First Mission T01 ~The Wars We Fight For~ ✅

chapitre 10 : la colère d'un capitaine

A l'étirement du matin, l'unité de Jay faisait face au paysage des plaines nigérianes, encore fumantes de la rosée du matin. Le camp aboutissait sur de vastes étendues de forets et de rivières dont la plus grande menait à la ville de Lagos, plus bas dans le Nigeria. Si le régiment Texan s'était établi près de la capitale, Lagos n'était pas moins d'une ville importante, une clef dans la victoire de cette guerre contre la rébellion et le terrorisme. Nala exécuta son échauffement comme il le fallait, pendant que Jay était assis sur une roche non loin d'eux, l'air fatigué. Ses yeux d'un vert sombre bleuté fusillaient du regard celui qui osait faire un mouvement de travers, trouvant le moindre défaut de son unité pour les massacrer de sarcasme. Ses cheveux étaient en bataille, tellement qu'on aurait dit qu'il avait besoin d'un essuie glace pour les balayer de ses yeux. Il paraissait très nerveux aussi, à en juger ses grattages répétés dans le creux de ses bras. Nala se leva en enlevant sa chemise militaire, tant la chaleur montait. Colt exécutait ses pompes avec perfection, ses dogs tags cognant le sol et Nala lui demanda en chuchotant.

- qu'est ce que tu crois qu'il a le capitaine ?

- tu le verras rarement de bonne humeur, je pense.

Nala allait répondre à sa raillerie mais n'en eut pas le temps car Jay scanda.

- la ferme !

Bashille fit un sourire à Nala en signe de compassion, aujourd'hui, ils allaient tous souffrir de la très mauvaise humeur de Jay.

Ce jour là il pleuvait, et la terre fumait de la vapeur. Les cheveux noirs corbeau de Colt et Jordan tombaient en loques dans leur yeux bleus, ils avaient l'air de deux petits chiots abattus et Nala rigola en les voyant se débattre dans la boue. Colt souffrait visiblement de sa blessure de barbelé de la veille et avait du mal a ramper sous les remparts du champ d'entraînement. Elle vit qu'il avait du mal et tendait une main mais il refusa.

- ça va, je vais bien.

Jordan se releva mais la foudre vint s'abattre très près d'eux et il s'écroula sous l'effet de la peur. Jay gronda, voyant la scène non loin de là.

- Baker ! Relèves toi ! Est ce que tu t'écrouleras comme ça quand une bombe tombera à côté de toi ?! Non ! Alors bouges ton cul !

Nala n'osa pas dire que si une bombe tomberait à côté d'eux, ils seront probablement morts mais se dit que faire une leçon de morale maintenant était de loin la plus brillante idée qu'elle ai eu alors elle se contenta de continuer en silence.

La journée était infernale et la nuit était tombée, mais leur Capitaine refusait de les laisser aller dormir. Il paraissait en colère, plus encore qu'il ne l'était ce matin à un point que ses nerfs saillaient sous les muscles de ses bras.

- vous allez devoir faire bien plus que ça si vous voulez réussir sur le terrain !

Nala était écroulée sous la fatigue et elle avait du mal à tenir debout avec tout cet équipement d'entraînement sur le dos. Elle trébucha mais Colt la rattrapa et lui chuchota.

- tiens toi à moi, sinon c'est encore 45 pompes à faire.

Elle le remercia avec un sourire chaleureux et posa une main sur son bras pour garder son équilibre. Jay allait donner un autre ordre lorsque le colonel de la base, Laïthan Cole, s'approcha d'eux.

- Jay, qu'est ce que tu leur fais à ces pauvres ? Ils tiennent même plus debout !

- Colonel...

L'homme garda ses mains derrière le dos, mais ses traits du visage se figèrent dans une expression sévère.

- Jay, je sais que tu es énervé, mais je pense pas que t'en prendre aux nouveaux et en me tuant la moitié, arrangerait le cas.

Jay le regarda frustré et avec haine, mais décida de ne pas contester l'ordre de son supérieur.

- vous pouvez partir.

Jay frappa dans l'épaule de Maxsim en partant et le colonel secoua la tête.

- continuez comme ça et ne faites pas beaucoup attention à lui.

Il s'éloigna à son tour, sur les traces du Capitaine énervé en laissant l'unité seul dans la nuit.

Plus tard dans la nuit, Nala du se lever pour aller aux toilettes. Elle passa devant une tente d'officier quand elle entendit des voix gronder fort et elle se cacha pour écouter, piquée au vif par la curiosité.

- comment est ce que vous pouvez me faire ça ?!

- je te fais rien Jay, je pense juste qu'avec lui, on pourra résoudre un problème important.

- je ne veux pas le voir, si je le vois...

- si tu le vois, tu le vois, parce que je te l'ordonnes, on a plus de soldats à former, on a donc plus besoin d'officiers entraînants.

- Colonel, vous pouviez choisir n'importe qui ! Pourquoi lui ?!

- parce que j'ai appris une chose en travaillant avec toi et avec ton père... Que les Carter's sont des guerriers purs.

- autant que ça me flatte... Mon père est une réincarnation de Satan lui même et mon frère n'est qu'un abruti qui nous mettras dans la merde dès qu'il le pourra !

- ça suffit Jay. J'ai décidé de doubler les officiers en charge des unités, et je fais ça pour le Régiment, j'ai pas besoin de ton avis en la matière.

- mettez moi avec quelqu'un d'autre.

- je pense que vous avez des problèmes à résoudre entre vous. Tu travailleras avec lui.

- ce sera un massacre et vous le savez !

- seulement si tu le provoques. Je te connais Jay, quand il s'agit de faire face aux réalités, tu réfléchis jamais et tu ne penses même pas aux conséquences que ça aurait sur les autres. Tu es aussi égoïste que ce que tu prétends qu'est ton frère, vous êtes identiques, et j'espère que ça pourrait nous apporter une grande aide. De plus, s'il se passe quelque chose entre toi et ton frère... Tu sais qui viendra ?

Un silence se fit tout d'un coup avant que Nala entendit quelque chose tomber et se fracasser au sol.

- Jay. Je fais pas ça pour te faire chier, mais depuis que le Gabon s'est libéré, j'ai plein d'officiers qui demandent à être intégrés. Et ton frère a été le premier, c'est grâce à lui que le pays a pu être libéré. On est en guerre, la famille et les disputes passent après, peu importe ce qui s'est passé au Yémen. Et tu feras avec.

Nala entendit quelqu'un se lever et s'empressa de partir de là. Voilà une conversation qu'elle n'aurait pas du écouter.