13- Prose 2

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8h47                                  22 février 2018

Chaque jour de sa vie avait été une ombre invisible sur les nuages. Il avait entendu les oiseaux se taire dès son arrivée en ville. Dans les rues, dans les palais, il avait tout dévasté. Il avait vu courir les enfants effrayés. Il avait fait pleuré des familles et rire des oubliés. Il avait rendu service à ses envies et avait enjambé la pluie. Il se laissait maintenant couler dans le béton. Il ne souriait plus, mais il ne pleurait pas. Il entendait crier tout au fond de sa gorge. Il entendait frapper tout au fond de son ventre. Son cœur battait si fort que le vent se plaignait. Et pourquoi continuer dans cette ville détruite ? Les oiseaux ne sont plus là pour se taire. Alors la lassitude comme une jeune enfant saute tranquillement dans les flaques de sang. Et le nuit pleure ses protégés.  Et le soleil se repose. Le béton finit de couler et l’asphalte est presque formé. Et les yeux ouverts vers le passé, les lèvres coupées, la bouche pendante. Il verra le reflet des regards envoutants dans ses larmes souillées de cris et de désirs. Il entendra les baisers désespérés et fermera son cœur devant tous ses portraits. Et il s’endormira.                                          
Il sortira de la ville comme il est arrivé : En criant son sourire pour camoufler ses yeux.  

9h03             

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant