12h39 28 avril 2018
Les tabourets devant les fauteuils. Les chaises devant le canapé. Les fenêtres devant les portes vitrées. L’orgueil devant tes yeux. Vos mains sur nos épaules. L’horloge dans sa rétine. Le fer à repasser sous leurs clavicules. Mon bracelet en tissu dans tes cheveux aux couleurs du portail grinçant de la lune, côtoyant le réverbère endormi sous le crachin nocturne. Le soleil bleu et la pluie rose. Le ciel blanc. Le carrelage noir. Au fond des eaux. En vue du port. En haut du pont en pendaison. Le flambeau automnal s’indigne devant nous. Sur les pavés, sous les matraques, ils se débattent en tous sens. Crisse la neige sur l’asphalte. Chantent les craies sur les tableaux. Que la peinture enfume l’air. Le gaz est noble. Tu es à terre. Nous nous levons pour te cacher. Vous vous souriez pour les tuer. Et toi, restes accroupie. Et tu regardes à travers la vitre. Le béton fond sous la glace. Son courage revient. Il n’explique que l’évidence. Les ténèbres n’ont pas achevé ton cercueil. Les serpents coulent dans ton dos, et l’eau en trombe dans tes os cache le bruit de tes remords. Le ciel implore ses tourments. Les démons crient paisiblement la fin de l’ère de rébellion. Les rangs se forment, les larmes sèchent. Où sont les armes de la veille ? Couronne de roses, manteau de lys. Les marguerites se disloquent. Tandis que les coquelicots comptent les méfaits, vous patientez pour le jugement qui vous redonnera la voix, pour le défendre ou le noyer. Ils partent déjà vers le Nord. L’eau stagne au fond de tes heures sombres. Ecoute au loin le souffle de tes ombres. Elles t’oublieront quand l’aurore arrivera. La brise te consolide, ma rosée t’enivre. Brise tes rêves, submerge ta peur. Il coule à flots dans le feu. Il a mit le doute à l’épée chevaleresque. Vous ressentez déjà son opium magique et insubmersible. Il se faufile dans la foule, de l’acacia à la roseraie. Les roselières sont passées. Les phalanges se dilatent. Les rétines se détendent. Il s’est cassé le cœur. Tu t’es brisé l’espoir. Les ongles ne repoussent pas quand on n’a plus de main. Les nuages te racontent les légendes d’antan. Ton ignorance vaut mieux que son manque de réponses. Ta passion les fascine. Noyées, les apparences. La destruction s’éloigne. Tu subies ta lucidité. Parfois ça fait moins mal de ne pas se rendre compte. Pourtant ils ont besoin de comprendre ce qui vous arrive. Nous plongeons dans les soubresauts abyssaux de ton tombeau. Que s’éteignent les torches au-dessus des péchés. Les poissons se salissent sur des plaies éméchées. Les bouteilles ébréchées fracassent les chaos de tes os s’émiettant au fond de ton sillon.
13h07