-Encore un, dis-je en rentrant et en lançant le déchet que j'ai trouvé sur le tas. Le tas que nous avions commencé ce matin, me rappelai-je en soupirant en voyant sa taille.
-C'est terrible, répondit Scandos, nous en trouvons toujours plus à chaque marrée.
Je l'ai cru. Il s'occupait de l'enregistrement de tous les objets que nous trouvions et que nous ramenions à la décharge, la plus grande de ce côté-ci de l'océan. Mais malheureusement, pas la seule. Je nageai vers la ville tout en cherchant une solution. Mais que peut faire un jeune hippocampe contre ça ? Que peut faire notre ville de petits poissons ? Seuls les plus petits poissons vivaient à Smallsea, comme les étoiles de mer, les sardines, les maquereaux et les hippocampes. Nous devions supporter l'indifférence des humains. Ils étaient trop aveugles pour se rendre compte de ce qu'ils faisaient aux océans.
Tout le monde à Smallsea les haïssait. Surtout parce qu'ils étaient responsables de la disparition du quart de notre population et de la mort de la moitié. En polluant les océans, ils créaient des maladies mortelles pour nous. J'avais entendu dire que même pour eux c'était dangereux, donc je ne pouvais pas m'empêcher de me demander: pourquoi continuaient-ils ? Ici, tout les poissons avaient perdu au moins un proche, un ami ou quelqu'un de sa famille. J'étais l'un d'entre eux.
Mes deux parents avaient été tués quand j'étais encore un bébé. Ils avaient été capturés par une sorte de méduse morte et sans tentacules. Un de leurs amis qui était avec eux quand c'était arrivé m'a raconté que c'était translucide. Et qu'il y en avait énormément dans les océans. Je suis donc devenu orphelin alors que j'étais âgé seulement d'un mois.
Nous faisions du mieux que nous pouvions pour les habitants de la ville. Nous racontions des histoires effrayantes aux enfants pour les empêcher de quitter la sécurité de la ville ou d'aller à la décharge. Nous ne leur disions la vérité que quand ils avaient atteint quatre mois, quand ils devaient choisir ce qu'ils voulaient faire de leurs vies. Ils pouvaient choisir soit un travail "normal", soit aider à nettoyer les océans. C'est ce que j'ai choisit. Je ne faisait ça que depuis deux mois, mais j'ai déjà vu plus d'horreurs que dans le reste de ma vie. Dans ce boulot, nous devions aussi aider les autres villes envahies par des déchets: vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est effrayant.
Soudain, une alarme s'est mise à sonner. Je me suis figé.
C'était la plus terrible de toutes. Celle que j'espérais ne jamais entendre. Je me suis mis à nager plus vite vers Smallsea, mais quand je suis arrivé dans la rue principale, je n'ai vu que des parents affolés prenant leurs enfants dans leurs bras pour les protéger pendant qu'une vague noire grandissait à l'horizon.
Une marrée noire. A ce moment précis, j'ai compris que nous allions tous mourir.
Et j'étais seul.
A cause des humains.
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Because of humans
Historia CortaJust a short story about the threat of pollution on our planet. I wrote it for the #PlanetOrPlastic conquest of National Geographic. Go on their profile, it's really interesting. Juste une nouvelle sur la menace de la pollution sur notre planète. Je...