Dans sa chambre, James se préparait à l'entretien. Il arranga ses vêtements, mit son chapeau, et enfila sa paire de bottes. Dans sa tête, les images de ses cauchemars le tourmentaient encore. Mais il n'avait pas le temps d'y penser. Il finit de chasser ces pensées néfastes en s'habillant.
James appréhendait cette rencontre. Il savait pertinemment ce qui l'attendait. A chaque fois que ces hommes venaient le voir, cela ne lui apportait que des problèmes. De plus, il n'avait sans doute pas le temps de manger un morceau avant d'aller les voir. Il allait devoir discuter avec eux le ventre vide, chose qu'il détestait.
Une fois dans le salon, James put voir deux hommes en costume, tendant vers lui des plaques de la CIA. Sur leurs insignes, James put lire le nom des deux agents : Beck, et Gallagher. . Ils se serrèrent la main avec courtoisie, puis l'un d'eux prit la parole.
- Monsieur Rico, enchanté. Je suis l'agent Beck. J'ai beaucoup entendu parler de vous, et de vos exploits !
James répondit d'un ton sec.
- C'est toujours un plaisir d'être réveillé par la visite d'agents de la CIA.
Sa pique ne sembla pas faire mouche auprès de ce premier agent qui ne tiqua pas du tout. En revanche, James remarqua une très légère pointe d'animosité traverser le visage du second. Cela l'amusa beaucoup. Beck continua.
- Nous vous avons déjà rendu visite hier mais vous étiez absent !
- Mes excuses, le travail... Vous voyez ce que je veux dire.
Gallagher entra à son tour dans la discussion.
- C'est justement de cela que nous venions vous parler monsieur Rico.
- Et voilà, les problèmes commencent.
- Cela concerne vos activités, et la machine qui est en votre possession.
- Je ne comprends pas bien où est-ce que vous voulez en venir. Si vous pouviez être un peu plus précis.
Beck fit un pas en avant comme pour reprendre la parole.
- Ce que mon collègue veut dire, c'est que nous devons revoir les termes de notre arrangement.
- Quel arrangement ?
- Il y a des années de cela, des agents fédéraux sont passés, et vous avez conclu avec eux les conditions d'utilisation de votre machine. Ces conditions étaient assez souples. Peut-être même "trop" souples.
- Continuez.
- Je vous épargne les détails, mais il a été décidé que votre machine constituait une menace. Désormais, vous ne pourriez plus l'utiliser comme bon vous semble.
-Vous voulez dire que vous allez m'arrêter, ou bien que je devrais vous rendre des comptes ?
Les deux agents prenaient apparemment un malin plaisir à tourner autour du pot. Ce petit jeu agaçait James au plus haut point. Alors qu'il perdait peu à peu patience, le visage de l'agent Gallagher s'anima d'un sourire aux allures presques sadiques. Ce dernier fit à son tour un pas vers James, et dit :
- Nous avons une offre à vous soumettre.
- Je suis tout ouïe.
- Vous allez dorénavant travailler pour le gouvernement américain et ne plus utiliser votre machine que pour des missions que nous vous confieront.
- Je suppose que la question est inutile mais qu'adviendrait-il si je refusais votre proposition ?
-Voilà qui serait très regrettable pour nous tous !
L'agent Beck fit encore un pas en avant, puis développa :
- Eh bien, si pour d'obscures raisons vous étiez amené à refuser cette offre, vous ne seriez plus autorisé à voyager dans des réalités et temporalités parallèles. Nous confisquerions votre machine, vos biens, et un mandat d'arrêt serait mis sur votre tête. Mais bien entendu, tout cela n'arrivera pas puisque vous n'avez aucune raison de refuser.
James expira doucement, et marqua une pause. Il se doutait que ce genre d'évènement arriverait un jour. Mais pourquoi si tôt ? Y aurait-il eu du mouvement dans leur hiérarchie ? Ou était-il simplement paranoïaque ?
Près d'une minute fila tandis que les trois hommes se défiaient du regard. Beck était plutôt grand, c'était même une véritable armoire à glace. Mais James savait en imposer de par son charisme et sa confiance en soi. Des types qui se croyaient plus forts qu'ils ne l'étaient, il en avait croisé des dizaines. Gallagher était quant à lui plus petit, mais avait un regard bien plus hargneux que son collègue. James sentit que cet agent le détestait très probablement, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il répondit donc à ce comportement belliqueux par un large sourire provocateur, ce qui insupporta l'agent.
Mais assez joué. Il restait la question de cette fameuse offre. Avait-il vraiment le choix ? Bien sûr qu'il allait accepter. Composer avec un mandat d'arrêt sur sa tête était hors de question, même en se cachant grâce à ses connaissances bien placées dans le milieu de l'ombre. Il n'avait pas vraiment le luxe de choisir. James détestait les fédéraux et cette manie qu'ils avaient de croire que toute chose leur appartenait. Cette machine était le fruit de l'héritage de son père. Et la mission liée à cette dernière était son fardeau et sa malédiction. Ces hommes n'avaient aucune idée de l'importance et de la portée de tout cela. Néanmoins, il devait accepter. Il trouverait plus tard un moyen de contourner le problème. Il s'adressa alors à Beck pour clore la discussion au plus vite.
- Je suppose que nous sommes d'accord.
- Bien, bien ! Parfait ! Voilà donc le début d'une longue collaboration !
- J'ai vraiment hâte d'y être !
Les deux hommes se serrèrent la main, ce qui permit à James d'achever leur petit duel puéril de virilité en lui broyant les phalanges. Beck ne montra aucune réaction, et toujours en soutenant son regard, confia un dossier à James. Il le présenta brièvement comme contenant les informations concernant la prochaine mission de James. Ce dernier l'ouvrit et en consulta la première page, avant de relever la tête vers Beck.
- L'Irak ?
- C'est exact monsieur Rico. Prenez-en bien connaissance et présentez vous demain à Fort Bragg à neuf heures précises. Tout ce qu'il faut savoir est dans le dossier. Je suppose que je n'ai pas besoin d'en dire plus. Nous sommes entre professionnels !
- Bien entendu.
- Sur ce, nous vous souhaitons une bonne soirée monsieur Rico.
James fit raccompagner les deux énergumènes par Edmund et retourna dans sa chambre pour feuilleter le dossier. Il était assez succinct mais suffisamment précis pour lui dire ce qu'il devait savoir. Cela n'allait pas être une partie de plaisir. Il maudissait intérieurement les magouilles des grandes pompes qui avaient décidé de cela, derrière un bureau quelque part à Washington. Il ne sentait que trop mal cette opération. Il avait toujours travaillé en solitaire et surtout pas sous le chapeautage d'une quelconque organisation. Dans quoi s'était-il donc fourré cette fois ?
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The Time Traveler: Le Secret du Désert - Saison 1
AventuraNous sommes en 1983, James Rico, une légende, est en Amérique, missionné par le gouvernement américain ( CIA ) pour démanteler un réseau Irakien suspecté de produire des armes nucléaires en les infiltrant de l'intérieur. James part alors en Irak...