Je m'empresse de monter mes escaliers, silencieux comme mes larmes, j'entre dans ma chambre et je fouille mes tiroirs, fébrile, aussi désespéré qu'un dépressif qui serait à la recherche du bonheur.
Je trouve ma boîte en plastique. C'est tellement un soulagement que mes pleurs redoublent. Les larmes coulent sans s'arrêter sous mes yeux, je respire tellement fort que j'ai peur de faire voler en éclats la seule chose qui me garde encore en vie, je tremble tellement que la peur de faire tomber mes pilules me tord le ventre. J'en verse deux dans ma main.
Pilules magiques, tes illusions sont nécessaires.
Je les avale d'un coup, conscient, comme à chaque fois, d'être, à ce moment là, du pathétisme en chair et en os.
Je me suis toujours dit que si un jour, quelqu'un me voyait pendant ma crise, comme celle que je suis en train de faire, il partirait soit en courant tant je suis effrayant à voir durant ces moments là ou alors, je lui ferais tellement de peine qu'il pleurerait avec moi. On serait là, tous les deux, à transpirer la douleur, allongés sur ma moquette bleue marine, on laisserait le désespoir nous frapper jusqu'à ce qu'on soit que du sang. On laisserait la mort et ses grandes mains noires et froides tenter d'arracher nos coeurs fatigués, on laisserait nos souvenirs affreux glisser dans nos gorges serrées et nous étouffer.
Et non. Juste avant de croire qu'on cracherait notre dernier souffle, l'ultime remède apparaîtra. On prendrait les pilules et les mains de la mort disparaîtront. Les souvenirs affreux aussi, le désespoir et la douleur également. Ils partiront tous en laissant des hématomes bleutés sur nos corps lâches mais ils partiront quand même.
Mais ce soir encore, je vis cette expérience seul. La mort essaye d'arracher mon coeur, la douleur suinte par mon torse nu, le désespoir et la peine me frappent sans états d'âmes et j'ai l'atroce impression que mon corps va se briser. Mais j'ai mes pilules.
J'ai malgré tout le sentiment que, cette nuit, je me sens tellement mal que les pilules ne vont pas suffire. Je prends mon autre remède.
Je ressens une douleur vive et rapide dans le bras droit. Ca pique.
Attendre. Et tout va disparaître.
VOUS LISEZ
La couleur de l'océan [terminée☆]
DiversosParce que le monde est plus beau déformé, Robin passait ses nuits à l'ajuster pour le supporter. Et parce qu'il avait besoin d'Aris pour vivre.