Partie 3: L'annonce

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Point de vue d'Amélie.

Nous avions cours d'anglais à 8h00. Mais Mme Deschamps n'assurait pas son cours comme elle le faisait habituellement. Elle semblait ailleurs et avait le teint pâle. Elle avait l'air si triste. Nous avions de la peine pour elle, alors nous lui avons demandé ce qui n'allait pas. Quand elle a voulu nous répondre, quelqu'un a toqué à la porte.

Mr Blando est entré dans la salle. Lui aussi avait la mine d'un zombie. Nous nous sommes levés de nos chaises.

- Bonjour ! Restez assis. Merci.

Le directeur s'est avancé pour se mettre derrière le bureau, face à nous. Il s'est appuyé contre le bureau et nous a observé. Il y a eu un long silence. Le genre de silence pesant qui a le don de faire peur à tout le monde. Puis il a fini par prendre une grande inspiration avant de se lancer.

- Je me dois de vous annoncer une terrible nouvelle aujourd'hui. En tant que directeur, c'est à moi que revient cette tâche. Et c'est le genre de chose que jamais je n'aurais voulu avoir à annoncer un jour. Mais vous êtes en droit de savoir. Alors, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps. Voila, comme vous le savez, vendredi les cours ont été annulés. La raison est qu'il s'est passé quelque chose de très grave ce jour-là. Votre camarade de classe : Ermeline Sheporffs a sauté du haut des escaliers, du dernier étage... Elle est décédée.

Des murmures, de l'incompréhension, beaucoup de « quoi ? Mais pourquoi ? ». Personne ne comprenait, pas même moi son ancienne meilleure amie. Mes tympans se sont mit à siffler, ma tête a commencé à tourner. Beaucoup ont commencé à pleurer. Cassandra n'exprimait aucune émotion sur son visage. Elle semblait neutre, comme si la mort d'Ermeline ne lui faisait ni chaud ni froid. Je sais bien qu'elles ne s'entendaient pas très bien toutes les deux... Mais quand même quoi ! Elle est morte ! Elle est morte et c'est tout l'effet que ça lui fait ? Je ne comprenais pas sa réaction. C'était inhumain de sa part de réagir ainsi !

D'un coup je me suis levée de ma chaise. Titubant sur mes deux jambes, je suis sortie dans le couloir et me suis effondrée à genoux sur le sol en bois. J'ai voulu hurler mais aucun son n'est sorti. Mes oreilles continuaient de bourdonner. Je me sentais extérieur à la réalité. Je n'espérais qu'une chose : Que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve rien de plus.

Les larmes ont commencé à glisser le long de mes joues pour venir s'écraser conte le sol. Mme Deschamps était avec moi. Elle tentait de me réconfortait comme elle le pouvait. Mais tous le monde était affecté par la mort d'Ermeline. Tout le monde allait mal même si Cassandra ne semblait rien montrer.

Beaucoup n'ont pas été capable de continuer la journée et sont rentrés chez eux, moi de même.

Comme à chaque fois en arrivant chez moi, j'ai ouvert la boite aux lettres pour récupérer le courrier. Comme d'habitude, il s'agissait de magazines publicitaires. D'une main, je portais le gros tas de papiers à l'horizontal qui finirait à coup sûr à la poubelle, et de l'autre j'avais mes clés. Quand j'ai fermé la porte de la maison, une lettre cachée entre deux pubs est tombée. Je l'ai ramassée et dessus, il était inscrit :

« De Ermeline Sheporffs,

Pour Amélie. »

La vie secrète d'une suicidée [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant