Chroniques capillaires, suite...
Je voudrais rétablir un peu de vérité. Je n'ai pas perdu tous mes cheveux. Trois semaines après la première cure de chimio, ils ont commencé à tomber. Un peu...lorsque je passais ma main dedans. J'avoue, j'ai flippé ! De me retrouver avec des touffes sur mon oreiller et des trous sur le crâne. Alors j'ai décidé de raser. Enfin de me faire raser. Par mon ex. Il habite à coté et il a une tondeuse. Pratique. J'ai bien senti que ma demande l'a un peu remué, choqué. Comme au premier passage de la tondeuse dans mes cheveux. Raser la femme qu'on a aimé pendant plus de 20 ans, c'est forcément un peu troublant.
A ce moment-là, j'ai pensé que c'était un type bien ! C'est à ça qu'on les reconnaît finalement, les types bien.
Ils sont là aux bons moments, même pour les tâches ingrates : couper un fil d'épisiotomie (si, si !), raser la tête d'une ex-femme, la prendre dans ses bras le soir de sa première chimio quand elle pleure d'avoir vomi ses tripes.
Là, normalement, je pleure. Et d'ailleurs, je pleure...STOP ! C'est malin !
La bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas (encore) perdu ni mes cils, ni mes sourcils. Ce qui, somme toute, dispense une once de féminité à mon corps balafré et rasé de bagnarde.
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Chauve Platine
Short StoryChauve Platine est un journal en 16 épisodes qui raconte une histoire de cancer du sein. Mon histoire.