5

260 31 28
                                    

Le lendemain matin, je me réveille avec un mal de tête carabiné. J'essaie de me convaincre qu'il est dû à ma fatigue liée aux révisions passées, mais je sais clairement qu'il est surtout le fruit légitime de la cuite monumentale que j'ai pris la nuit dernière. Assis sur le bord du lit, je masse mes tempes par réflexe, sachant pertinemment que ça n'aura aucun pouvoir thérapeutique sur mes céphalées.

En mode automatique, je me lève et me dirige vers mes chiottes, les yeux encore collés. Queue en main, j'attends, résigné, que cette dernière se détende de sa trique matinale pour déverser la miction libératrice. Putain, quel poète pour dire que je pisse !

Complètement amorphe, je me soumets passivement à l'acte, et je pense même que je suis en train de me rendormir, debout, à poil dans ma salle de bain. Mais je suis vite réveillé par les images du rêve à la con que j'ai fait cette nuit et qui me reviennent en flash.

Digne d'un film d'horreur à deux balles, je revis la scène où Miss Baskets me coupait les couilles et la bite, puis les faisait revenir dans une mixture d'oignons et de carottes, pendant qu'Anna-Livia dressait le couvert en chantonnant. Le pire, c'est que je ne ressentais aucune douleur. Attaché sur le lit, nu comme un ver, j'étais juste horrifié de les voir se marrer et proférer que j'étais maintenant comme elles, désignant de leurs doigts de psychopathes ma touffe de poils, sous laquelle je n'avais plus aucun attribut masculin.

Comme pour m'assurer que ce n'était qu'un cauchemar, je resserre fermement ma main sur ma virilité, et une fois ma vidange terminée, je me jette sous la douche, la bite toujours en main. Je ne la lâche que lorsque je suis pleinement convaincu que je suis bien dans la réalité, et pour ce faire, je m'astique bien fort le manche.

Une fois vidé, lavé et mieux éveillé, je coupe l'eau et sors enfin de la douche.

Il est déjà quatorze heures, et pour quelqu'un qui voulait faire de sa première réelle journée de vacances quelque chose de bénéfique, c'est plutôt manqué. Il faut dire qu'on s'est couchés au petit matin. Après notre petite sauterie avec une rousse - je crois - Terence et moi sommes restés quelques heures supplémentaires chez Anna-Livia, avant d'aller avec les autres dévaliser la boulangerie du coin, à son ouverture. Quand nous avons été suffisamment repus, nous avons sagement pris la décision de rentrer nous coucher. Soit vers sept heures du matin.

Je ne suis pas certain que Terence ait beaucoup dormi. Il devait prendre la route pour organiser les obsèques de sa grand-mère et régler toutes les histoires de succession. Suivant son état, je le rejoindrai dans son village paumé, enfin, s'il le souhaite. Mais je ne me fais pas trop d'illusions. Peu de chance que mon ami me lance des appels au secours. Et quelque part tant mieux, parce que je ne suis pas super fan du coin. Enfin je dis ça, mais bien évidemment, j'irai si mon ami a besoin de moi.

En attendant, je dois me préparer pour un autre séjour, celui que je vais passer au Ferret durant les trois prochaines semaines. J'avais dans l'idée de bien faire les choses et de briquer mon appart avant de partir demain, mais et d'une, ça me les brise, et de deux, je sais très bien que ma mère va repasser derrière moi. Du coup, je vais juste me contenter de dénicher les objets qui pourraient être compromettants aux yeux de ma daronne, type sous-vêtements féminins oubliés ou bouteilles d'alcool délaissées dans un recoin. Quant aux cours que j'avais prévu de ranger, bah ça attendra le mois prochain.

L'avantage d'avoir une résidence secondaire en bord de mer, c'est de pouvoir limiter le contenu de son sac de voyage. Exit serviettes, shorts de plage, crèmes solaires, et surtout, pas la peine de m'encombrer avec ma planche, laquelle m'attend bien sagement à la maison. Parce que oui, les mots d'ordre pour les jours à venir sont les 3S : Sea, Surf and... Ah merde, par contre pour Sex, il ne faut pas que j'oublie le matos. Peu de chance que les tiroirs de la baraque de ma grand-mère soient fournis en capotes.

WillOù les histoires vivent. Découvrez maintenant