est le genre de femme a s'inquiéter pour tout et rien, et si je réponds pas, elle se demandera pourquoi je suis debout si tôt, et même si je lui mens, elle saura que ce n'est pas vrai et commencera à s'inquiéter. Je soupire. J'ai un nœud dans la gorge. J'ai envie de pleurer, mais je ne pleure pas. Est-ce que si je réponds ma voix se brisera ? Éclaterai-je en sanglot ? Ou alors rien ne se passera ? Je soupire une nouvelle fois, et sert les poings.

« - Oui..?

- Shoyo que fais-tu debout à cette heure-ci ?

- Je n'arrivais pas à dormir maman, mais t'inquiète pas tout va bien.

- Tu es sûr mon ange ?

- Oui »

Non.

« - D'accord mon cœur, il y a les céréales dans le placard et le lait dans le petit frigo, comme d'habitude, mais si tu n'as rien manger, je te ferais ton petit déjeuner préféré à mon réveille. Si tu as un problème viens me voir dans la chambre, je serais en train de lire.

- D'accord maman, merci. »

J'entends des pas s'éloigner lentement. Trop lentement. Elle déprime. Je m'en veux de lui mentir. J'aimerai lui dire, tout lui dire, mais je ne veux pas, je ne peux pas. Rien ne sort, rien. Je cache mes douleurs et mes souffrances derrière des vêtements, des sourires et rires.

Je m'appelle Hinata Shoyo, j'ai 16 ans. Je fais partie du club de volley-ball dans le lycée Karasuno, là où le petit géant y a étudié et s'est entraîné au volley. Je rêve depuis petit d'être comme lui, mais petit à petit mes rêves s'effondre tout comme ma vie.

Je m'appelle Hinata Shoyo, j'ai 16 ans, et je suis victime de harcèlement physique et moral.

[ En Correction ] Please, I just want a dreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant