Chapitre 2

118 34 51
                                    

La jeune femme restait debout, face au motard qui avait retiré son casque et qui ne semblait plus si sonné que ça. Heureusement qu’elle s’était arrêtée de reculer immédiatement. Ou peut-être, malheureusement, dans son cas.

A présent le fait d’être trempée à cause de la pluie ne l’a dérangeait plus. Durant à peine quelques secondes, peut être plus, ils restèrent à se fixer dans le blanc des yeux, ceux de Zara reflétant un mélange de plusieurs émotions. Bon, rien de très sympathique envers le jeune brun, il fallait le dire.

Il n’avait pas tellement changé finalement. Sept ans et il avait toujours sa coupe de cheveux bruns coiffés à la sauvage, ses pupilles charmeuses de la couleur de l’ébène.

La différence de taille n’était plus si flagrante, désormais qu’elle mettait des talons sans se casser la figure avec. Certains moments où elle s’était emmêlée les pieds, assez maladroite quand elle était jeune. Bon. Ça n’avait pas tant changé en fait.

- Zira c’est toi ? Répèta t il en la scrutant, utilisant le surnom affectif qu’il utilisait depuis au lycée.

Bien sûr qu’il l’avait reconnue. C’était évident. Malgré que ses cheveux ne tombent plus en cascade jusqu’au bat de ses reins, mais à ses épaules, elle avait toujours un visage similaire à celui qu’elle avait au lycée. Certes, il semblait beaucoup plus sévère et renfermé.

Bon, la théorie à laquelle elle s’était accrochée comme quoi il serait devenu amnésique ne tenait pas debout. Ça ne fit qu’attiser la colère de la jeune femme envers lui.

Celle-ci fronça les sourcils, les bras croisés sous sa poitrine. Elle clignait des yeux rapidement, aussi bien à cause de la surprise que de la pluie qui lui ruisselait dessus.

- Tiens c’est bizarre que tu te rappelles encore de moi. Mais contente que ton cerveau soit encore en état de marche. Comme ça je vais pouvoir le réduire moi-même en bouillie, en terminant ce que j’avais commencé.

Elle esquissa un geste vers la voiture, ne sachant pas elle-même si elle pensait réellement ses paroles aussi piquantes et glaciales qu’une stalactite.

- Content de voir que t’a pas perdu ta langue, soupira-t-il.

- J’ai perdu bien plus, figure toi, répondit la jeune femme du tac au tac.

Elle ouvrit sa portière comme si elle allait partir sans plus lui parler. Rien que le revoir lui donnait envie de frapper quelque chose, ou plutôt quelqu’un, ou bien de fondre en larmes. Elle ne savait pas trop. Peut être les deux ?

Une main gantée empoigna fermement le bras de la jeune femme, où plutôt la manche de son épais manteau, ce qui la fit se retourner avec un soupir d’exaspération.

- Lâche moi Jason, grogna Zara.

- Zira, laisse moi juste une chance pour me faire pardonner.

La brune fronça les sourcils en observant attentivement le jeune homme, sidérée. Il était sérieux, là ? Elle eut presque envie de chercher une caméra cachée à cet instant.

- Te pardonner ? Jamais de la vie !

- Dommage pour toi, je suis revenu pour ça en fait. Dit il d’une voix calme qui donna envie à Zara de le gifler.

Elle avait remarqué sa mâchoire crispée comme si il s’y attendait déjà et, le connaissant parfaitement, elle savait donc qu’il considèrait sa mission comme plutôt compromise.

Tant mieux que tu t'en rende compte, elle est même morte et enterrée ta raison de revenir. Retourne faire la cour à tes dindes, pensa t elle rageusement en roulant des yeux.

La pluie continuait sa mélodie inépuisable autour d’eux. Ploc. Ploc. Les rues avaient été désertées par les passants. La faible lumière s’échappant des réverbères éclairait le visage de Jason et de Zara, qui avait déjà les cheveux trempés. Heureusement qu’elle avait pensé au maquillage waterproof, pas besoin de ressembler à un panda en plus.

Alors que Zara s’apprêtait de nouveau à partir, ou plutôt à s’enfuir, Jason soupira et dit :

- Allez. Juste une semaine où deux. Ensuite je m’en vais... Et si tu veux on se reverra plus jamais. Et puis tu va quand même pas me laisser geler ici ?

- Et pourquoi pas ? Tu m’a bien laissée poireauter pendant... Sept ans ?

Néanmoins, malgré son air buté, elle hésitait à accepter. Elle avait attendu si longtemps même si désormais elle avait cessé. Peut-être aurait elle des réponses à toutes ses questions ? En fait, elle ne savait plus très bien si elle voulait entendre ses explications ou même des excuses prononcées avec un grand sourire hypocrite.

Les deux prunelles sombres qui la fixaient la perturbait. Elle ne s’était pas attendue à faire une telle rencontre une journée si banale.

- Hum... D’accord. Mais si tu me saoule, tu dégages. C’est clair ?

Avec un semi-sourire de victoire, le jeune homme homme la tête et remit son casque de moto, le regard rieur de nouveau. C’était sa nature, il ne pouvait s’empêcher d’être charmeur avec n’importe quelle fille. Alors que ça amusait Zara quand ils étaient lycéens, présentement, ça l’irritait encore plus.

- À défaut de te souvenir de moi, j’espère pour toi que tu te rappelle l’adresse. Sinon tu crèches dans la rue.

Des bruits de talons, deux rugissements de moteurs et la rue fut de nouveau déserte et sombre, les pavés des trottoirs inondés par des milliers de gouttes d’eau inlassables.

Hello ! Alors ce chapitre ? Ça vous plaît toujours ?🤗

Hésitez pas à voter et à commenter ça me fait vraiment plaisir ❤️

La suite est déjà prête depuis quelques jours, c'est super rassurant de savoir qu'on a de l'avance et de pas avoir la pression pour écrire vite un chapitre ! 😂

Hésitez pas à me donner vos impressions sur cette rencontre ou même sur Jason. Je sais pas si je l'ai assez détaillé en fait 😅

En tout cas tous ceux qui aiment mes histoires sont comme des étoiles dans le ciel pour moi.

Merci beaucoup pour tous mes abonnés, toutes mes vues et toutes ces jolies étoiles jaune 😘💝

Goutte_de_pluie

Âmes Perdues Où les histoires vivent. Découvrez maintenant