La vie secrète d'une suicidée [TERMINÉE]

Partie 8: Une seconde lettre

écrit le 18/01/2019. De Ermeline. À Cassandra.

Je ne commencerai pas cette lettre par : « Chère Cassandra ... » car tu ne le mérites pas.

Moi et Amélie étions très proche avant. Ça, tu le sais, je ne t'apprends rien. Tu étais jalouse de cette relation fusionnelle.

Le 22 septembre 2017... Je m'en souviendrais toujours de cette date... C'est ce jour là que ma vie est partie en vrille. A cause de toi. La veille, tu m'avais vu au coté de cette femme : Anna. On fêtait son anniversaire au bowling. Toi aussi tu étais là. Tu faisais une partie avec tes amies. Je ne t'avais pas vu tout de suite.

Anna et moi, nous nous sommes embrassées. Plus d'une fois. Et tu as tout vu. C'est donc le lendemain que tu es venue me voir et que tu m'as dit : « Ne t'approche plus d'Amélie. » Tu m'avais laissé le choix. Ça a été une décision très difficile à prendre. Soit j'arrêtais de fréquenter Amélie, je coupais les ponts avec elle, en échange de quoi tu garderais le secret pour Anna et moi. Ou soit je refusais de céder à ton chantage et dans ce cas-là, tu balancerais tout à mes parents.

Tu savais que mon père n'accepterait jamais ma relation avec cette femme. J'ignore comment tu savais. Tu savais beaucoup de choses sur moi, beaucoup trop. Alors j'ai cédé et je n'ai plus jamais reparlé à Amélie depuis ce jour.

Tu disais qu'Amélie était ta meilleure amie mais tu te mentais à toi-même. C'était ma meilleure amie. Tu la voulais juste pour toi toute seule. Tu voulais te l'approprier comme on s'approprie un objet. Tu crois toujours que les gens ne sont que des objets de collection. Tu n'es pas capable d'aimer.

Tu sais que je souffrais de phobie sociale et qu'Amélie était ma seule amie. Tu sais que la solitude m'a énormément fait souffrir. Amélie était mon seul pilier et tu me l'as enlevé.

Anna voulait que je fasse mon coming out à ma famille afin d'être libéré de ce chantage mais je n'ai pas su. Je n'ai pas osé. Je ne pouvais rien dire par peur que mon père me foute à la rue.

Tu es la cause de mon suicide.

C'est toi qui m'a tué. Tu es une meurtrière.

Ermeline.

PS : Anna t'emmerde et espère que tu souffriras comme moi j'ai souffert.